1.Antibes - Eglise du Sacré Coeur
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture religieuse
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Raffaella Telese - Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, dates : Maurice Haury, architecte DPLG, 1969-1972
protection, label : L'église se trouve dans un périmètre de protection Monuments Historiques. Label Patrimoine du XXe siècle (CRPS du 16 novembre 2006)
Historique :
Le projet de la paroisse du Sacré Coeur s'inscrit dans la campagne des églises nouvelles lancée en 1965 dans le diocèse de Nice. Son histoire est toutefois intimement liée à celle de son premier curé, Léon d'Agon de la Contrie. Né en 1908 à Aïn-Beïda d'une famille alsacienne installée en Algérie, il assume la charge de curé de l'église de Constantine avant d'être nommé le 15 août 1964 curé de Notre-Dame de la Route à Antibes (chapelle provisoire en préfabriqué, construite en 1958). Le curé d'Agon organise dès 1964 des collectes pour remplacer l'église provisoire par un nouvel édifice et il obtient du diocèse de Nice l'autorisation de réaliser une "chapelle du souvenir" dédiée aux rapatriés d'Afrique du Nord. Dans le nouvel édifice il rassemble également des reliques religieuses nord-africaines.
Description :
Elément majeur d'un ensemble paroissial, l'église s'organise sur trois niveaux. Les chapelles du souvenir et de semaine, en demi sous-sol, sont desservies par un déambulatoire extérieur qui longe la façade sud. Au niveau supérieur se développe le grand volume de la nef principale, avec 600 places en amphithéâtre autour du maître-autel, surplombées par une tribune destinée à l'orgue et à la chorale.
La conception de l'église se fonde sur la volonté commune de l'architecte et du curé de réaliser un espace convivial qui permette aux fidèles de se recueillir autour de l'autel. L'architecte dessine deux demi-cercles décalés sur un axe Est-Ouest qui s'expriment en élévation par deux parois courbes, dont une aveugle au Nord et l'autre percée de petites ouvertures rectangulaires non ordonnancées au Sud qui éclairent la sacristie. A l'extrémité Est de cet axe se trouvent la rampe et le portail d'accès à l'église majeure alors que l'extrémité Ouest est marquée par le clocher.
L'organisation du plan génère deux volumes de hauteur différente (deux demies coques) couverts par deux voiles en béton inclinés dans un mouvement ascendant vers le clocher qui culmine à 30 mètres.
La différence de hauteur entre les deux niveaux de couverture est rachetée par un grand vitrail qui éclaire le volume de la nef. Si l'emploi du béton brut et le traitement des ouvertures de la façade sud dénotent une certaine inspiration de l'architecture religieuse de Le Corbusier (Ronchamp, Firminy), l'envolée lyrique des courbes de couverture évoque l'architecture de certains édifices "profanes" (stades, etc.) de l'architecte japonais Kenzo Tange.
Fichiers associés :
- Dossier documenté
- Notice imprimable
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