Une collaboration remarquable
La phase 1 de cette opération conduite en 2020 est le fruit d’une collaboration étroite entre la Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France, le Conseil départemental de l’Aisne en charge de l’étude de la sépulture, le Centre national de la recherche scientifique, qui constitue, notamment, les archives vidéo de l’opération et la Ville de Soissons, propriétaire des lieux, à l’origine des campagnes de fouilles archéologiques et qui apporte l’indispensable soutien financier et technique à ces opérations.
Un exceptionnel état de conservation
Sous la dalle funéraire de l’abbé Albéric de Braine, décédé le 3 mai 1206, une tombe a été découverte dans un exceptionnel état de conservation. En ouvrant ce caveau, le 28 octobre 2020, l’équipe de fouille a constaté que la hampe de la crosse, le grand manteau brodé qui enveloppait le corps de cet homme d’église et ses chaussures étaient conservés. Le corps était déposé sur une feuille de plomb et la tête reposait sur une pierre inclinée, qui lui servait d’oreiller.
Un mystère pour les archéologues : le visage était recouvert par une tôle de plomb et la tête reposait sur un oreiller également en plomb.
Une fouille en laboratoire s’imposait et ARC-Nucléart, atelier de recherche et de conservation au Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives de Grenoble, a accepté de réaliser le prélèvement de cette sépulture, son traitement par irradiation gamma et son stockage. Le prélèvement a été réalisé mardi 15 décembre 2020, le transport et le traitement ont été engagés dès le lendemain.
La phase 2
En 2021 la phase 2, sera consacrée à la fouille , à l’étude et à la restauration de cet ensemble afin d’identifier précisément cet individu et les rituels funéraires, qui caractérisent cette inhumation. Une analyse ADN et une datation par mesure de radiocarbone seront réalisées. Une étude de l’histoire d’Albéric de Braine et de sa famille, très présente dans le Soissonnais aux XIIe et XIIIe siècles, sera également engagée aux Archives nationales de France. Une grande exposition, du type « de la fouille au musée », est dès à présent envisagée. Pour le financement de cette importante phase 2, il sera fait appel au mécénat. L’association « Abbaye Royale Saint-Médard de Soissons », qui a en charge, aux côtés de la Ville de Soissons, la sauvegarde et la valorisation du site, sera également associée à cette opération.
Une abbaye royale
L’abbaye Saint-Médard de Soissons est une basilique mérovingienne majeure fondée au VIe siècle par Clotaire Ier (511-561). Au VIIIe siècle, Saint-Médard devient un point d’appui des Pippinides pour la conquête du pouvoir. C’est à Soissons, que Pépin le Bref est couronné en 751 et oint par les évêques, au premier rang desquels est l’évêque de Soissons, abbé de Saint-Médard. Associé à une résidence royale, l’établissement très lié au pouvoir carolingien, souffre de l’effacement de ce dernier. Néanmoins, l’abbaye connaît une nouvelle expansion à partir du milieu du XIe siècle et un ambitieux programme de reconstruction est engagé au XIIe et au XIIIe siècles. Elle est supprimée durant la Révolution
En savoir plus sur la réglementation des fouilles programmées ICI
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