Céramiques antiques
Rien de plus universel que la céramique. Nul étonnement donc à voir cet art d'apparence modeste, ces objets du quotidien, retenir l'attention de l'archéologue et du plus grand nombre. Découvrez la diversité des formes et fonctions des vases antiques à travers les collections en ligne sur Joconde, catalogue collectif des musées.
Crédits : ce contenu était originellement publié sur le site Joconde. Il a été constitué en 2001 par Marina Zveguinzoff du Service des musées de France et Thierry Blanchegorge, alors conservateur du musée Antoine Vivenel de Compiègne. Les notices des musées sont en ligne sur POP, plateforme ouverte du patrimoine.
D'incomparables témoins de civilisations
Rien de plus universel que la céramique. Nul étonnement donc à voir cet art d'apparence modeste, ces objets du quotidien, retenir l'attention de l'archéologue. Cependant, quels incomparables témoins des civilisations antiques que ces mêmes objets, de formes, de dimensions, de styles, d'origines et d'usages si divers.
Diversité des formes et des décors
Partout répandue, l'argile permet l'invention et le rapide développement de la céramique au Néolithique. Cette technique permet en effet d'obtenir un matériau dur et imperméable, sous forme de vases ou autres objets, propres à bien des usages. D'abord superpositions de boudins d'argile ou modelées à partir d'un seul bloc, plus tard montées au tour, les poteries affectent les formes les plus prosaïques ou les plus étonnantes. La plupart sont utilisées pour conserver et transporter des denrées, pour la cuisine et la vaisselle de table, pour la toilette, mais aussi sous forme de terres cuites architecturales, tuiles ou tuyaux. Souvent elles portent des décors plastiques : incisions, gravures, appliques ou des ornements peints qui les distinguent des productions communes. Précieux vases à parfum, vases des banquets aristocratiques, statuettes destinées au culte des dieux, urnes cinéraires ou offrandes déposées auprès des morts de toutes les nécropoles antiques, la céramique relève parfois d'un véritable artisanat d'art.
La vie même de l'Antiquité
Par ses formes ou ses décors, elle témoigne en tous les cas de maints aspects de la vie des hommes du passé : activité journalière, mode de production, relations commerciales parfois à très grande échelle, courants d'échanges, pratiques cultuelles ou funéraires, mentalités et croyances. Il n'est pas un site archéologique qui n'en livre de multiples fragments, autant d'éléments permettant d'en déterminer la date et la nature, tant la céramique demeure caractéristique de l'époque qui l'a vue naître.
Hier collectionnée pour sa beauté ou son originalité, aujourd'hui mine de renseignements archéologiques essentiels, la céramique, dont l'aspect ne varie guère avec le temps, nous introduit directement dans la vie même de l'Antiquité.
Fonctions
Pour contenir et transporter
De gauche à droite : péliké, calpis, cratère, lébès gamikos, amphore, hydrie, loutrophore.
Pour verser
De gauche à droite : askos, oenochoé, olpé, lagynos, épichysis.
Pour la toilette
De gauche à droite : amphorisque, alabastre, pyxis, guttus, lékané, aryballe, lécythe.
Pour boire
De gauche à droite : skyphos, coupe, plémokoé, kyathos, canthare, rhyton.
Index
alabastre | calpis | guttus | lécythe | péliké |
amphore | canthare | hydrie | lékané | plémochoé |
amphorisque | coupe | kyathos | loutrophore | pyxis |
aryballe | cratère | lagynos | oenochoé | rhyton |
askos | épichysis | lébès gamikos | olpé | skyphos |
Alabastre
Elle était destinée à la toilette ou aux rites. Il contenait des substances parfumées : huile et parfum. De petite taille, entre de 15 et 20 centimètres, il est muni d'une embouchure évasée à bord plat ou retourné et d'un goulot très étroit, permettant au liquide parfumé de couler goutte à goutte. Son usage était très répandu aux VIe et Ve siècles av. J.C.
Amphore
Grand récipient à deux anses mesurant de 20 à 100 centimètres de hauteur. Il était destiné à contenir du vin, des olives, de l'huile ou des condiments (à l'époque romaine par exemple, le garum, sauce de poissons y était conservé). Les premiers spécimens décorés apparaissent en Grèce dès l'époque géométrique. Pendant les VIe et Ve siècles av. J.C., le modèle à grosse panse et à anses plates ou rondes, prédomine. Simultanément, à partir du VIe siècle av. J.C. s'impose un modèle à panse ovoïde et à décor en bande continue. Mais la forme du col, du bord de l'épaule et du pied évolue, de même que celle des anses, offrant aux céramistes d'autres possibilités créatives.
L'amphore panathenaïque est pansue et repose sur un pied étroit et court. Elle était remise, remplie d'huile, en récompense aux athlètes vainqueurs des jeux panathénaïques.
Amphorisque
Elle a la forme d'une amphore miniature, elle mesure en moyenne une dizaine de centimètres de hauteur. Elle fait partie de la famille des récipients de toilette. Comme l'aryballe, elle était destinée à contenir des parfums et des onguents. Elle est munie d'une embouchure évasée et d'un goulot très étroit, permettant au liquide parfumé de couler goutte à goutte.
