Mythologie égyptienne
Les artistes égyptiens ont représenté les dieux, déesses et symboles de leur mythologie avec une immense créativité. En voici une découverte à travers les notices des musées de France en ligne sur Joconde, leur catalogue collectif.
Crédits : ce contenu était originellement publié sur le site Joconde. Il a été conçu et réalisé en 2000 par Marina Zveguinzoff du service des musées de France puis modifié en 2011 par Laurent Manœuvre, du service des musées de France, pour être en lien avec le catalogue collectif des collections des musées de France. Les notices des collections citées sont en ligne sur POP, plateforme ouverte du patrimoine.
Présentation
Une forte créativité
L'art égyptien, esssentiellement hiératique, sert les croyances et les rites en obéissant à des conventions ancestrales qui régissent le dessin et tout ce qui touche aux écritures. En dépit du poids de ces conventions, les artistes égyptiens ont réussi à tirer profit de ces lois pour représenter les dieux, déesses et symboles de leur mythologie avec beaucoup de créativité.
Une civilisation imprégnée de religiosité
Comparativement à d'autres civilisations, l'Egypte antique se distingue par une relative permanence. Toutefois, au cours des trois millénaires qui séparent l'avènement de la Ière dynastie (3100 av JC) de la fin de la période hellénistique (mort de Cléopâtre VII en 30 av JC), cette civilisation connaît des évolutions. Dans une société où chaque composante, du Pharaon aux plus basses classes sociales (porchers...), est très fortement imprégnée de religiosité ("comparés aux autres peuples, les Egyptiens sont religieux à l'excès" constate Hérodote), ces évolutions impactent nécessairement l'univers des dieux. La révolution amarnienne, au cours de laquelle Aménophis IV (1352-1336 av JC) s'affranchit du puissant clergé d'Amon et impose le culte étatique d'Aton, en est l'exemple le plus connu.
Un panthéon vaste et complexe
"Les Egyptiens sont aussi les premiers à avoir utilisé des noms particuliers pour désigner les douze dieux [...], les premiers à leur avoir consacré des autels, des statues et des temples, et à sculpter des animaux dans la pierre" (Hérodote). En réalité, le panthéon égyptien ne se limite pas à douze dieux. Il s'avère beaucoup plus vaste, relativement complexe, et il évolue au cours du temps. On aurait rendu un culte à plusieurs centaines de dieux, souvent des divinités locales. Le panthéon égyptien permet de lire en filigranne les efforts d'un gouvernement unique et centralisé pour assimiler tant bien que mal des féodalités locales puissantes. Certains des dieux, d'abord liés à une cité, et de médiocre importance, voient leur culte s'étendre, allant parfois jusqu'à s'imposer à la totalité du royaume (Amon). Leurs fonctions, comme leurs attributs, peuvent alors changer.
Une apparence fréquemment animalière
L'une des particularités de ce panthéon est l'importance jouée par les formes animales, totales ou partielles. Que ce soit Hathor, déesse au corps de vache, Bastet à tête de chatte ou Sekhmet à tête de lionne, Thot à tête d'ibis, Khnoum ou Amon le bélier, Anubis, le jeune chien, les exemples ne manquent pas. Parfois, l'animal n'est que la manifestation et le support du dieu, ainsi le taureau Apis pour le dieu Ptah.
Ces formes animales témoignent de l'importance jouée par la nature dans la civilisation égyptienne. L'écrivain grec Héliodore montre l'empreinte très forte de l'environnement sur la mythologie égyptienne : "ils pensent que la création et la vie des hommes résultent principalement de la conjonction du principe humide et de principe dé sécheresse, assurant que les autres éléments leurs doivent d'exister et d'apparaître, et ils ajoutent que le principe humide est représenté par le Nil, l'autre, par leur propre terre. Telle est la doctrine populaire, mais aux initiés, l'on apprend qu'Isis est la terre et Osiris le Nil, exprimant ainsi, par ces noms, la vraie réalité des objets. Bref, la déesse désire le dieu absent, est heureuse de s'unir à lui, le pleure quand il disparaît et éprouve de la haine contre Typhon, son ennemi. Mais les savants dans les choses de la nature et celles des dieux ne révèlent naturellement pas aux profanes le sens caché de ces légendes, ils leur donnent une instruction sommaire sous forme de mythes, réservant aux initiés de plus haut degré, à l'intérieur du sanctuaire, un enseignement plus clair" ("Les Ethiopiques", 1958, p. 139-740)."
