Mathieu Douzenel s’est d’abord intéressé à la question du populaire, posant son regard surpris sur les fêtes et le monde forain, en quête d’une révélation. Puis il s’est lancé un défi, interroger le paysage pour comprendre ce qu’il nous dit de l’homme. Pour cela il procède par séries, où la silhouette humaine est peu ou pas présente, le monde paysan au sein des clos-masure normands, les blockhaus en déshérence sur les plages du Nord et de Normandie... Ce regard sériel n’exclue pas une très grande force plastique de chacune des œuvres, et surtout, pour chacune d’entre elles, un choc visuel et poétique. Le temps laisse surgir le doute, le sourire, l’ironie, devant ce que les objets ou les architectures gardent des scarifications que l’homme inflige au paysage. C’est cet instant fragile, qu’un léger souffle de vent pourrait balayer, que capte le photographe, l’instant où, l’oeil ayant saisi le prisme, il retient une seconde les spectres de nos actes oubliés.

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