Aryballe
Vase de petites dimensions, d'une dizaine de centimètres de hauteur, destiné à contenir des huiles parfumées. L'aryballe fait partie de la famille des récipients de toilette. Il est caractérisé par un corps large, un col étroit et parfois par une anse unique. Il jouissait d'une grande faveur auprès des athlètes grecs qui y conservaient les huiles dont ils s'enduisaient le corps pour les compétitions. Dès la fin du IXe siècle av. J.C., les potiers corinthiens en fabriquent en grande quantité pour l'exportation de ce liquide précieux.
Askos
Vase à verser à fond plat mesurant de 8 à 20 centimètres de hauteur. Sa forme rappelle, généralement, celle d'une outre en peau. On en connaît plusieurs variantes : la plus courante a un corps gonflé, légèrement écrasé sur les côtés, et une embouchure décentrée, une autre à un corps annulaire sur lequel est implanté un col, parfois figuratif et souvent zoomorphe. Les céramistes grecs en produisent aux Ve et IVe siècles av. J.C. Plus tard, et avec quelques évolutions, l'askos sera fabriqué dans les ateliers italiotes.
Calpis
Récipient de taille moyenne, d'une trentaine de centimètres de hauteur, pansu et muni de trois anses : deux horizontales et une verticale pour faciliter la préhension. Il servait à puiser et transporter l'eau depuis la fontaine. C'est une variété de l'hydrie.
Canthare
Vase à boire d'une quinzaine de centimètres de hauteur en moyenne. Sa forme est l'une des plus courantes du répertoire de la céramique antique. Il connut une large diffusion en Etrurie à l'époque classique et dans l'empire Romain. Sa coupe profonde portée par un pied souvent élevé et ses deux grandes anses surélevées par rapport au bord sur lequel elles s'insèrent le rendent très reconnaissable.
Coupe
Aussi appelé kylix. Forme de vase à boire la plus répandue. La phiale, coupe sans pied et ombilic central est utilisée pour le culte. Elle existe à toutes les époques depuis le chalcolithique.
Elle mesure entre 5 et 10 centimètres de hauteur pour un diamètre de 20 centimètres en moyenne, elle est donc plus large que haute. Sa vasque évasée devient presque plate au cours des siècles. Elle est portée ou non par un pied plus ou moins élevé et munie de deux anses horizontales qui disparaîtront à l'époque romaine. Un décor intérieur et extérieur occupe toute la surface de la vasque. La coupe est à l'origine de la forme moderne du calice.
Cratère
Grand vase pouvant atteindre plus d'un mètre de hauteur, très répandu dans l'antiquité grecque et romaine, dans lequel était directement puisé le vin mêlé d'eau. Il existe de nombreuses variantes. Il est caractérisé par un large bassin sur un petit support, une embouchure large et des anses généralement petites. Cité et décrit maintes fois par Homère, il est probable que son origine se situe en Assyrie et qu'il fut introduit en Grèce par les Phéniciens.
Le cratère à colonnettes est une variante du cratère grec classique, caractérisé par ses anses de forme particulière faites d'un élément vertical sur lequel repose un élément horizontal qui est fixé sur le bord du vase.
Le cratère en calice est l'une des formes de prédilection des céramistes attiques à figures noires et à figures rouges. C'est un vase en forme de calice, donc dépourvu de col, et muni de deux anses souvent obliques rattachées à la base du calice.
Le cratère en cloche doit son nom au fait que sa forme rappelle celle d'une cloche retournée. Muni de petites anses horizontales en position haute, son corps est très large et est dépourvu de col.
Le cratère à volutes tire son appellation de la forme de ses anses qui partant du bord, remontent en décrivant une volute.
Epichysis
Cruche à panse trapue, au col élancé doté d'un long bec et d'une anse unique surélevée par rapport au bord. Il mesure en moyenne 15 centimètres de hauteur. Il servait à verser et était peut-être également utilisé pour mettre de l'huile dans les lampes.
Guttus
Petit récipient plat d'une dizaine de centimètres de hauteur en moyenne, muni d'un bec assez long et étroit, parfois pourvu d'une passoire destinée à filtrer le liquide. Sa fabrication remonte au Ve siècle av. JC. On connait mal sa fonction, mais l'on sait que le guttus grec était différent du guttus romain, ce dernier servant peut-être de biberon ou de tire-lait.
Hydrie
Récipient d'une hauteur moyenne de 30 centimètres, à ouverture circulaire, l'hydrie servait à puiser et transporter l'eau depuis la fontaine. Elle se caractérise par une large panse, une embouchure évasée et trois anses : deux horizontales et une troisième verticale pour verser le contenu. Présente en Grèce dès le VIIe siècle av. J.C., elle se maintient dans le répertoire de la céramique antique jusqu'à la fin du IVe siècle. Elle connut plus tard, une grande faveur dans les frabriques italiotes.
Kyathos
Vase à boire d'une hauteur variant entre 10 et 15 centimètres. Monté sur un pied court, son corps s'arrondi à partir d'un fond étroit.
