Du 11 au 31 juillet 2022, le Festival Paris L’été 2022, soutenu par la Drac Île-de-France, s’installe dans la capitale et sa périphérie (Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne). La nouvelle édition, placée sous le signe de la gaieté et de la générosité après deux ans de pandémie, présente plus de 27 propositions artistiques variées entre théâtre, danse, musique, cirque et installation.

 

Ces grands rendez-vous artistiques et culturels s’emparent de nombreux lieux connus ou insolites de la capitale, le plus souvent en plein air et en dehors des lieux traditionnels de spectacle. Monuments nationaux, écoles, parcs et jardins, musées, piscines, places, églises… sont investis dans un esprit convivial et festif pour bousculer le rapport au public. Depuis sa création, le festival s’engage pour faciliter l’accès du plus grand nombre à l’art et à la culture.

En ouverture / BOLÉRO / Angelin Preljocaj

 

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Angelin Preljocaj ouvre le Festival Paris l’été avec une reprise exceptionnelle de son Boléro, extrait de la pièce Gravité (2018), dans la Cour Lefuel du musée du Louvre, joyau du second Empire habituellement inaccessible au public. Sur la musique de Ravel, les spectateurs sont invités à déambuler dans l’aile Denon du musée libérée de tout visiteur, profiter des chefs-d'œuvre dans ce cadre privilégié puis rejoindre la Cour Lefuel pour assister au Boléro et découvrir une chorégraphie concentrique pour douze interprètes.

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Bolero Gravité Preljocaj © JC Carbonne

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Au Louvre, le décor somptueux de la Cour, les costumes tout de blanc d'Igor Chapurin et l’ombrageuse lumière d'Eric Soyer laissent toute la place au mouvement à l’état pur. Angelin Preljocaj, qui compare son écriture chorégraphique à "un artisanat furieux" en référence aux mots de René Char, réunit assurément, dans cette version conçue spécialement pour le Louvre, la méticulosité artisanale de son écriture et la passion furieuse de son art, amplifiée par la magie du lieu.

Infos pratiques : 11 et 12 juillet à 21h et 22h, (visite libre dans certaines salles du musée + 30mn de performance) Le Louvre - Cour Lefuel - entrée libre sur réservation.

G.U.I.D Groupe Urbain d’Intervention dansée

Autre rendez-vous unique à partager avec Angelin Preljocaj. Les propositions du Groupe Urbain d’Intervention Dansée sont déployées dans trois lieux de la Capitale et notamment sur la terrasse de la Tour Montparnasse. Les danseurs, spécialement choisis pour ce projet, sont aguerris aux méthodes du chorégraphe et portent avec brio non seulement ses œuvres, mais aussi sa volonté de proximité avec le public.

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GUID Ballet Preljocaj © JC Carbonne

Les extraits de pièces révèlent le goût d’Angelin Preljocaj pour une écriture exigeante, sa rigueur et l’inventivité formelle de ses spectacles, le tout se conjuguant avec sa volonté d’offrir la danse à tous. A l’issue de chaque représentation, les danseurs se prêtent au jeu des questions-réponses avec les spectateurs. Programme 2022 Liqueurs de chair (1988), Noces (1989), Le Lac des cygnes (2020), Deleuze/Hendrix (2021), Atys (2022).

Infos pratiques : 14 juillet à 18h- Berges de Seine (gratuit), 15 juillet à 18h - Vins de France, BERCY VILLAGE (gratuit), 16 juillet à 9h30 - Tour Montparnasse

NÄSS

Dans Näss (les gens en arabe), Fouad Boussouf réunit sept danseurs issus du hip-hop, de la danse traditionnelle marocaine et du cirque contemporain. Sept hommes qui exaltent la puissance du collectif dans une danse intense et acrobatique. Leur moteur ? Le rythme. Incessant, obsédant, il fait surgir l’ébullition et insuffle l’énergie aux corps. À la lisière entre le profane et le sacré, entre la modernité effrénée et l’attachement aux rites qui lui font encore rempart, Näss confronte la dimension populaire et urbaine de la danse hip hop à l’aspect profondément rituel et sacré qu’elle peut convoquer. Le mot "näss" signifie "les gens" en arabe mais il fait également référence au groupe marocain Nass el Ghiwane (en français, les gens bohèmes) qui a fait connaître la culture gnawa dans les années 1970, en même temps que le mouvement hippie. Leurs textes, poétiques et anticonformistes, ont valu aux membres du groupe plusieurs passages en prison.

