Pour sa 30e édition, le festival de photojournalisme "Visa pour l'image, qui débute demain à Perpignan, apporte plus que jamais un autre regard sur l'actualité. Retour sur 6 photoreportages qui nous font prendre conscience d’une réalité saisissante, la nôtre.

"Montrer ce que l'on ne voit pas ailleurs" : telle est, de l'aveu même de Jean-François Leroy, son directeur, la vocation initiale du festival Visa pour l'image. "C'est dans cet esprit, poursuit-il dans Le Figaro du 31 août, que nous avons monté [en trente ans] plus de 840 expositions". Une fidélité qui vaut d'être remarquée, alors que la 30e édition du grand rendez-vous du photojournalisme, ouvre ses portes entre le 1er et le 16 septembre, à Perpignan.

Œuvres de photographes reconnus ou de talents en devenir, les travaux photographiques présentés, à mi-chemin entre le travail de presse et l'expression culturelle, sont de véritables témoignages qui portent un autre regard sur le monde. Manifestation engagée, Visa pour l’Image poursuit dans la durée son soutien aux professionnels de la photographie de presse, vitrine de la liberté d’expression dans le respect des valeurs essentielles de tolérance et d’humanisme.

Cette année, pour la 30e édition du festival, on relève, outre la qualité exceptionnelle des artistes présentés, deux particularités :

>  le 6 septembre (à 17h), une rencontre sur les femmes photojournalistes est organisée par le ministère de la Culture et la Saif (Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image fixe) à au Palais des Congrès, à Perpignan. Soucieuse du devenir du métier de photojournaliste, la Saif (Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image Fixe) entend cette année dresser un état des lieux sur les difficultés de l’exercice du métier par les femmes, les enjeux contemporains et les perspectives d’amélioration de leur statut. Avec de nombreux acteurs du photojournalisme international ;

> le 15 septembre (à 20h) et le 16 septembre (à 16h), l'établissement public de la Grande Halle de La Villette projettera une sélection de reportages exposés à Perpignan. De plus, une exposition de photographies présentées lors de Visa pour l'image sera présentée du 15 septembre au 15 octobre au Parc de La Villette (à découvrir dès le 3 septembre à la Gare de Lyon, à Paris).

Un soutien aux photojournalistes

Dans un contexte général de crise des médias, le métier de photojournaliste est en précarité croissante depuis plusieurs décennies. Cette situation résulte des mutations profondes du secteur de la presse, de la révolution numérique et de la reconfiguration du marché de la photographie autour de grands acteurs internationaux. 

Le 7 septembre, dans un communiqué, Françoise Nyssen a exprimé sa volonté que "les photographes exposés soient rémunérés dès cette édition de Visa pour l'Image".

Face à cette profession menacée, le ministère de la culture a entrepris des négociations avec les entreprises de presse afin que les éditeurs s’engagent individuellement à respecter de bonnes pratiques professionnelles, notamment le règlement des factures dans les délais légaux. En cas de manquement, les aides directes de l’État pourront être en partie suspendues ou annulées. Ces négociations ont abouti à la signature d'une première convention-cadre fin-juillet.

"L'objectif est que toutes les conventions cadres avec les entreprises de presse soient signées d’ici la fin de l’année. Cela permettra également à chaque éditeur d'endosser les engagements souscrits par les syndicats professionnels dans le cadre du code de bonnes pratiques professionnelles signé en juillet 2014 (en particulier : respect des crédits photographiques, liberté de refuser la syndication, préservation des métadonnées)", a souligné la ministre de la Culture.