ROLLE Valérie. Paris: Édition de la Maison des sciences l'homme, 2013, 440 pages, ISBN 978-2-7351-1615-7

    Qui sont les tatoueurs ? Des artistes ? Des artisans ? Leur travail répond toujours à une double nécessité : satisfaire les désirs d’une clientèle désormais majoritairement profane tout en réalisant les « plus beaux » tatouages.

    Depuis une vingtaine d’années, le tatouage est devenu omniprésent dans les sociétés occidentales : il décore les peaux, défraie la chronique, préoccupe les chercheurs. Or, les études de ces derniers font la part belle aux significations que les personnes tatouées attribuent à leur modification corporelle sans jamais se pencher sur le pendant professionnel de cet engouement, pourtant visible à travers l’efflorescence des studios de tatouage.

    Quels critères, notamment esthétiques, guident la réalisation et l’exécution d’une image encrée ? Comment les professionnels de l’encrage négocient-ils avec les hommes et les femmes qui viennent leur soumettre leur projet ?

    En examinant les processus de production des tatouages, cet ouvrage met au jour la manière dont s’apprend, se reproduit et se renouvelle cet univers visuel. Il dévoile les qualités dont doivent faire preuve les aspirants pour gagner leur place dans ce monde et y construire une réputation d’« artiste-tatoueur ».

Valérie Rolle est sociologue, rattachée au Laboratoire de sociologie, Institut des sciences sociales, Lausanne. Elle a réalisé sa thèse de doctorat sur le métier de tatoueur à l’Université de Lausanne et s’intéresse actuellement aux processus d’entrée et de sortie dans des métiers aux frontières entre art, artisanat et services.