Une exposition en cinq salles
Au XVème siècle, la Flandre est une puissance maritime. Il n’est pas étonnant dès lors que les activités liées à la mer inspirent les peintres. Aussi, les scènes de marchés avec les étals de poissons sont largement représentées dans les natures mortes de la fin du XVIème siècle, alors que les activités portuaires ne semblent pas susciter l’intérêt des peintres.
Par ailleurs, la représentation des ports dépend de la situation géographique : si Anvers et son port ont été souvent représentés, c’était grâce à la rive de l’Escaut qui permettait d’embrasser d’un seul regard la cité de Rubens. Les peintres hollandais ont ensuite dessiné depuis la mer. Après ce court prélude, quatre-vingt peintures, dessins et gravures provenant de musées européens et américains ainsi que trois maquettes de bateaux sont présentés dans les cinq sections de l’exposition qui se répartit sur les deux niveaux du musée.
La mer devient un genre à part entière
La mer qui restait cantonnée au thème religieux ou historique devient à partir du XVIème siècle un genre à part entière. C’est le sujet de la première section de cette exposition dans laquelle le visiteur pourra voir dix gravures de vaisseaux de mer de Pieter Bruegel l’Ancien, et le Combat naval dans le détroit de Messine, estampe gravée par Frans Huys d’après Pieter Bruegel l’Ancien, et la maquette d’une caraque, navire visible dans les œuvres de Bruegel et caractéristique de la flotte italienne. En outre, la Vue sur la baie de Naples sera exposée pour la première fois, accompagnée de deux œuvres fondamentales d’Henri Met de Bles, dont la Tempête en mer avec le Sacrifice de Jonas était attribuée autrefois au maître.
Les batailles navales
Aux XVIème et XVIIème siècles, l’Europe est agitée par de nombreux conflits dont certains se développent au large des côtes. Les batailles navales frappent les esprits par la puissance et la fragilité des navires qui sombrent dans les flots. A cet effet, le peintre joue à la fois sur le mouvement, sur les ciels tourmentés, sur la dimension dramatique de l’évènement.
Aussi, la représentation des batailles navales, thème de cette deuxième section, devient un moyen d’asseoir l’autorité des villes ou des Etats. La bataille de Lépante de 1571 est l’une des plus représentées par les artistes flamands.
La tempête
Associée à des épisodes bibliques tels que ceux de Jonas, de la chute d’Icare ou de l’Arche de Noé, par exemple, la tempête, en raison de son côté théâtral, sert de motif en peinture. Cette troisième section présente les œuvres de Paul Bril qui, dans un style maniériste et avec une extrême habileté, parvient à combiner la puissance de sa palette aux ondulations de la lumière méditerranéenne.
Des ports idéalisés
Par sa représentation idéalisée des ports, recomposés en amenant un goût pour des coloris clairs lumineux ou pour l’utilisation d’éléments architecturaux antiques, l’influence de Claude Gellée, peintre français qui a réalisé une grande partie de sa carrière en Italie est décisive dans l’Europe du XVIIème siècle. C’est cette représentation idéalisée des ports qui est le sujet de cette 4ème section.
Le grand large
Plusieurs des peintres de marine considérés comme hollandais sont originaires de Flandre, comme Jan Porrcellis, Adam Willaert ou Aert Anthonisz. Ceux-ci influencent la peinture hollandaise mais ,très vite, les peintres hollandais vont se démarquer en octroyant au ciel les trois quarts de la composition. Les artistes hollandais abandonnent la côte au profit du grand large dans des tonalités froides qui invitent à la poésie. Cette spécialisation marque le XVIIème siècle, âge d’or de la peinture hollandaise.
Une exposition reconnue d’intérêt national
Cette exposition a reçu le label "exposition d'intérêt national", attribué par le ministère de la Culture et de la Communication, qui récompense chaque année les musées de France qui mettent en œuvre un projet d'exposition remarquable par sa qualité scientifique, ses efforts en matière de médiation culturelle et son ouverture à un large public.
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