En empruntant l'apparence partielle ou totale de l'animal, les divinités s'en attribuent le caractère. Khnoum, le bélier, préside à la fertilité. Bastet a le calme et la sérénité de la chatte. Parce qu'elles symbolisent des principes similaires, deux ou plusieurs divinités peuvent partager une même apparence animale. Symbole de fertilité, le bélier est associé à Khnoum et à Amon.
Une forte dualité
Une autre caractéristique de ce panthéon est la forte dualité des divinités. Hathor et Sekhmet, par exemple, symbolisent deux facettes d'un même principe féminin, le premier lié à la procréation, le second à la protection de la progéniture. Mais cette dualité peut être présente chez une même divinité. Dans ce cas, elle se manifeste sous des apparences différentes. Ainsi, sous sa forme léonine Hathor préside à la destruction, quand sous sa forme bovine elle évoque la musique, la danse et la sexualité.
La symbolique de la triade
Les triades (d'Abydos, de Thèbes, d'Eléphantine...) sont le dernier élément propre à la mythologie égyptienne. Une triade inclut généralement un père, une mère (le principe féminin constituant le pivot) et un fils. Elle symbolise le cycle de la vie.
Un index illustré de quelques dieux et déesses égyptiens
Cette présentation ne vise pas à l'exhaustivité. Pour une connaissance plus approfondie du panthéon égyptien, on se reportera à un dictionnaire mythologique, et notamment : Isabelle Franco, "Nouveau dictionnaire de mythologie égyptienne", Paris, 1999.
Seuls sont présentés ici les principaux dieux et symboles de la mythologie égyptienne, à partir des collections des musées de France intégrées dans le catalogue collectif.
Déesses
Les déesses égyptiennes sont relativement nombreuses. Cette présentation, non exhaustive, s'appuie sur les collections actuellement intégrées dans le catalogue des collections des musées de France.
Bastet
Elle peut être représentée avec un corps de femme et une tête de chatte, ou sous la forme d'une chatte, parfois allaitant sa portée de chatons. Déesse de la féminité, du foyer et de la musique, elle porte parfois un sistre dans sa main. Elle préside au retour de l'inondation. Elle conserve toujours un fond d'agressivité et peut alors prendre l'apparence d'une lionne.
Elle est souvent dite épouse d'Atoum et mère du lion Miysis.
Son temple principal était situé dans le Delta, à Bubastis.
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Hathor, nouvel empire, Bourges, musée du Berry, © F Lauginie
Hathor
Elle se présente sous la forme d'une femme à tête de vache ou d'une vache elle-même. Elle peut également prendre les traits d'un visage humain aux oreilles de vache (notamment sur les piliers dits hathoriques). Son visage peut être encadré de deux mêches courbes, parfois en forme de cobra. Elle porte sur sa tête deux cornes encerclant un disque solaire. Ses emblèmes sont le sistre et le collier Ménat, symboles de fécondité.
Elle était originellement associée à la voûte céleste où se déplace le soleil. Associée au plaisir érotique, elle préside au renouvellement de toute vie. Elle est chargée d'accueillir les défunts dans l'autre monde.
Sa personnalité est double : sous sa forme léonine (apparentée à Sekhmet, elle symbolise la révolte et la destruction ; sous sa forme bovine, elle représente la joie, la musique, la danse et la sexualité.
Fille de Rê et souvent liée à Horus, Hathor aurait eu son temple principal à Denderah.
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Isis
Elle a l'apparence d'une femme portant sur la tête un trône, signe hiéroglyphique servant à écrire son nom.
