La grande sacristie de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, édifice appartenant à l'État, souffre de problèmes d’humidité et de fuites provenant des toitures. La pose d'une sur-toiture sur la terrasse permettra de stopper le processus d’infiltration qui était devenu préoccupant.
La grande sacristie du XVIe siècle
En 1518, Jean d’Orléans Longeville, archevêque de Toulouse, décide d'adosser une grande sacristie contre le flanc d'une chapelle nord du déambulatoire. Un beau programme sculpté, visible sur les culots et sur les clefs de voûte, en fait un ensemble majeur pour la Renaissance à Toulouse.Ce décor, en grande partie conservé, était peut-être rehaussé de peintures, aujourd’hui disparues ou masquées. Des vitraux historiés, comparables à ceux de la cathédrale d’Auch et de Lombez, complétaient ce décor. Ils furent remplacés au XIXe siècle par des vitraux losangés.
Vers 1850, Jean-Jacques Esquié, architecte diocésain, modifia la toiture de la sacristie en restituant une couverture en dalles en pierre.
Des travaux d’étanchéité des toitures et de protection des verrières : vers la renaissance de la grande sacristie
Aujourd'hui, ces dalles, particulièrement poreuses, n'assurent plus l'étanchéité de la toiture. Mais surtout, le remaniement maladroit du chéneau intérieur réalisé au XXe siècle a entraîné des entrées d’eau importantes à l’intérieur de la sacristie, ce qui porte atteinte à la conservation de ses décors et de son mobilier.
Pour stopper le processus d’infiltration dangereux pour l’édifice et maintenir le principe adopté par Jean-Jacques Esquié, une sur-toiture composée d’une charpente en bois recouverte d’une couverture en plomb, sera réalisée sur le dallage de la terrasse.
Le projet prévoit aussi la restauration des façades, des balustrades, des gargouilles en pierre et des chéneaux ainsi que des meneaux des baies et les vitraux du XIXe siècle.
Le système d’ouverture des panneaux en partie basse des verrières, mis en place au XIXe siècle et permettant de ventiler la sacristie, sera lui aussi restauré et remis en fonction à l’identique.
Enfin, des grilles de protection seront installées devant les baies hautes de la chapelle à laquelle est adossée la sacristie pour assurer la conservation de leurs vitraux, particulièrement vulnérables.Ce dispositif sera étendu à l’ensemble des baies hautes du chœur en 2016 et 2017.
Ce chantier, d'un montant de 600 000 euros entièrement financé par l'État, a débuté à l'été 2015 et se poursuivra jusqu'à l'été 2016. Il est réalisé sous la maîtrise d'ouvrage de la Direction régionale des affaires culturelles et la maîtrise d’œuvre de Jean-Louis Rebière, architecte en chef des monuments historiques.
Dans la continuité de ces travaux, sera confiée à l’architecte une étude de diagnostic sur l’intérieur de la sacristie dont la restauration pourrait être programmée en 2017.