A partir du 22 septembre, plus de 5000 jeunes célèbrent l'écriture par la parole en prononçant une « harangue » devant un auditoire. Une initiative de la Fondation pour l'écriture, soutenue par le ministère de la Culture.

« La harangue est une parole tressée d'audace et de conviction, engagée engageante. Un discours qui porte empreinte d'âme et touche au cœur, un poème dans la voix qui s'envole vers les autres, un je qui se transforme en nous, le chant du griot en Afrique Subsaharienne. » Nul ne pourrait aussi bien le dire ici que Marc Alexandre Oho Bambe, poète, slameur et auteur, l'un des parrains de la Belle Harangue, sinon, sur un autre registre, Aurélie Jean, docteure en sciences, entrepreneure et l'une de ses marraines : « haranguer c'est transmettre des messages et des émotions à travers l'art du mot et de la structure. »

Qu'est-ce que « La Belle Harangue » ? C'est une célébration de l'écriture par la parole, organisée par la Fondation pour l'écriture, pour que les enfants, les adolescents et les jeunes adultes qui le souhaitent écrivent et disent leur texte pendant la Quinzaine de la Belle Harangue. Le ministère de la Culture (Délégation générale à la langue française et aux langues de France, DGLFLF) lui apporte son soutien.

Tout est parti, pour les organisateurs, de deux exemples significatifs à quelques jours d'intervalle. D'abord six jeunes écrivains qui ont mis des mots, en six langues différentes, sur leur expérience du confinement dans le cadre d'un concours de l'UNESCO, en janvier 2021. Et surtout, quelques jours plus tôt, lors de l'investiture du nouveau président des Etats-Unis, la performance poétique d'Amanda Gorman, devant les observateurs du monde entier, jeune femme âgée de 22 ans. Et ce n'est pas les seuls exemples où la jeunesse révèle la grande valeur de ses prises de conscience et son désir de les exprimer clairement et hautement. Pour les moins jeunes, il en résulte la responsabilité de créer les conditions d'une écoute collective. La Belle Harangue, à sa mesure, est le projet d'assumer cette responsabilité.

L'équinoxe est une journée particulière. Le soleil change d'hémisphère, les marées se déchaînent, tout devient possible ! C'est pourquoi les jeunes harangueurs seront invités à composer des textes sur le thème « Et si… ? ». A partir du 22 septembre 2021 et durant une quinzaine de jours, les participants pourront partager leurs textes – discours inaugural de rentrée – avec leurs camarades et au-delà. Ces restitutions publiques investiront leurs lieux quotidiens comme des lieux d’exception, des lieux fermés comme des espaces publics. Elles mettront à l’honneur la richesse de notre langue, la diversité de nos imaginaires, la palette de nos émotions.

12 projets de restitution ont été accompagnés financièrement dans le cadre d'un appel à projets, afin de les étoffer, le plus souvent grâce à des rencontres de professionnels. France Télévisions prépare également une émission mettant en lumière les harangues de 10 jeunes ambassadeurs de cette opération, et différentes restitutions en France métropolitaine et ultra-marine.

Plus de 5000 inscrits, soutenus par leurs enseignants ou dans le cadre de leur association, ont rivalisé d'originalité dans la conception de leur prise de parole (rencontres entre collégiens et primaires, mobilisation de plusieurs langues, introduction d’un thème de l’année, atelier pour mineurs en milieu carcéral, harangues impromptues pendant la réunion de rentrée avec les parents…) Une première édition de cette « Belle Harangue » destinée à revendiquer et préparer, pour une jeune parole féconde et libre, le plus bel avenir.

Daphné Burki et Raphäl Yem présentent La Belle Harangue