Il est muni d'une anse verticale unique très haute par rapport au bord.
Lagynos
Récipient d'une quinzaine de centimètres de hauteur, à panse ronde et aplatie, muni d'une anse partant du goulot pour rejoindre la panse. Le lagynos était peut-être utilisé comme vase de mariage.
Lébès Gamikos
Récipient de grande taille, entre 20 et 50 centimètres de hauteur, le lébès gamikos reproduit la forme du lébès, vase métallique, variante du cratère. Il servait à contenir l'eau. Lébès signifie "de mariage".
Cette forme de récipient était très en vogue dans le répertoire des céramistes attiques au Ve siècle av. JC.
Lécythe
Vase de taille moyenne, entre 15 et 50 centimètres de hauteur, le lécythe était destiné à contenir des huiles parfumées, à l'époque corinthienne, pour la toilette ou à la palestre et plus tardivement pour les rites religieux : culte divin, rites funéraires.
Il existait, selon les époques, une réglementation quant à la quantité d'huile qu'il devait contenir, une ampoule était insérée dans le vase et limitait la quantité du précieux liquide.
Il eut une large diffusion dans le monde antique. Sa forme, attestée dès le VIe siècle av. J.C, demeurera très en faveur jusqu'à la fin du IVe siècle. On en connaît de nombreuses variantes tant au niveau de la forme que de l'organisation des décors. Le modèle le plus courant est de forme élancée, muni d'une seule anse, à long col, à embouchure évasée, à l'épaule plate distincte du corps et à petit pied.
Lékané
Boîte à couvercle plus large que haut, dépassant rarement 10 centimètres de hauteur.
Il était utilisé comme récipient de toilette, principalement par les femmes dans les gynécées.
Loutrophore
Récipient de grande taille, entre 40 et 150 centimètres, la loutrophore appelée aussi loutrophore-hydrie, servait à contenir un liquide. Pour les cérémonies nuptiales athéniennes, elle servait à transporter l'eau de la fontaine Callirhoé, nécessaire au bain de la fiancée. Elle était aussi en usage dans les rites funéraires, où on la dressait sur les tombes de ceux qui étaient mort sans avoir connu le mariage, dans ce cas, elle contenait de l'huile. Comme pour le lécythe, une ampoule y était insérée afin de limiter la quantité du précieux liquide.
Oenochoé
Elle était utilisée pour contenir l'eau et le vin, les puiser dans le cratère et les verser dans les coupes. Elle a la forme de la cruche moderne avec sa panse arrondie, son embouchure circulaire ou trilobée et son anse généralement unique. Sa taille varie entre 15 et 50 centimètres. Elle connaîtra un grand succès dans les fabriques italiotes avec quelques évolutions notables dans la forme du col et du corps qui auront tendance à s'allonger.
Olpé
Variante de l'oenochoé, l'olpé est une cruche d'une hauteur comprise entre 10 et 40 centimètres. Il en diffère cependant par son corps qui tend à s'élargir au niveau du pied, par son col cylindrique non séparé, son embouchure circulaire ou trilobée.
L'Olpé était utilisé pour contenir l'eau et le vin, les puiser dans le cratère et les verser dans les coupes.
Les spécimens les plus nombreux sont des céramiques attiques du VIe siècle av. J.C.
Péliké
Comparable à l'amphore, le péliké est un récipient de grande taille : entre 15 et 70 centimètres de hauteur.
Il servait à contenir et transporter l'eau et le vin. Il est caractérisé par un corps arrondi, une large embouchure, un bord évasé, un col non différencié, généralement muni de deux anses moulées de forme variable. Il était souvent utilisé par les céramistes attiques à figures noires et à figures rouges.
Plémochoé
Récipient d'une quinzaine de centimètres de hauteur, peu profond aux bords évasés, posé sur un pied assez épais, parfois muni d'un couvercle avec bouton de préhension, le plemochoe contenait des huiles.
Il était utilisé comme récipient de toilette et pour les rites.
Pyxis
Boîte, d'une hauteur comprise entre 7 et 20 centimètres. Il était utilisé soit comme offrande soit dans les gynécées par les femmes pour la toilette ou pour ranger des bijoux.
Il est souvent de forme cylindrique, au pied bas, aux parois concaves, portant un couvercle avec ou sans bouton et parfois muni de anses. Le décor occupe habituellement toute sa surface.
Rhyton
Utilisé comme corne à boire, il mesure de 15 à 25 centimètres de hauteur. C'est un vase plastique ayant la forme d'une tête animale ou humaine. La tête moulée est surmontée par un cylindre de taille moyenne qui tient lieu d'embouchure et qui porte un décor peint. on le trouve surtout au cours des Ve et IVe siècle av. J.C., aussi bien dans le répertoire grec que romain.
Skyphos
Sorte de gobelet courant dans le répertoire grec et romain. Il mesure de 5 à 15 centimètres de hauteur. Il était utilisé comme vase à boire et à libation.
Il se caractérise par une coupe large et profonde, un petit pied et deux anses insérées à mi-hauteur du corps ou sous le bord.
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