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Nass © Charlotte Audureau

C’est Nass el Ghiwane qui a permis l’émergence du rap marocain, porteur d’une écriture engagée, en écho au rap américain. Inspiré par l’énergie de ce groupe emblématique, Näss nourrit l’échange entre le syncrétisme de la danse hip-hop et le mysticisme de la tradition gnawa. Fouad Boussouf y ajoute les danses Taskiouine du Haut-Atlas, le reggada du nord du Maroc ainsi que l’ahidous du Moyen Atlas pour emmener le spectateur aux confins de l’humanité. Là où vibre l’âme, là où danse est synonyme de transe.

Infos pratiques. 20 au 23 juillet à 22h - Lycée Jacques-Decour Paris 9e

OUT OF THE BLUE (Création)

Immergés dans un aquarium géant installé sur le plateau du Monfort, deux circassiens se livrent à une performance étonnante. Experts du sol terrestre, ils ont passé leurs dix dernières années à jouer du poids des autres et de la gravité à travers le cirque.

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Out of the blue © Gaetan Fritsch

Mais nageurs aguerris et apnéistes, ils ont cherché à explorer leurs sensations dans le milieu aquatique. Ainsi est né Out of the blue, union du cirque et de la pratique de l’apnée. La performance de Frédéri Vernier & Sébastien Davis-Vangelder est telle que nous oublions presque qu’ils sont dans l’eau, privés d’air.En repoussant les limites de la respiration, Frédéri Vernier & Sébastien Davis-Vangelder nous invitent à interroger notre propre rapport à l’eau, à éveiller nos sens et nos instincts primitifs. Une performance où la réalité du monde terrestre laisse place à la rêverie du monde aquatique.

Infos pratiques. 26, 27, 28 juillet à 20h  Le Monfort Paris 15e

OMMA

Ils sont huit sur la grande scène du Lycée Jacques Decour, en vestes et pantalons noirs, clin d’œil à l’intemporelle silhouette de Josef Nadj. En leur prêtant son costume de scène, celui-ci engage chaque danseur non pas à marcher sur ses pas mais au contraire à révéler sa propre singularité. Omma est avant tout une histoire de partage et de transmission.

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Omma Filage © Sophie Carles

Dans cette création, le chorégraphe d’origine hongroise a constitué un groupe d’interprètes originaires du Mali, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Congo-Brazzaville et de la République démocratique du Congo : ce sont autant d’influences, de mouvements, de cultures et d’histoires qui imprègnent cette pièce. Ensemble, ils composent un seul corps noir, ou "fekete" comme ils le proclament en hongrois. Un corps pluriel dans lequel chacun affirme son propre langage, son identité, sa danse : va-et-vient saisissant entre le groupe et l’individu qui nous renvoie irrésistiblement à l’universalité de l’être humain. Confiance, partage, respect ont irrigué le processus de création, à tel point que le public ne peut ignorer le plaisir et la générosité des interprètes, ni l’harmonie qui émane de leur collectif. La force d’Omma réside dans l’engagement du groupe et l’évidence de la pièce qu’ils ont créée ensemble, celle-ci empruntant à chacun d’eux. Pour Josef Nadj, il importait de se concentrer sur les corps et les mouvements afin d’aller à l’essentiel. Ce principe de simplicité s’applique également au plateau, laissé volontairement à nu, ainsi qu’à l’univers sonore composé de souffles, de voix, de silences et d’entêtants rythmes jazz.

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Omma © Severine Charrier

Sur scène, les corps, les lumières et le son se suffisent à eux-mêmes, sans artifices. Josef Nadj a embarqué ses interprètes dans un voyage aux sources de la danse, où se situe, peut-être, le point d’équilibre de notre univers. Omma ("oeil"ou "regard" en grec ancien) renvoie à l’essentiel : regarder ce qui se passe sous nos yeux pour mieux voir ce qui nous anime au fond de nous-mêmes dans un destin commun.

Infos pratiques. 27, 28, 29 juillet à 22h - Lycée Jacques-Decour Paris 9e

Concert - soirée de clôture - Loïc Lantoine and the Very Experimental Toufibri Orchestra

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© B. Belleurdy

Le grand plateau du Lycée Jacques-Decour accueille le jazz tonitruant des dix-huit musiciens du Very Big Expérimental Toubifri Orchestra, percutant de plein fouet la parole vibrante du chanteur Loïc Lantoine. Touchés par l’écriture brute et à fleur de peau de Loïc Lantoine, les musiciens ont écrit un spectacle autour de son univers, mêlant anciennes et nouvelles chansons de son répertoire, tout en y ajoutant quelques morceaux inédits créés pour l’occasion. Un Toubifri à dix-huit têtes, entre jazz, free jazz et rock’n’roll.

Infos pratiques. 30 juillet à 21h30 - Lycée Jacques-Decour Paris 9e