Fille de Nout et de Geb, sœur et épouse d'Osiris, elle apporte sur terre la civilsation. Magicienne, elle rassemble le corps démembré de son époux auquel elle redonne vie, à la suite de quoi elle engendre Horus.
Elle représente l'épouse fidèle et s'impose comme la protectrice des enfants. Elle est, avec Nephthys, Neith et Selkis, chargée de protéger l'un des quatre vases canopes, celui d'Amsèt, à tête d'homme et contenant le foie.
Son culte est vénérée en de nombreux endroits en Egypte, notamment sur l'île de Philæ. A l'époque tardive, son culte se diffuse dans toute le monde méditerranéen. La représentation d'Isis allaitant Horus inspirera l'iconographie chrétienne copte de la Vierge à l'enfant.
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Maât
Elle est représentée sous les traits d'une femme avec une plume d'autruche sur la tête, qui sert à écrire son nom.
Elle est la déesse des différents ordres (cosmique, politique et social) et, par extension, de la vérité et de la justice. C'est à Mâat que le défunt, quel que soit son rang social, doit rendre compte de ses actions et de ses efforts pour maintenir l'harmonie divine et repousser le désordre. Lorsque le défunt comparaît devant Osiris, Anubis pose le coeur du mort sur l'un des plateaux de la balance et la plume de Maât sur l'autre. Ainsi est mesurée la contribution du défunt au respect de l'ordre. Thot note le résultat. De celui-ci dépend le droit du défunt à accéder à l'au-delà.
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Nephthys
Son nom signifie "la dame du château".
Elle a l'apparence d'une femme coiffée du hiéroglyphe de son nom : une corbeille supportée par une représentation de la maison.
Sœur d'Isis et d'Osiris, elle est l'épouse de Seth. Dans la lutte qui oppose Seth à Osiris, elle prend le parti de ce dernier et contribue à sa résurrection. Elle passe parfois pour être la mère d'Anubis, fils adultérin d'Osiris.
Elle est chargée de protéger, avec Neith, Selkis et Isis, l'un des quatre vases canopes, celui à tête de babouin qui contient les poumons.
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Nout
Elle symbolise le ciel, avale le soleil le soir pour l'enfanter au matin. Associée au culte des morts, on la trouve souvent représentée au plafond des tombes ou à l'intérieur du couvercle des sarcophages, généralement sous l'apparnec d'une femme au corps couvert d'étoiles, parfois dédoublée pour montrer ses apparences diurne et nocturne.
Elle s'unit à son frère Geb (la terre), pour donner naissance à Rê (le soleil). Nout est également la mère d'Osiris, d'Isis, de Seth, de Nephthys et d'Horus l'Ancien.
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Sekhmèt
Son nom signifie "la puissante".
Généralement représentée sous l'apparence d'une femme à tête de lionne, elle symbolise le soleil sous son aspect malfaisant ; elle apporte les maladies lorsque le niveau de l'eau stagnante est au plus bas, avant le retour de l'inondation.
Dans la triade de Memphis, elle est associée à Path et enfante Néfertoum.
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Touéris (Touarèt)
Son nom signifie "la grande".
Elle est représentée sous l'apparence d'une femelle hippopotame gravide, dressée sur ses postérieurs en forme de pattes de lion, et avec un dos de crocodile.
Symbole de fécondité, de reproduction et de protection, elle veille sur les femmes enceintes.
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Dieux
Les dieux égyptiens sont extrêmement nombreux. Cette présentation, non exhaustive, s'appuie sur les collections actuellement intégrées dans le catalogue des collections des musées de France.
Amon
Son nom signifie "le caché".
Originellement dieu du vent, il est coiffé de deux hautes plumes (couronne Atef). Il peut aussi être représenté sous forme d'une oie ou d'un bélier.
Son culte se développe à partir du Moyen Empire et Amon deviendra finalement patron de la monarchie. Afin d'asseoir ses fonctions universelles, on lui associe d'autres dieux, tels Min (dieu ityphallique) ou Rê (démiurge et source de vie).
