Inauguré par Françoise Nyssen le 28 septembre, le musée Yves Saint Laurent, qui a reçu l’appellation « musée de France », ouvre ses portes au public le 3 octobre à Paris, dans le lieu historique de l’ancienne maison de couture.

De la maison de couture au musée

Yves Saint Laurent déclarait en 1992 qu’il souhaitait laisser la trace d’un « artiste qui construit une oeuvre ». Mission accomplie aujourd’hui avec l’ouverture du musée qui porte son nom et expose son oeuvre au 5 avenue Marceau, siège de sa maison de couture de 1974 à 2002, puis de la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent.
« Ce musée est une continuité, un aboutissement de ce qu’a fait la Fondation et avant tout de ce qu’a fait la maison de couture, explique Aurélie Samuel, directrice des collections du musée. Dès 1964, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé décident de conserver des prototypes, c’est-à-dire des modèles, qui sont présentés au moment du défilé. » En pionnier, Yves Saint Laurent décide ainsi d’archiver systématiquement son oeuvre dès la création de sa maison de couture. Le patrimoine conservé par la Fondation donne à voir la genèse et la vie des tenues créées par le célèbre couturier. Il permet de restituer au public l’intégralité du processus de création d’un vêtement et de le replacer dans son contexte historique.

La collection, du dessin au vêtement haute couture

« La Fondation a préservé de manière extrêmement précieuse, selon un travail rigoureux et scientifique mené avec une équipe de conservation, des textiles mais aussi des accessoires (bijoux, chapeaux, chaussures), des œuvres d’arts graphiques et des photographies, conservés dans des réserves in situ », précise Aurélie Samuel, directrice des collections, qui comprennent notamment plus de 5000 modèles haute couture. « Ce qui différencie ce patrimoine, c’est que la Fondation a gardé tout le processus de création, tous les éléments qui permettent de retracer l’origine d’un modèle, du croquis original en passant par la « fiche d’atelier » (document qui résume tous les éléments constitutifs de la confection d’une robe), les planches de collection, qui récapitulent les modèles, les échantillons de tissus, mais aussi toute la documentation, un fond documentaire important de magazines, de photographies, qui témoignent de l’histoire de la robe. »
Sur plus de 450 m², le musée Yves Saint Laurent, qui a reçu l’appellation « musée de France », présente les collections conservées par la Fondation. Vouée à être renouvelée, cette présentation alternera parcours rétrospectif et expositions temporaires thématiques.

Le parcours inaugural

Pour l’ouverture du musée, le parcours inaugural est rétrospectif et dévoile une cinquantaine de modèles accompagnés d’accessoires, croquis, photographies et vidéos. Les anciens salons de haute couture, et le studio historique d’Yves Saint Laurent plongent le visiteur au coeur du processus de création, évoquant l’atmosphère qui régnait lors de la préparation d’une collection. Les modèles emblématiques : smoking, saharienne, jumpsuit, trench-coat, quintessence du style d’Yves Saint Laurent, caractérisé par l’emprunt des codes du vestiaire masculin, sont notamment présentés, ainsi que la première collection créée au printemps-été 1962 et les inspirations artistiques d’Yves Saint Laurent. Les créations les plus célèbres comme la robe Mondrian ou les tenues d’inspiration africaine, côtoient des pièces exposées pour la toute première fois.
Après le parcours inaugural présenté d’octobre 2017 à septembre 2018, le musée présentera une première exposition temporaire consacrée à L’Asie rêvée d’Yves Saint Laurent, qui fera dialoguer les modèles du couturier avec des oeuvres empruntées à des musées et collectionneurs privés, d’octobre 2018 à janvier 2019.