24.0710 - Les Catalans
entrée du port, plein ouest sur la baie, le 7e arrondissement
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 0710, p 12. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Les Catalans
31-33 rue Charras, quartier du Pharo 13007
Lambert 3 : latitude 3.02018 ; longitude 43.2904
Accès : bus 54 : Catalans - Saint-Pierre
bus 81 : Pharo - Saint-Just, bus 83 : Joliette - rond-point du Prado
propriétaire : Habitat Marseille Provence, 25 avenue de Frais Vallon, 13388 Marseille, Cedex 13, 04 91 10 80 00
programme : Groupe d'habitations de 144 logements.
Maître d'ouvrage : Office Public d'Habitation à Loyer Modéré de la ville de Marseille.
Ensemble de 5 immeubles liés : tour, barre, et barre cintrée, blocs.
dates, auteurs : Permis 1951. Déclaration d'achèvement de travaux 1955.
P. Yard et P. Franceschini, architectes.
Entreprise Caillol.
site : Proximité de la Corniche, entre la place du 4 Septembre et Les Catalans. Secteur Central du Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Occupation symétrique du centre d'îlot, rupture des alignements. Cette disposition permet de réaliser la tour dans un tissu urbain continu.
Épannelage : tour R+15, barre R+5 et R+12,blocs R+1.
bâti : Constructions en béton, sur poteaux, loggias, façades enduites, joints gravés. Sculptures. État général moyen : milieu très exposé. Lames béton supprimées.
sources : AD : 2071 W 6 (21.773), 165 W 28, 12 O 325, 333, 1759
Revue Urbanisme n° 68, 1961
Revue Marseille n° 22
Contexte :
Ce programme des Catalans est un des premiers initiés sous le régime des Habitations à Loyers Modérés en 1950. Marseille vient de se doter, en 1949, d'un Plan d'Urbanisme coproduit par l'Etat et la Ville. C'est dans une période de renaissance que se réalise le projet.
Après guerre, les règles de reconstruction autorisent le dépassement des plafonds de hauteur courante pour les immeubles démolis pendant la guerre (cf. Bel Horizon).
Le quartier du Pharo avait la vocation d'un quartier de buildings. En 1952, un projet d'urbanisme de détail de F. Pouillon y prévoyait un regroupement de tours. C'est pour cela qu'on trouve ici des bâtiments de grande hauteur comme les projets Saint-Nicolas, le Pharo, les Catalans ou le Pasteur. Cependant, ce site proche à la fois de la Corniche et des Bains des Catalans souffre de son exposition aux vents et autres intempéries.
Description :
Le projet se situe au moment même où le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme détermine des principes directeurs dont le célèbre : "Reconstruirons-nous ce quartier neuf sur ces tracés périmés". La rue et l'îlot étant ainsi considérés comme dépassés, ici l'îlot est remplacé par une composition axiale. En effet, les architectes doivent à la fois composer avec les règles de prospects du Secteur Central, et les injonctions ministérielles. La tour impliquant le retrait de la rue, il semble logique d'occuper le centre de l'îlot. Il reste que cette symétrie n'est qu'apparente, l'avant-cour sud sera résidentielle et celle au nord sera affectée aux stationnements de surface. Pour réaliser ce plan, les architectes ont recours à plusieurs types d'immeubles.
La tour distribue 3 appartements par niveau sur 15 étages, passant au-dessus des maisons de premier rang sur la corniche, la tour s'oriente vers la mer à l'ouest. Sa façade est est donc fermée et seul un jour de service, située à l'est, creuse le plan.
La barre, haute de 9 étages, dont les appartements sont traversants, ouvre ses balcons au sud.
Enfin, les bâtiments bas avec d'une part deux petits blocs qui pavillonnent la tour au nord-ouest et sud-ouest et qui ont des locaux divers en rez-de-chaussée. D'autre part, la barre cintrée sur la rue Charras. La tour est amplifiée par la simple superposition des étages. Les superstructures en toiture forment un étagement pyramidal qui allie émergences techniques et colonnettes de béton. Les dernières loggias sont couvertes par des auvents ajourés remplis par des pavés de verre. Enfin, le grand jour de souffrance ouvert à l'est est habillé d'une grille de béton. Dessinée en poteaux poutre, la façade est enduite avec des joints gravés. L'immeuble de la rue Blida possède la même facture.
Pour les autres bâtiments, on notera que les séchoirs étaient à l'origine masqués par des ventelles de béton formant une échelle verticale sur les façades, accrochant particulièrement bien la lumière. Ces éléments pourraient être restitués à l'occasion de campagnes d'entretien.
Parmi les bâtiments bas, les deux petits pavillons ont un dessin assez différent. La façade qui exprime la structure poteau dalle est couronnée par un bandeau béton très saillant, et les joints de division horizontaux laissent penser à une paroi préfabriquée.On pense à Perret et surtout à Honegger à la Porte de Pantin.
Les entrées de la tour habillées de brique rouge et de pâtes de verre sont ornées de sculptures sans doute de la main d'Eischaker. Par contre, l'architecture, remise en teinte, a perdu son éclat d'origine, rappelant la blancheur méditerranéenne d'ensembles modernes de bord de mer.
Auteurs :
Paul Franceschini et P. Yard
Les architectes associés P. Franceschini et P. Yard (né en 1906) se sont fait connaître sur la reconstruction du port, où ils font partie du Groupe 2 avec Castel, Bart, Lajarrige et Rasonglès, puis dans des programmes sociaux.
Le Centre de Formation pour Adulte, 1953,
Le Blidah en face du Racati, 1954,
Les Catalans, 1955, revue Urbanisme n° 68,
Saint-Joseph, Cité d'urgence LEPN, 1955,
L'Oasis, une tour proche de Perrier, 1958,
La Grotte Rolland, Opération Million, 1960,
La Renaude, programme de relogement, 1964,
Les Lauriers, 1968 (n° 1362).
Fichiers associés :
- Carte du 7e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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