Le 25 juin, Aurélie Filippetti a remis le Grand prix national de l’architecture à Marc Barani. Décerné tous les deux ans, ce prix – la plus haute distinction nationale dans ce domaine – récompense un architecte ou une agence pour l'ensemble de son oeuvre. Patrick Bouchain, Odile Decq, Jean-Marc Ibos & Myrto Vitart, Gilles Perraudin étaient les quatre autres finalistes.

Le lauréat.  Pour concevoir ses programmes atypiques – l’extension du cimetière de Saint-Pancrace, à Roquebrune (1992), le Pont Eric Tabarly, à Nantes  (2011) et, bien entendu, le Pôle multimodal du tramway de l'agglomération niçoise, pour lequel il reçut l’Équerre d'argent en 2008 – Marc Barani a souvent recours à un mot : « l'aventure ». Une aventure qui va de pair avec une conception originale de l'architecture, nourrie de son expérience d'anthropologue. « La transversalité des approches architecturale, paysagère et urbaine, l'importance du dialogue avec le maître d'ouvrage, la primauté des forces à l'oeuvre dans un lieu, celles du paysage et les forces sociales », résume Aurélie Filippetti. Dans chacun de ses projets, il cherche la juste distance entre ces différents champs, accordant une scrupuleuse attention au « détail constructif » qui, selon lui, permettra de passer de la scénographie à la dimension proprement architecturale.

 

Pour une véritable politique publique de l’architecture. Le 25 juin, Aurélie Filippetti est également revenue sur plusieurs aspects de sa politique en matière d’architecture. 

> Côtés institutions, elle a notamment rappelé son attachement à deux structures : les CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) et MIQCP (Mission Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques) . Selon la ministre, les CAUE sont un « maillon essentiel du véritable service public du conseil architectural, accessible à tous », dont le rôle est « fondamental dans la diffusion de la culture architecturale et la formation des maîtres d’ouvrage. » Elle va lancer une concertation interministérielle associant les collectivités territoriales et les différents acteurs de la promotion de l’architecture afin que « cette politique publique de l’architecture, au plan national comme au plan local, soit interrogée, rénovée et portée à tous les niveaux de décision ».

>  Concernant le dispositif de formation et de recherche en architecture, la Ministre avait lancé la mission Feltesse, qui lui a remis son rapport en avril 2013. Pour donner au réseau des écoles d'architecture davantage de «cohérence et de visibilité» et « leur permettre de développer mieux encore la recherche », la Ministre entend notamment « moderniser la gouvernance des écoles » selon une feuille de route qui «sera validée prochainement». 

> Pour redéfinir les stratégies d’accompagnement des agences d'architecture française à l'international, « nous devons, estime la Ministre, travailler sur leur promotion en lien avec l’Institut Français, Ubifrance et l’Afex ». « Là encore, a-t-elle ajouté, je souhaite qu’un groupe de travail soit mis en place pour mieux partager le diagnostic sur les enjeux et les difficultés rencontrées ». L'objectif est d'identifier les actions à mener au niveau des pouvoirs publics mais aussi au sein des « agences dont la taille moyenne est souvent trop réduite pour permettre de se lancer dans une prospection internationale et un pilotage de chantiers à l’étranger. »
 

Retrouvez le portrait de Marc Barani dans le n° 167 du magazine du Ministère (p.22 et 23) : La leçon d’architecture de Marc Barani 

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