Avec son épouse Moutet son fils Khonsou (dieu lunaire à chevelure d'enfant), ils forment la triade thébaine. Il sera également intégré à l'Ogdoade d'Hermopolis : groupe de huit dieux formant quatre couples de forces élémentaires : Noun et Naunet (les eaux primitives), Hehou et Hehet (l'espace), Kek et Keket (les ténèbres), Amon et Amonet (les "cachés"), et correspondant à la personnification des éléments du chaos qui précède la création.
L'ensemble cultuel de Karnak, à Thèbes, constituera son temple principal. Son clergé deviendra assez puissant pour usurper la titulature royale et gouverner la Haute Egypte.
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Amsèt (Imsèt)
L'un des quatre fils d'Horus, avec Douamoutef, Hâpy et Qebehsenouf.
En compagine d'Isis, il veille sur le vase canope contenant le foie.
Son culte était rendu à Bouto.
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Anubis (Inpou)
Son nom égyptien, Inpou, signifie "le jeune chien".
Il représenté sous l'apparence d'un homme à tête de canidé, ou d'un canidé noir. Fils adultérin d'Osiris et de Nephtys, il contribue, avec Horus, à redonner la vie à son père en créant la première momie. Il est donc le patron des embaumeurs. Associé aux chiens errants qui avaient élu domicile dans les nécropoles, il en devient le gardien. Dieu extrêmement populaire, il passe pour accueillir les défunts dans l'au-delà et veiller sur eux. Lorsque le défunt comparaît devant Osiris, Anubis pose le cœur du mort sur l'un des plateaux de la balance et la plume de Maât sur l'autre. Ainsi est mesurée la contribution du défunt au respect de l'ordre. Thot note le résultat. De celui-ci dépend le droit du défunt à accéder à l'au-delà.
Même si son culte était extrêmement répandu, un temple lui était spécialement dédié à Cynopolis.
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Apis
Taureau sacré considéré comme la manifestation du dieu Ptah et du soleil. Son culte remonte à la Ière dynastie. Il est associé au retour de l'inondation et à la personne royale, en lien avec Osiris. Soigneusement choisi par les prêtres de Memphis, l'Apis rendait des oracles. A sa mort, il était embaumé et enterré à Saqqarah, au Sérapeum.
Le taureau était considéré comme un modèle de puissance et de vigueur sexuelle. Il symbolisait le soleil invincible. On associait souvent son image à celle du souverain.
D'autres divinités prenaient le taureau pour réceptacle : Montou s'incarnait en Bouhis, à Ermant, et Rê en Mnévis, à Héliopolis.
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Aton
Disque solaire considéré le générateur de toute existance.
Il est vénéré dans des sanctuaires à ciel ouvert, par exemple à Amarna. Aménophis IV fera de lui la seule manifestation visible du soleil.
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Bès
Divinité bienfaisante représenté comme un nain barbu au visage léonin. Il est le protecteur des femmes en couches.
Son culte était extrêmement populaire et ses sanctuaires très nombreux.
Il est le seul, avec Hathor, à être représenté de face : ceci semble indiquer que Bès serait un avatar du soleil.
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Douamoutef
L'un des quatre fils d'Horus, avec Amsèt, Hâpy et Qebehsenouf. Il est généralement figuré avec une tête de chien
En compagnie de Neith, il veille sur le vase canope contenant l'estomac.
Son culte était rendu à Nékhen.
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Fils d'Horus : voir Amsèt, Douamoutef, Hâpy et Qebehsenouf
Ils sont préposés, avec les déesses Isis, Selkis, Neith et Nephthys, à la garde des viscères dans les vases canopes. Ils sont associés aux quatre parties du monde.
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Hâpy
L'un des quatre fils d'Horus, avec Amsèt, Douamoutef et Qebehsenouf. Il est généralement figuré avec une tête de babouin. Il ne doit pas être confondu avec son homonyme, personnifiant l'inondation.
