A l’occasion de la Journée européenne des langues qui célèbre chaque année, à l’initiative du Conseil de l’Europe, la diversité linguistique et culturelle de notre continent, le ministère de la Culture (Délégation générale à la langue française et aux langues de France) présentera le 26 septembre le nouveau site internet "Trésors de la parole" ainsi que ses dernière publications.
Encourager la diversité linguistique de l’Europe, diversifier la gamme de langues apprises et développer les compétences en langues vivantes : tels sont les objectifs de la Journée européennes des langues qui, depuis sa création en 2001, donne lieu à de nombreux événements dans toute l’Europe. A l’occasion de cette nouvelle édition, une soirée « Bœuf polyglotte, cabaret en quelques langues de France » est organisée par la DGLFLF ce mardi 26 septembre, à partir de 19h30, au Hall de la chanson. Pour la première fois de leur vie d'artiste, quelques-uns des élèves du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique y chanteront, accompagnés de musiciens, dans des langues qui les touchent de près : arménien occidental, breton, alsacien, gallo… La DGLFLF ouvrira cette manifestation festive en présentant le nouveau site internet "Trésors de la parole" créé en partenariat avec le CNRS et la BNF. Elle dévoilera en outre ses dernières publications, qui paraîtront dans les numéros 28 et 29 du bulletin semestrielde l’Observatoire des pratiques linguistiques Langues et cité.
Langues de la Polynésie française
Le premier, intitulé « Les langues de la Polynésie française », rappelle que si le nom de Tahiti est familier au grand public, les autres îles, qu’il s’agisse des Marquises ou de Tuamotu, demeurent souvent méconnues. Il propose donc de partir à la découverte des pratiques langagières et de la situation sociolinguistique de ce vaste territoire ultramarin, qui s’étend sur une surface géographique équivalente à celle de l’Europe. La valorisation des langues autochtones y fait, dès les années 70, l’objet de politiques éducatives particulièrement volontaristes, qui rencontrent un accueil inégal. Et ce en dépit des avancées de la recherche, qui montre pourtant que le plurilinguisme – l’enseignement conjoint du français et des langues polynésiennes – bénéficie aux élèves tant sur le plan psychologique que sur le plan cognitif. Mais pour qu’une telle pratique s’enracine dans la culture locale, une revitalisation des liens ancestraux de la Polynésie française avec les autres îles du Pacifique Sud semble nécessaire.
Langues de Guyane
Avec « les langues de Guyane », l’Observatoire des pratiques linguistiques reprend des travaux présentés une première fois en 2003 et actualisés en 2011 pour mieux les mettre en phase avec les dernières avancées de la recherche. L’occasion, en outre, de dresser le bilan d’un certain nombre de dispositifs innovants engagés sur place, à commencer par les Intervenants en Langue Maternelle (ILM). En effet, la Guyane est, selon toute vraisemblance, le territoire qui présente au sein de l’ensemble ultramarin la plus grande diversité linguistique : la français, langue de l’Etat, y côtoie les langues amérindiennes, les différents créoles à base de français, d’anglais et de portugais – et les nombreuses langues que l’immigration apporte notamment du Suriname et du Brésil. L’objectif de cette publication ? Rendre compte de la centralité politique du langage et des langues de Guyane et des interrogations sociologiques que celle-ci soulève. Un sujet en prise avec la difficile situation socio-économique du territoire, rendue visible en début d’année 2017 par une importante vague de mouvement sociaux.
L'ensemble des événements organisés dans le cadre de la Journée européenne des langues est librement consultable ici.