Tour(S) Plus a souhaité créer le Centre de Création Contemporaine - Olivier Debré à Tours, en haut de la rue nationale. Il bénéficiera d'un accès aisé pour le public et d'une desserte adaptée en transport en commun, du fait de la proximité du futur tramway.
Lieu vivant pour une œuvre ouverte sur le monde contemporain, le centre sera animé par une programmation culturelle quotidienne dynamique. Des relations nombreuses seront tissées avec le milieu de l'art contemporain français et international dans une logique pluridisciplinaire, plaçant les artistes au cœur du projet.
Le budget de l’opération est évalué à 13,6 millions d'euros. L’ouverture est prévue en 2015.
Aires Mateus & associés (Portugal) a remporté le concours pour cette construction devant trois autres célèbres finalistes : Berger et Berger (France), Nieto Sobejano (Espagne) et Rudy Ricciotti (France).
Nous vous invitons à découvrir les images de ce projet qui a été suivi par les services de la DRAC notamment le conseiller pour les arts plastiques, Jean-Christophe Royoux
LIEU ET TEMPORALITÉ : LA PROPOSITION
Dans l'exercice de ce projet, contribuent et convergent les forces qui définissent la réalité existante : son histoire, sa mémoire et sa capacité de transformation.
Le projet naît des valeurs présentes : un patrimoine architectural de qualité, un contexte urbain particulier et une ambition claire exprimée par le programme du concours. A ces valeurs s'accompagne une vision spécifique et "lumineuse" de la réalité de l’œuvre d'Olivier Debré.
L'actuelle Ecole des Beaux-Arts de Tours est un édifice des années 50 qui occupe un cœur d'îlots. Il est constitué d'un volume principal dont l'évidente qualité architecturale appartient à un moment historique précis, et d'un volume secondaire d'une qualité mineure qui s'adosse au premier tout en l'enveloppant sur deux côtés. Dans l'ensemble, le patrimoine existant apparaît peu clair dans le rapport entre les deux volumes, et surtout dans sa relation avec l'extérieur et l'îlot qui l'entoure. La nouvelle fonction proposée nécessite des espaces de grandes dimensions et une flexibilité d'usage qui exige un dialogue plus efficace avec la ville.
Cette lecture du lieu et du programme nous amène à adopter une stratégie unique dont l'objectif est de clarifier les éléments construits dans leur relation réciproque, à la fois avec la situation urbaine dans laquelle ils s'insèrent mais aussi avec le programme qu'ils devront contenir. Il s'agit donc d'isoler deux volumes, deux moments appartenant à des époques et des destins différents :
- le volume principal existant est conservé et isolé de manière à renforcer sa valeur symbolique d'appartenance à un moment historique marquant dans sa dimension d'édifice public.
- un nouveau volume se trouve juxtaposé (respectant la structure et l'empreinte du volume secondaire existant, mais séparé du volume principal) s'opposant par son absence d'échelle et de temporalité.
Chacun des deux volumes, corps réalisés dans la même pierre, accueille un grand vide :
- l'édifice existant recevra la grande nef, certaines fonctions publiques et toute l'équipe de direction du centre
- le nouveau volume sera essentiellement dédié aux expositions, temporaires au niveau inférieur et de la collection d'Olivier Debré au niveau supérieur.
La distance entre les deux volumes est donnée par un corps de lumière, transparent et communicant. Ce dernier permet de relier les deux éléments construits ainsi que les vides qu'ils entourent rendant ainsi l'ensemble perméable et donnant du sens à sa condition urbaine. Ce corps s'étend au nouveau volume en une base transparente, qui suspend et met à distance deux mondes spécifiques et différents. Il recevra les zones publiques et fonctionnera comme un corps révélateur, charnière entre les fonctions internes au centre et entre le centre et la ville. De plus, des relations visuelles délicates et traversantes, créent des moments de confrontation et de proximité entre les deux corps.
La proposition, construite sur une lecture attentive du lieu et de sa capacité de transformation, propose une stratégie qui puisse constituer une solution possible du point de vue urbain, architectonique et programmatique. Il est proposé un geste qui résout d'une manière cohérente ces trois aspects, qui tire parti du patrimoine existant de sorte à ne pas outrepasser sa définition préalable, et qui puisse surtout être entendu comme la base d'un processus ouvert. Dans le temps limité et réduit d'un concours, le projet ne peut être considéré que comme un point de départ, base d'un dialogue et de travail fructueux, non seulement pour déterminer des solutions, mais aussi pour découvrir d'autres possibles.
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