Le 23 octobre, Aurélie Filippetti inaugure la 40e édition de la Foire internationale d'art contemporain (FIAC) qui se tient jusqu’à dimanche prochain au Grand Palais, mais aussi, succès oblige, dans d’autres sites parisiens : jardin des Tuileries, jardins des Plantes, place Vendôme, berges de la Seine… Une effervescence qui confirme le regain de vitalité de la création contemporaine.
Vitalité. Après une visite de la Tour Paris 13, un immeuble voué à la destruction où sont exposées des oeuvres du street art, Aurélie Filippetti a rappelé le soutien que l'Etat apporte au secteur de la création artistique. Parmi les différentes mesures qu'elle entend prendre dans les mois à venir en faveur des arts plastiques, la ministre a indiqué que l’IFCIC (Institut pour le financement du cinéma et des Industries culturelles) gèrera un fonds d’Etat de 800 000 €, auquel il ajoutera lui-même 200 000 €. Les crédits déconcentrés de l’Etat, notamment à destination des Fonds régionaux d’art contemporain, augmenteront l’année prochaine de 4,2 %. L’édition 2014 de Monumenta, confiée à Ilya et Emilia Kabakov, pourra compter sur une enveloppe de 500 000 €…
A côté de ce soutien de l'Etat, le secteur de la création artistique connaît, au moment où la FIAC va s'ouvrir, un réel dynamisme. « Nous attendons des collectionneurs de partout. Il y a une vraie effervescence autour de l'événement », se réjouit Jennifer Flay, directrice de la FIAC, qui accueille cette année 184 exposants de 25 pays et plus de 3000 artistes représentés. « Lorsque je suis arrivée en 2003, ajoute-t-elle, la Foire était moribonde. A quarante ans, elle est puissante ».
TVA : une baisse très attendue. Par ailleurs, les députés ont réduit à 5,5%, avec l'accord du gouvernement, la TVA à l'importation d'oeuvres d'art. Pour Aurélie Filippetti, « cette disposition s'insère dans un contexte de concurrence fiscale européenne et internationale sur le marché de l'art. La fixation du taux à 5,5% garantit que la France conserve un marché attractif et efficace ». L'amendement voté le 18 octobre, présenté par le rapporteur général du Budget Christian Eckert (PS) et par Pierre-Alain Muet (PS), prévoit que le taux de TVA sera baissé de 10% à 5,5% pour les « seules » importations et acquisitions intracommunautaires d'oeuvres d'art. Cette mesure « vise à corriger une aberration économique qui résulte d'une directive européenne », a précisé Pierre-Alain Muet : concernant les oeuvres d'art, et contrairement aux autres biens, « c'est l'exportation qui appauvrit, pas l'importation ».
Les professionnels ont accueilli la mesure avec satisfaction. « L’annonce d’une baisse de TVA est une bonne nouvelle », souligne Caroline Crabbe, de l'Association pour la diffusion internationale de l'art français (Adiaf), qui va remettre dimanche 27 octobre lors de la FIAC le prix Marcel Duchamp décerné à la jeune création. « Nous nous félicitons de cette mesure qui va dynamiser le marché de l'art, confirme Catherine Texier, du CIPAC (Fédération des professionnels de l'art contemporain). Mais nous regrettons que le projet de loi ne s'applique pas à la baisse de la TVA pour la vente des œuvres par les artistes, ce qui risque d'amoindrir leur rémunération déjà très fragile.»