En compagnie de Nephthys, il veille sur le vase canope contenant les poumons.
Son culte était rendu à Bouto.
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Harpocrate (Horus enfant)
Il est représenté sous l'apparence caractéritique de l'enfant (la tête rasée et avec une longue mèche de cheveux torsadés), nu, avec un doigt sur la bouche.
Fils d'Osiris et d'Isis, il ne reçoit un culte qu'à partir du Nouvel Empire. Il porte une perruque courte, surmontée de la double couronne (pschent). Son nom est l'épithète donnée à certaines divinités redoutables (Sobek, Khnoum ou Khonsou) dans leur manifestation bénéfique.
Il ne devient un dieu à part entière qu'à l'époque tardive. Son culte est alors rendu à Diospolis Parva.
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Horus
Son nom signifie "le lointain".
Il est représenté sous l'apparence d'un faucon ou d'un homme à tête de faucon, coiffé de la double couronne (pschent). Il apparaît également sous forme de nourrisson, allaité par Isis ou sous les traits d'une enfant, assimilé à Harpocrate. On le montre également debout sur un crocodile, vainqueur des animaux venimeux.
Il est le fils d'Osiris et d'Isis. En tant qu'héritier d'Osiris, il est l'mage de la permanence monarchique.
Il ne recevra un culte qu'à partir du Nouvel Empire.
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Imhotep
Il est représenté sous l'apparence d'un scribe assis, un rouleau de papyrus sur les genoux et coiffé de la calotte du dieu Path.
Architecte et médecin du roi Djéser, il est divinisé à l'époque tardive et passe alors pour être le fils de Ptah. Très populaire, notamment à Thèbes, il reçoit un culte dans plusieurs villes.
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Khnoum
Il est représenté sous la forme d'un homme à tête de bélier. Alors qu'Atoum aurait donné vie au premier couple divin par crachat ou masturbation, Khnoum passait pour avoir créé les êtres vivants sur un tour de potier.
Le bélier était considéré comme un modèle de vigueur sexuelle, tout comme le taureau. On le trouve donc souvent associé, sous la forme d'un bélier à cornes horizontales ou recourbées, à des divinités liées à la fertilité et à l'inondation (Ageb, Héryshef). Seigneur d'Eléphantine, il règne sur la première cataracte et contrôle la venue de l'inondation.
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Khonsou
Souvent représenté sous l'apparence d'un homme à tête de faucon ou d'un enfant au crâne rasé portant la mèche sur le côté. Il tient dans la main le sceptre de Ptah ou d'Osiris. Il peut aussi bien susciter les maladies qu'en protéger.
Dans la triade thébaine, il se trouve associé à Amon et en devient la forme rajeunie.
Son culte était attesté à Thèbes dès le Moyen Empire.
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Néferhotep
Il peut être représenté sous une apparence jeune ou adulte. Il porte une perruque courte, surmontée de la double couronne (pschent). Son nom est l'épithète donnée à certaines divinités redoutables (Sobek, Khnoum ou Khonsou) dans leur manifestation bénéfique.
Il ne devient un dieu à part entière qu'à l'époque tardive. Son culte est alors rendu à Diospolis Parva.
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Néfertoum
Il est représenté sous la forme d'un homme dont la tête est surmontée d'une fleur de lotus. Il est l'un des réceptacles du soleil originel. Il peut prendre l'apparence d'un lion et devient alors gardien des frontières orientales. Il appartient à la triade de Memphis, en tant que fils de Path et de Sekhmèt.
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Osiris
Originellement dieu de la fertilité et de la végétation, Osiris s'impose à l'ensemble de "la Noire" (nom donné par les Egyptiens à leur pays). Il porte généralement la couronne ourerèt (mitre blanche de Haute Egypte, flanquée de deux plumes d'autruche), le sceptre héqa et le flagellum ainsi que la barbe postiche.
