En 2020, l’État a mis en place des mesures d’urgence, qui se sont traduites par la mobilisation de 856 millions d’euros d’aides spécifiques pour la culture, auxquelles s’ajoutent « l’année blanche » pour l’intermittence (949 millions d’euros) et des aides transversales (activité partielle, exonérations de charges sociales, fonds de solidarité, prêts garantis par l’État pour un total de près de 3,3 milliards d’euros). Ces aides se poursuivront pour partie et selon des modalités adaptées, jusqu’à la fin de l’année 2020.
Cinq grandes priorités ont été dégagées : la restauration du patrimoine, l’aide au spectacle vivant et aux établissements publics de création, le soutien aux artistes et aux jeunes créateurs à travers des aides spécifiques à l’emploi, un programme exceptionnel de commande publique et un renforcement de l’enseignement supérieur culturel, la consolidation des filières culturelles stratégiques (presse, cinéma et audiovisuel, livre, audiovisuel public…), des investissements d’avenir pour les industries culturelles et créatives.
Avec 2 milliards d’euros mobilisés au plan national, l’enjeu du plan de relance dans le secteur de la culture est à la fois de reconstruire les secteurs et de refonder les politiques culturelles, afin de pouvoir soutenir les reprises d’activité et se projeter dans l’avenir.
Plus de 15 millions d'euros pour les Hauts-de-France
Le plan de relance permettra de remettre en état le patrimoine culturel, avec des effets très concrets en termes de développement économique, d’attractivité et de rayonnement international de notre pays, et de fréquentation des monuments et des autres équipements patrimoniaux (musées, archives, archéologie) dans les territoires.
Il permettra notamment de mettre en œuvre un « plan cathédrales » sans précédent et de soutenir, au-delà des moyens pérennes mobilisés chaque année par l’Etat, la restauration des monuments historiques appartenant aux communes et aux propriétaires privés. Au-delà, il permettra également d’accélérer la restauration des monuments nationaux présentés par le Centre des monuments nationaux (CMN) à travers l’ensemble du territoire.
L’ensemble de ces moyens territorialisés inscrits dans le plan de relance, ont vocation à être valorisés dans le cadre des contrats de plan Etat-régions afin d’accroître l’accompagnement de l’ensemble du secteur culturel.
- Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais de Soissons : restauration des toitures et des baies hautes sécurité incendie - Plan Cathédrales
La cathédrale de Soissons est un édifice construit sur une période comprise entre les XIIe et XVe siècles. Elle fait actuellement l’objet d’un grand chantier de restauration de la rose en façade occidentale. Les crédits affectés au plan de relance vont permettre d’engager la restauration des couvertures de la nef et de poursuivre la mise en sécurité de l’édifice.
Les travaux sont sous la maîtrise d’ouvrage de la Drac Hauts de France, conservation régionale des monuments historiques et la maîtrise d’œuvre d’Olivier Weets, architecte en chef des monuments historiques.
Ils bénéficient d’un crédit de 3 500 000 euros dans le cadre du Plan de relance.
D'une durée prévisionnelle de 18 mois la première tranche de travaux est localisée sur le chœur avec la mise en place d’un échafaudage, la restauration de la charpente et des couvertures, le remplacement des ardoises, les reprises des évacuations des eaux pluviales, le recoupement des combles et l’installation d’un système de sécurité incendie.
La date prévisionnelle de démarrage des travaux est fixée à septembre 2021
- Abbatiale Saint-Yved de Braine : Restauration de la collégiale de Braine. (Réalisation de la tranche optionnelle des travaux de restauration générale de l’église St-Yved) - Restauration des MH non État
La collégiale de Braine a été édifiée à la fin du XIIe siècle, son architecture est marquée par une transition harmonieuse entre l’époque romane et le premier âge de l’architecture gothique. L’église est bâtie selon un plan en croix latine.
Édifice classé et inscrit MH 1840 - 1927 .
D’un montant de 815 115 euros HT, l’opération bénéficie d’un crédit de 407 557 euros dans le cadre du Plan de relance.
Les travaux sont sous la maîtrise d’ouvrage de la Commune de Braine et la maîtrise d’œuvre de Maël de Quelen, architecte en chef des monuments historiques.
D’une durée prévisionnelle de 8 mois les travaux consistent à restaurer le clos-couvert du transept, de la tour lanterne et de la sacristie. Ils font suite à la réalisation de la tranche ferme exécutée en 2019.
La date prévisionnelle de démarrage des travaux est fixée à décembre 2020.
- Projet de Villers-Cotteret ( conduit par le Centre des monuments nationaux)
- Notre-Dame de Cambrai : restauration des intérieurs, décors et vitraux (tranche 1) Plan Cathédrales
L’église Notre Dame de la Grace de Cambrai est un édifice à l’architecture classique dont les décors intérieurs remarquables doivent aujourd’hui faire l’objet d’une grande campagne de restauration. L’ampleur des travaux implique de procéder par tranches.
