Pendant l'été, les manifestations "Partir en livre", qui s'est terminée le 30 juillet, et "C'est mon patrimoine", qui vient d'être redynamisée, constituent deux temps forts de la saison culturelle jeune public lancée par le ministère de la Culture.

Une politique volontariste, des engagements concrets

En se rendant, lors de son déplacement au festival d'Avignon, à deux spectacles jeune public, Françoise Nyssen a clairement affiché sa priorité en faveur de l'éducation artistique et culturelle. « La culture n'est pas un supplément d'âme, a souligné la ministre de la Culture, elle est constitutive du parcours éducatif de l'enfant et je vais m'attacher à cela ». Côté méthode, les trois ministres de l'Education nationale, de la Recherche et de l'Enseignement supérieur et de la Culture ont décidé de coordonner leurs actions. Cette décision s'est concrétisée, le 4 juillet, par une première rencontre entre les recteurs et les directeurs régionaux des affaires culturelles. Afin de renforcer cette mobilisation, une réunion du Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle s'est tenu le 20 juillet.
Après avoir souligné l’engagement du Président de la République de faire accéder 100% des enfants au parcours d’éducation artistique et culturel, les trois ministres ont rappelé le 4 juillet leur conviction : les arts et la culture doivent être fortement représentés à tous les niveaux d’enseignement, de la maternelle au doctorat. Pour cela, ils ont décidé de porter une attention particulière à la musique, avec notamment l’initiative « Rentrée en musique » (en septembre prochain, élèves, professeurs, parents, chorales, orchestres seront invités à chanter et jouer dans les établissements scolaires), de valoriser l’importance du livre et de la lecture dans le champ des apprentissages (une campagne de mobilisation nationale sera organisée pour l'extension des horaires des bibliothèques)  et de mieux intégrer l’art et la culture dans la formation des futurs enseignants.

La culture n'est pas un supplément d'âme, elle est constitutive du parcours éducatif de l'enfant

« Partir en Livre » dans le jeu et la littérature jeunesse

La 3e édition de « Partir en livre, la grande fête du livre pour la jeunesse », organisée par le Centre national du livre (CNL) à l’initiative du ministère de la Culture, a eu lieu du 19 au 30 juillet. Cette manifestation nationale, gratuite, populaire et festive invite les jeunes à découvrir le plaisir de la lecture en dehors des lieux habituellement consacrés aux livres. Deux temps forts ont marqué cette édition 2017, à commencer par son lancement national qui a eu lieu à Pantin, en Seine-Saint-Denis, au cœur du parc d’attractions littéraires du Salon du livre et de la presse jeunesse. Doté d’une scénographie inventive et proche de l’imaginaire enfantin signée Olivier Douzou, le parc comporte vingt attractions créatives, conçues autour du thème des jardins, alliant le jeu à la littérature jeunesse pour ouvrir le champ à de nouveaux plaisirs de lecture. Les jeudi 27 et vendredi 28 juillet, l’événement « Lire en bande organisée » a clôturé la fête. A cette occasion, une série d’animations surprenantes et novatrices incluant Cosplay géant en lien avec l’univers du manga, escape game ou encore battle d’impros étaient proposées aux 13-17 ans dans la librairie Mollat, à Bordeaux.

« Partir en Livre » constitue une occasion de questionner les pratiques de lecture des jeunes qui - à rebours des idées reçues déclinistes - aiment lire. C’est la première leçon de l’étude dédiée à la question qui a été réalisée en 2016 par l’institut ipsos, pour le CNL. « Les jeunes lisent avant tout pour le plaisir », commentait Vincent Monadé, président du CNL, au moment de la sortie de l'étude. « Cette condition valide nos intuitions sur la période (estivale), sur l’approche (que le livre aille à la rencontre du jeune public, et non l’inverse) et sur le positionnement (la lecture loisir) de Partir en livre ».  D’après l’étude, 68% des jeunes lisent au moins une fois par semaine, 28% lisent tous les jours ou presque et 71% d’entre eux estiment que la lecture est une activité « importante ».

Favoriser l’accès de tous les jeunes à tous leurs patrimoines

Le dispositif d’éducation artistique et culturelle « Les Portes du temps », créé en 2005, a pris cet année un nouvel élan. Rebaptisé « C’est mon patrimoine », il bénéficie désormais d’une nouvelle feuille de route et d’un budget revu à la hausse. L'objectif, rappelle Elise Gouhot, chargée de mission à la direction des patrimoines du ministère de la Culture, reste le même. « Il consiste à ouvrir un site ou un ensemble de sites patrimoniaux à des enfants et des adolescents pour un minimum d’une journée, comprenant une visite et une pratique artistique contemporaine. La dualité instaurée entre la découverte patrimoniale et la participation active via la création artistique est essentielle ». Ses ambitions sont néanmoins plus importantes avec un objectif de 40 000 jeunes touchés en 2017, dont 1/3 d’adolescents, contre 28 000 jeunes en 2016, pour 10% seulement d’adolescents. Deux jeunes participants sur trois seront en outre issus des quartiers « politiques de la ville ». La redynamisation de l’opération passe également par une approche plus large du patrimoine, portant à la fois sur les musées et monuments emblématiques mais aussi sur les sites archéologiques, les villes et pays d’art et d’histoire, le patrimoine du XXe siècle, le patrimoine naturel ou encore les archives.

Un élan qui a suscité l’intérêt de nouveaux acteurs puisque le dispositif comportera cette année un tiers de primo-participants. Près de 210 musées et lieux patrimoniaux accueilleront ainsi les enfants et adolescents concernés durant les vacances scolaires 2017. Ces derniers auront accès à une large palette d’ateliers incluant notamment la réalisation de documentaires sonores sur la mémoire industrielle, une visite sensorielle à travers le XVIe siècle ou encore l’histoire de la mobylette.

 

Françoise Nyssen salue les actions culturelles en faveur des jeunes pendant la période estivale

« Une journée de vacances à Versailles », « Partir en livre », « C’est mon patrimoine »… Les initiatives en faveur de la jeunesse – et notamment de ceux qui ne partent pas en vacances – se multiplient pendant la période estivale. « La culture est constitutive du plaisir d’apprendre, a assuré Françoise Nyssen. Et quel meilleur moment que les vacances pour s’enrichir ». Le 24 juillet, la ministre de la Culture s’est d’abord rendue au château de Versailles où elle a participé, dans le cadre d’un déplacement commun avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, à « Une journée de vacances à Versailles ». Cette opération initiée par le groupe Emerige, est destinée à faire découvrir le château et son domaine à 2500 enfants de centres de loisirs franciliens. C’est ensuite au cœur d’un « parc d’attractions littéraires » installé à Pantin que Françoise Nyssen a rencontré les enfants et associations participant aux quelques 20 animations festives et gratuites qui mêlent jeux et littérature jeunesse, proposées par le Salon de la Presse et de la Littérature.

De nouvelles rencontres de terrain sont à suivre, notamment début août lors de l’opération « C’est mon patrimoine » où 210 lieux sensibiliseront les plus jeunes et les plus défavorisés à l’art et à la culture sous toutes ses formes. Pendant la période estivale, les acteurs du spectacle vivant et des arts plastiques, sont également mobilisés pour accueillir les enfants et adolescents. Des initiatives soutenues par le ministère de la Culture telles que « Les Echappées Belles » portées par la scène nationale 61 à Alençon, propose 20 spectacles, dont 9 gratuits. Pour l’art contemporain, les Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) ouverts cet été proposent une programmation spécifique pour les plus jeunes et les publics éloignés.