Fils de Geb et de Nout, il est le frère et l'époux d'Isis. Osiris et Isis reçoivent l'Egypte à laquelle ils apportent la civilisation. Osiris s'impose comme l'archétype du souverain et, à ce titre, se trouve associé à la personne royale. Jaloux, son frère Seth, qui a reçu le désert, tue Osiris et découpe son cadavre. Isis rend à son époux défunt le souffle vital à la suite de quoi elle engendrera Horus. Osiris devient alors seigneur du monde souterrain et protecteur des défunts. Ce mythe illustre le processus de mort apparente et de germination souterraine des graines.
Pendant l'Ancien Empire, Osiris est vénéré dans les sanctuaires d'Abydos et de Busiris.
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Ptah
Il est représenté sous l'apparence d'un homme gainé dans un vêtement collant, coiffé d'une calotte et tenant un sceptre composite, comprenant les signes ânkh (signe de vie représentant une cordelette nouée) et djed (signe de stabilité représentant la colonne vertébrale d'Osiris) ornant le septre ouas (bâton à l'extrémité inférieure fourchue et surmonté d'une tête d'animal).
Considéré comme le démiurge, il engendre le monde en le concevant dans son cœur avant de le réaliser par le verbe. Il garantit la permanence de la fonction royale. Il est également le patron des artisans. Dans la triade de Memphis, il est associé à Sekhmèt et à Néfertoum. Seigneur de Memphis, il bénéficie d'un culte dans de nombreuses autres villes.
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Qebehsenouf
L'un des quatre fils d'Horus, avec Amsèt, Douamoutef et Hâpy. Il est généralement figuré avec une tête de faucon.
En compagnie de Selqit, il veille sur le vase canope contenant les intestins.
Son culte était rendu à Nékhen.
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Rê
Représentation du soleil source de vie. Il peut être représenté sous l'apparence d'un faucon surmonté d'un disque solaire, ou sous la forme d'une barque, allusion à son voyage dans le ciel.
Il fait l'objet de nombreux mythes et se trouve souvent associé à d'autres dieux dont on veut augmentre l'importance (Amon-Rê).
Originellement et anciennement situé à Héliopolis, son culte se développe rapidement dans l'ensemble du royaume.
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Serapis
Il est représenté sous l'apparence d'un homme barbu, revêtu d'une cuirasse, et coiffé du calathos (corbeille, symbole de puissance et de fécondité), iconographie de forte inspiration grecque.
Cette divinité apparaît tardivement et elle procède d'un amalgame entre Osiris et Zeus.
Son culte, introduit par Polémée Ier (305 - 283 av JC), est surtout populaire à Alexandrie.
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Shou
Support du ciel, il est représenté sous la forme d'un homme accroupi, les bras relevés et portant la voûte céleste, dans une attitude voisine de celle de Heh. Il incarne le souffle vivificateur émanant du soleil.
Fils de Rê, il est le frère et l'époux de Tefnout.
Shou et Tefnout étaient adorés sous la forme d'un double lion à Léontopolis.
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Sokar
Antique divinité figuré sous la forme d'un faucon momifié. Patron des orfèvres, il avait des fonctions funéraires et chtoniennes. Il sera tardivement associé à Ptah et à Osiris pour symboliser le cycle création, métamorphose et renaissance
Son culte était répandu dans la région de Memphis.
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Thot
Il est représenté sous la forme d'un homme dont la tête d'ibis est surmontée du disque lunaire, et parfois sous l'apparence d'un singe. Inventeur de l'écriture, magicien, parfois considéré comme la langue de Ptah, gardien de la lune et donc maître du temps et des cycles cosmiques, vizir de Rê, il symbolise la sagesse. Son lieu de culte principal se trouvait à Hermopolis.
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Les attributs des dieux
Les dieux égyptiens tiennent souvent des attributs qui non seulement déterminent leur nature divine, mais expriment les vertus qu'ils dispensent à l'Homme. Voici quelques uns de ces attributs, parmi les plus répandus.