Les travaux sont sous la maitrise d’ouvrage de la Drac Hauts-de-France, conservation régionale des monuments historiques et la maitrise d’œuvre de Pascal Prunet, architecte en chef des monuments historiques. Ils bénéficient d'un crédit de 1 100 000 euros dans le cadre du Plan de relance.
D’une durée prévisionnelle de 12 mois, les travaux consistent à mettre en place un échafaudage, restaurer et nettoyer l’ensemble des décors et des parements intérieurs de l’édifice, restaurer les vitraux ainsi que les menuiseries.
La date prévisionnelle de démarrage des travaux est fixée à septembre 2021
- École nationale supérieure d’architecture de Lille : restauration du clos couvert du bâtiment Eldin (1977) et extension en toiture - Rénovation des écoles de l'enseignement supérieur de la Culture
Dans le cadre du plan de relance, l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille (ENSAPL) a proposé au ministère de la Culture d’engager une campagne de réhabilitation énergétique de son bâtiment originel de 1977, situé dans le quartier de l'Hôtel de Ville à Villeneuve d’Ascq.
L’école avait été conçue par un groupe d’étudiants encadrés par Pierre Eldin. Son architecture, rigoureusement tramée, se voulait une expression didactique de ses dispositifs structurels. Le bâtiment a été réhabilité une première fois en 1995, en pleine période du post-modernisme, avant d’accueillir deux extensions pour répondre au nombre croissant d’étudiants.
Le présent projet de réhabilitation porte sur le bâtiment de 1977, notamment au niveau de l’isolation des toitures terrasses et d’une mise aux normes contemporaines des châssis vitrés. Il s’agira de croiser les enjeux thermiques et le respect de ce patrimoine remarquable du XXe siècle. Le projet fera l’objet d’un concours d’architecture lancé dès cet hiver. Cette rénovation bénéficie d'un crédit de 3 000 000 euros dans le cadre du Plan de relance.
- La cathédrale Saint-Pierre de Beauvais : achèvement des toitures des transepts Nord et Sud, de la croisée et d’une travée de nef - Plan Cathédrales
La cathédrale de style gothique achevée en 1569 a fait l’objet d’une campagne de restauration des couvertures du chœur en 2012. La nouvelle campagne de travaux va permettre d’achever la restauration de l’ensemble de la charpente et des couvertures dont l’état sanitaire est préoccupant. L’opération comprendra la dépose des étaiements implantés dans l’édifice.
Les travaux bénéficient d’un crédit de 3 150 000 euros dans le cadre du Plan de relance.
Ils sont sous la maîtrise d’ouvrage de la Drac Hauts de France, conservation régionale des monuments historiques et la maîtrise d’œuvre de Régis Martin, architecte en chef des monuments historiques.
D’une durée prévisionnelle de 20 mois les travaux consistent à mettre en place un échafaudage, restaurer des couvertures en plomb et la charpente en bois du transept et d’une travée, reprendre des évacuations des eaux pluviales, déposer des étaiements provisoires installées dans l’édifice, sculpture, et consolider des maçonneries des voûtes et des piliers.
La date prévisionnelle de démarrage des travaux est fixée à septembre 2021.
- Abbaye de Chiry-Ourscamp : restauration de l'aile de Lorraine - Restauration des MH non État
L'abbaye Notre-Dame d'Ourscamp est une ancienne abbaye cistercienne classée au titre des Monuments historiques située dans la commune de Chiry-Ourscamp à l'emplacement d'un ancien oratoire fondé par Saint-Éloi en 641.
Elle a été établie en 1129 par Saint-Bernard à la demande de Simon de Vermandois, évêque de Noyon, et cousin du roi de France Louis VI le Gros. Elle devint l'un des plus importants monastères cisterciens de la France du Nord.
Suite aux bombardements de la guerre de 1914/1918, l’aile de Lorraine de l'abbaye a subi d’importants dommages, cette opération vise à la réhabiliter.
D’un montant de 1 821 860 euros, l’opération bénéficie d’un crédit de 910 930 euros dans le cadre du Plan de relance.
D’une durée prévisionnelle de 30 mois, les travaux sont sous la maîtrise d’Ouvrage de la Congrégation des serviteurs de Jésus et Marie et la maîtrise d’œuvre d’Alice Capron-Valat, architecte du patrimoine.
Ils consistent à mettre en place un échafaudage, restaurer des façades, créer des menuiseries ainsi qu'à restaurer la couverture et des aménagements intérieurs.
La date prévisionnelle de démarrage des travaux est fixée à septembre 2021.
