En lançant le 17 avril un chantier d’une ambition inédite, Fleur Pellerin a fait de l’accompagnement et du soutien à la jeune création la priorité de son action. Explications.
Agir. Après le temps de l’écoute, celui de l’ « action ». « Les jeunes talents que j’ai rencontrés depuis un an, a observé Fleur Pellerin le 17 avril en lançant les Assises de la jeune création, m’ont tous fait part de leur passion et de leurs projets, mais aussi des difficultés rencontrées pour être reconnus sur la scène artistique, pour trouver les moyens techniques ou financiers nécessaires à la réalisation d’un projet, pour rencontrer des diffuseurs ou des éditeurs… ». D’où la nécessité, sur des sujets comme l’insertion ou la formation, la transversalité ou la mobilité, d’apporter à ces « préoccupations légitimes » des réponses « très concrètes ».
« Un printemps de la création qui portera de beaux fruits » (Fleur Pellerin)
Débattre. Les Assises de la jeune création seront également l’occasion de réfléchir aux questions que pose une politique de soutien à la jeune création. « Encourager la jeune création, c’est faire de nouvelles propositions artistiques, ancrées dans les usages et les pratiques d’aujourd’hui, dans lesquelles le public peut se reconnaître », a souligné la ministre de la Culture et de la Communication. C’est pourquoi – a-t-elle poursuivi – « j’ai voulu que ces Assises puissent se saisir de la question des pratiques amateurs, de la large diffusion des œuvres mais aussi des actions en direction du jeune public, de l’éducation artistique et culturelle, notamment ». Le but de cette réflexion ? « Produire des résultats durables et des effets sur le long terme ».
Dynamiser. Résolument tournées vers la jeunesse, les Assises de la jeune création vont créer, selon Fleur Pellerin, une « dynamique de travail » réunissant jusqu’au 30 mai sur l’ensemble du territoire les jeunes talents de tous horizons, mais aussi des représentants d’établissements d’enseignement supérieur, d’organisations professionnelles, d’opérateurs culturels... Centrés sur « l’échange et le débat », six groupes de travail vont engager, de Lyon à Bagnolet, d’Aubervilliers à Poitiers, de Strasbourg à Bordeaux, de Issy-les-Moulineaux à Lille, de Rennes à Marseille, des discussions libres « autour d’enjeux structurants » pour « favoriser l’échange des bonnes pratiques, des expériences de terrain et [de] proposer des solutions innovantes ». Le 9 avril, à l’école d’architecture Paris-La Villette, les travaux des Assises ont déjà commencé. « Il y a un décalage entre la capacité incroyable d'innovation des jeunes artistes et les outils à leur disposition pour leur permettre de se loger, de vivre, de produire », a observé l'architecte Nicola Delon, l’un des douze artistes « ambassadeurs » désignés par la ministre comme porte-parole des Assises. L’enjeu de ces Assises sera de faire émerger des solutions. Résultats attendus par Fleur Pellerin « dans la seconde quinzaine de juin ».
Fleur Pellerin : « Inventer une nouvelle façon d’accompagner les créateurs »
Les Assises de la jeune création, lancées par Fleur Pellerin il y a trois mois pour dresser un état des lieux de la jeune scène artistique, se clôturent aujourd’hui mardi 30 juin à Pantin, au Centre nationale de la danse, par une journée de travail avec les différents acteurs artistiques et institutionnels. Au programme : restitution de chaque groupe de travail – ils portaient, rappelons-le, sur les thématiques suivantes : diversités, formation, repérage, mobilités, insertion et solidarités & transversalités – et premier bilan. Avant cela, Fleur Pellerin avait d’ores et déjà souligné le caractère « novateur » de ces Assises : « Vous avez inauguré une nouvelle méthode de travail : partir de l’écoute des besoins, des énergies et des expériences, pour co-construire les outils qui nous permettront d’avancer au service des jeunes créateurs ». Une démarche participative dont elle a annoncé qu’elle correspondait à une nouvelle ère, celle de la « coopération, de la collaboration, de l’horizontalité, et non plus des silos et de la verticalité ». A l’heure de la mondialisation, de la révolution numérique, de l’irruption du marché et de la crise, il fallait, a poursuivi la ministre, « inventer une nouvelle façon d’accompagner le travail des créateurs et des artistes ».