Cornes
On trouve principalement des cornes bovines (attribut d'Hathor) ou ovines droites (attribut de Khnoum) ou recourbées (attribut d'Amon). Certains dieux portent des cornes d'antilope. Hathor est d'abord seule à porter le disque solaire encadré de cornes de vaches. Cette distinction est ensuite étendue à d'autres déesses, généralement pour évoquer leur dimension solaire. Dans les représentations d'Isis allaitant, le disque solaire encadré de cornes bovines représente un symbole de maternité, allusion aux vaches primordiales Ihèt et Methyer qui avaient placé entre leurs cornes l'astre nouveau-né, afin de le protéger.
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Couronnes
Elles sont, plus que tout autre attribut, symbole de pouvoir. Les dieux les partagent avec les rois. La couronne hedjet (adjet) blanche, en forme de mitre allongée, est l'attribut des rois de Haute Egypte. La couronne decheret rouge, en forme de mortier, est l'attribut des rois de Basse Egypte. Après la réunion des deux royaumes en un seul, la couronne royale sera composée de la mitre blanche posée sur le mortier rouge (pschent) et elle deviendra le symbole de l'unité de l'empire. Seuls les dieux Atoum, Horus et Mout peuvent porter le pschent.
Les couronnes peuvent être enrichies de plumes. La couronne d'Osiris, dite La couronne atef, est la mitre enrichie de deux plumes d'autruche. Elles peuvent également porter des cornes bovines ou ovines ou un uraeus. Plus la couronne porte d'éléments supplémentaires, plus la puissance de la divinité est grande.
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Croix ankh
Il s'agit d'une croix ansée. Elle représente une cordelette nouée, symbole du souffle vital. Mais ce souffle vital ne peut se développer sans la force solaire, Ouas. Ankh et Ouas sont complémentaires.
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Disque
Il peut symboliser le soleil (le plus souvent), mais aussi la lune. Il peut comporter des ailes de chaque côté, ou porter un uraeus au centre. Placé entre des cornes bovines, il permet d'attribuer une dimension solaire à la divinité, ou encore être symbole de maternité.
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Pilier Djed
Originellement, ce symbole représenterait un arbre ébranché. Par la suite, il aurait été assimilé à l'épine dorsale d'Osiris, conservée à Busiris. Les quatre lignes horizontales seraient les vertèbres cervicales du dieu. Le pilier était un symbole de stabilité et de la cohésion entre la Haute et la Basse Egypte. Il constitue le pendant masculin du Tit (nœud d'Isis).
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Plumes d'autruche
La plume d'autruche unique est portée par Maât et Shou. Une paire de plumes d'autruche est un symbole de la présence solaire. Elle est portée notamment par Hathor, Horus ou Osiris.
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Plumes de faucon
Le faucon étant associé au soleil, ses rémiges étroites et pointues constituent le symbole de cet astre. Elles sont portées, toujours par deux, par Amon, Rê ou Shou.
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Sceptre héqa et flagellum
Ils sont spécifiques à Osiris. Dans le domaine des Hommes, ce sont des attributs de la royauté que l'on remet symboliquement au nouveau souverain. Celui-ci les emportera dans sa tombe, en tant que futur Osiris.
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Sceptre ouas
Il s'agit d'un sceptre surmonté d'une tête d'animal et à l'extrémité inférieure fourchue. Force solaire, il permet au souffle vital, ankh, de se développer. Ankh et Ouas sont complémentaires.
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Tit
Aussi appelé nœud, ou boucle, d'Isis. Il s'agit d'un nœud de ceinture, de couleur rouge. Selon le "Livre des Morts", qui lui consacre un chapitre entier, il symbolise le sang et le pouvoir d'Isis. Il constitue le pendant féminin du pilier Djed.
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Uraeus
Il représente un cobra dressé, le capuchon déployé. Ce serpent incarne la puissance vivificatrice des eaux. En raison de sa capacité à cracher le venin, il a été associé au feu solaire combattant le chaos et les rebelles à l'ordre divin. Il symbolise donc le pacte entre le soleil et les Hommes, l'équilibre cosmique et donc la régularité de l'inondation. Il s'agit d'un insigne monarchique qui deviendra le symbole de l'unité du royaume. On le trouve communément au centre de la partie inférieure des couronnes divines ou royales.
