La cathédrale Notre-Dame de Chartres, classée parmi les monuments historiques par liste de 1862 et inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1979, constitue l'un des chefs-d'œuvre les plus éminents de l'art gothique, tant par son architecture que par l'exceptionnel décor et ensemble de vitraux médiévaux qu'elle conserve.

La mesure

 

La mise en place d’un « Plan cathédrales » sans précédent, doté de 80 M€, a pour objectif de renforcer et accélérer la restauration de ces monuments historiques majeurs appartenant à l’État, qui constituent des éléments forts de l’identité et de l’attractivité des territoires.

Il contribuera également à un soutien des acteurs de la filière économique du patrimoine.

Le portrait de la relance

De 2009 à 2019, 19,5 millions d'euros ont été investis dans les programmes de travaux menés à la cathédrale de Chartres.

De 2020 à 2023, ce sont près de 16 millions supplémentaires que l’État prévoit d'engager pour la restauration de la chapelle Saint-Piat destinée à accueillir le trésor, pour la poursuite du chantier du tour de chœur (travées 27 à 40), pour la restauration des enduits et vitraux du transept ou encore pour la restauration du buffet d'orgue dans lequel un nouvel instrument sera créé…

Dans cette démarche d’investissement exemplaire en faveur de la conservation et de la mise en valeur du monument, Chartres va bénéficier d’une dotation spécifique dans le cadre du Plan de relance, à hauteur de 6,8 millions d’euros pour la restauration du transept. Les enduits et vitraux de la cathédrale gothique vont ainsi bientôt être de nouveau révélés.

Ce sont dix corps d’état hautement qualifiés, dans les métiers de la restauration du patrimoine qui vont œuvrer sur cette opération : restaurateurs de décors peints, maçons tailleurs de pierre, compagnons serruriers, restaurateurs de vitraux.

 

 

Après être passée durant plus de vingt ans chaque semaine au pied de la cathédrale de Chartres en me rendant sur mes chantiers du grand Ouest de la France, j’ai eu le grand honneur mais aussi le bonheur d’y être nommée architecte en chef des monuments historiques, il y a bientôt dix ans…

Grâce aux études de mes prédécesseurs, les chantiers s’y sont succédés à un rythme régulier rendant petit à petit à l’intérieur de l’édifice sa splendeur et sa luminosité du 13ème siècle : restauration de la croisée du transept, de la nef, du tour de chœur, de la chapelle Saint-Piat, etc… Chacun de ces chantiers a été une véritable aventure historique, esthétique, technique mais aussi humaine qui a vu œuvrer de très nombreux corps de métiers : maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, couvreurs, maîtres-verriers, restaurateurs de peintures murales, ferronniers, menuisiers, échafaudeurs, archéologues, etc… Tel un chef d’orchestre, l’architecte doit en permanence essayer de mettre au diapason tous ces intervenants pour réaliser ses travaux avec harmonie et sensibilité. Chaque chantier est aussi un défi pour faire cohabiter le spirituel, le matériel et l’intellectuel dans un monument cultuel qui, dans le cas de Chartres, fait partie des édifices les plus visités de France…

Après trente années de restauration intérieure de la cathédrale, le chantier du transept va être, grâce au plan de relance, une nouvelle étape qui permettra, à l’exception des deux bas-côtés restants, d’apprécier totalement le volume, la luminosité et le décor d’origine de la cathédrale. Comme les chantiers précédents, Il sera aussi sans doute source de débats, de questionnements, d’imprévus, mais aussi de satisfactions et de découvertes qui enrichiront la connaissance actuelle de l’édifice.

Marie-Suzanne de Ponthaud, Architecte en Chef des Monuments Historiques