Le procédé de la mise en scène est souvent introduit dans les expositions de Morgane Fourey, par la fabrication de l’image d’une probable activité, dont les acteurs auraient disparus, laissant place aux spectateurs. En arrêtant le temps sur un travail en cours, généralement invisible dans l’exposition, l’artiste réactive le moment de la construction, la fabrication et le montage, le moment du « faire » et non du «montrer», mettant en lumière le travail de ceux qui agissent dans l’ombre : artisans, ouvriers, restaurateurs ou régisseurs. L’espace d’exposition se définit alors comme un moment de transition entre la construction et la monstration.
Dissimulant ce qui est caché, la peinture agit ici du même coup comme un révélateur de ce qui devient alors au centre de l’attention. Plus largement, Morgane Fourey met à vue et donne une présence physique à ce qui est généralement de l’ordre du caché. Elle déplace ainsi le regard vers ce qui semblait effacé de la mémoire. (Lorraine Baud)
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