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Symboles de la mythologie égyptienne
"La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles..."
Nulle part ailleurs qu'en Égypte ces vers de Baudelaire n'ont semblé aussi vrais. Il semble que, pour les anciens égyptiens, toute activité et toute réalité deviennent prétextes à symboles. Il existe très peu de représentations dénuées d'intention symbolique. Ainsi, le cœur, seul organe laissé dans la momie après l'éviscération, évoque l'au-delà. Il passait pour être le siège de la pensée organisatrice, de la mémoire et donc le témoin de l'existence passée. Lorsque le défunt comparaît devant Osiris, Anubis pose le cœur du mort sur l'un des plateaux de la balance et la plume de Maât sur l'autre. Ainsi est mesurée la contribution du défunt au respect de l'ordre. Thot note le résultat. De celui-ci dépend le droit du défunt à accéder à l'au-delà.
Les Égyptiens ont eu le talent de traduire le monde en images, devenues les symboles de différents phénomènes. La réalité géographique (Seth représente le désert) et cosmique (la course du soleil), les phénomènes naturels (inondation, végétation) ont été érigés en symboles.
Ils procèdent généralement pas association. Par exemple, la course lente du soleil dans le ciel peut être comparé au mouvement de la barque sur un fleuve.
La plupart des symboles traduisent la réalité d'une société agraire, dont l'épanouissement repose sur une observation précise des phénomènes météorologiques, ainsi que du comportement animal et du développement végétal. On ne constate pas de hiérarchie, avec des créatures jugées nobles ou d'autres non. Le scarabée bousier est symbole du soleil levant, de la naissance et du devenir. Confrontée à un environnement extrêmement contrasté, cette société, qui prône l'harmonie, connaît le rôle joué par chaque espèce pour le maintient d'un équilibre écologique, et donc social et politique. Dans ce contexte, les animaux les plus infimes sont susceptibles d'être érigés en symboles. Ainsi, la grenouille devient symbole du renouvellement de la vie, en raison de ses multiples métamorphoses. Quant au têtard, son grouillement dans les eaux stagnantes justifie son utilisation dans l'écriture hiéroglyphique, avec la signification "100.000".
Ces images ne se limitent pas au seul monde matériel. Les grands principes moraux (la vérité) ou politiques (le bon gouvernement) sont également illustrés, voire réduits à une image. La plume d'autruche est le symbole de Maât, déesse de l'ordre cosmique, politique et social. La capacité des Égyptiens à représenter des abstractions sous forme de symboles est particulièrement remarquable avec le ba, (énergie de déplacement, de communication et de transformation), le ka (personnalité véritable et immatérielle de l'individu) et l'akh (principe lumineux immortel), composants spitrituels invisibles de l'individu. Le ba est généralement représenté sous l'apparence d'un oiseau à tête humaine.
Les artistes ont joué un rôle important dans ce processus. Avec un remarquable esprit de simplification, ils ont su dégager l'essence des choses, jusqu'à réduire celles-ci à leurs formes essentielles et intemporelles. Bastet n'est pas représentée sous la forme d'un chat particulier, mais du chat, dans sa morphologie la plus parfaite. Le risque d'une telle démarche était la perpétuation d'un art de convention, vidé de toute substance. L'art égyptien n'a pas toujours échappé à ce danger.
Les divers symboles sont essentiellement connus par les représentations qui en sont faites sur les peintures, les sculptures ou divers objets. Compte tenu de l'importance jouée par la religion pour l'ensemble des classes sociales, il est logique que la présence des dieux se soit manifestée, sous forme de symboles, sur beaucoup d'objets de la vie quotidienne. Néanmoins, il ne faut pas oublier que la plupart des objets conservés aujourd'hui émanent d'un contexte funéraire ou de sanctuaires religieux, dans lesquels la présence divine a vocation à se trouver présente sous toutes ses formes, y compris symbolique.
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