- MUDO à Beauvais : rénovation du musée, réaménagement muséographique du 2e étage - parcours XXe. Rénovation équipements Musées, archives, archéologie.
Le réaménagement du deuxième étage du logis de l’ancien palais abbatial des évêques-comtes de Beauvais qui abrite le MUDO s’inscrit dans une programmation raisonnée de remise en valeur du site par le conseil départemental de l’Oise, accompagné par l’État (Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France, au titre des Monuments Historiques et des Musées de France).
Il fait suite à la rénovation extérieure des tours du châtelet d’entrée en 2018, la création d’un jardin à l’arrière du palais en 2019. Sont envisagés par la suite la valorisation du comble dédié aux céramiques, la présentation de collections dans l’aile Saint-Pierre, l’intérieur de la Porterie, les parties basses du Palais conduisant ainsi les publics de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle et le nettoyage des façades extérieures de l’aile Saint-Pierre.
Les travaux programmés en 2021 couvrent des interventions au titre des Monuments Historiques – oratoire de l’évêque, bibliothèque du palais de Justice et horloge Vérité de la cour d’Assises – mais surtout l’aménagement muséographique d’ensembles représentatifs s’ouvrant sur le symbolisme, l’Art nouveau et l’Art déco, la remise en espace des deux salles à manger spectaculaires Serrurier-Bovy (1897-1898) et Bellery-Desfontaines (1908-1911), l’escalier L’Âge d’or de Maurice Denis, l’orientalisme, la Première Guerre mondiale, l’art sacré, les années folles jusqu’à la Seconde Après-guerre.
Le projet proposé s’élève ( chiffrage APS ) au montant estimé de 1 751 287,70 € HT travaux, soit 2 547 409,09 € TDC, hors options et variantes.
L'opération bénéficie d'un crédit de 500 000 euros dans le cadre du Plan de relance.
- Château de Pierrefond - conduit par le Centre des monuments nationaux (CMN) .
La dotation exceptionnelle issue de l’enveloppe de 40 millions d’euros allouée au CMN dans le cadre du plan de relance contribuera notamment à l’important chantier de restauration des façades et toitures de l’aile des Preuses, de la tour Alexandre et de la tour Godefroy de Bouillon du château de Pierrefonds, dans l’Oise, à hauteur de 2M€ sur un budget total de 7M€. Les travaux débuteront en janvier 2022, et s’achèveront à la fin de l’année 2023.
- Hôtel de Beaulaincourt à Béthune : restauration générale de l’édifice - Restauration des MH non État .
L’hôtel de Beaulaincourt, construit dans le second quart du XVIIIᵉ siècle, a été acquis par la SCI Beaulaincourt en 2017 afin de le restaurer et de le transformer en hôtel 4 étoiles doté d’une salle de séminaire et d’un restaurant gastronomique.
L’immeuble est classé au titre des Monuments historiques depuis 1974.
D’un montant 600 000 euros la restauration de l’édifice bénéficie de 300 000 euros de crédits dans le cadre du Plan de relance.
Les travaux sont sous la maîtrise d’ouvrage de la SCI Beaulaincourt et la maitrise d’œuvre de l’agence MAES et de Vincent Brunelle, architecte du patrimoine.
D’une durée prévisionnelle de 6 mois les travaux concernent la restauration et la réfection des menuiseries extérieures par l’entreprise Billiet à Bierne dans le Nord, ainsi que la restauration des plafonds staff avec les rosaces par l’entreprise Staff Courtenay Pont-à-Marcq dans le Nord.
La date prévisionnelle de démarrage des travaux est fixée à juillet 2021
- Cathédrale Notre-Dame d’Amiens : mise aux normes sécurité incendie (études et travaux) - Plan Cathédrales
La cathédrale d’Amiens fait actuellement l’objet d’un grand chantier de restauration de son orgue. Les travaux envisagés dans le cadre des crédits du Plan de relance viendront renforcer la sécurité incendie de l’édifice.
Les travaux sont sous la maîtrise d’ouvrage de la Drac Hauts-de-France, conservation régionale des monuments historiques et la maîtrise d’œuvre de Richard Duplat, architecte en chef des monuments historiques et Thierry Garret, chef de projet. Ils bénéficient d’un crédit de 220 000 euros dans le cadre du Plan de relance.
Ils consistent à réaliser un diagnostic puis créer un réseau de colonnes sèches dans l’édifice, des cloisons coupe-feu dans les parties hautes ainsi qu’assurer l’accessibilité des pompiers pour garantir la sécurité de la cathédrale dans le cadre de la lutte contre l’incendie.
Les durées prévisionnelles du diagnostic et des travaux sont respectivement de 4 mois (démarrage au 01/10) et 5 mois.
La date prévisionnelle de démarrage des travaux est fixée à juillet 2021.
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