Suite à l'annonce du déconfinement en Région Auvergne – Rhône-Alpes, le Fonds régional d'art contemporain Auvergne a décidé d'ouvrir à nouveau ses portes au public. L'occasion de découvrir ou de revoir l'exposition consacrée à l'artiste Agnès Geoffray, débutée le 1er février et prolongée désormais jusqu'au 6 septembre.

Agnès Geoffray, née en 1973 à Saint-Chamond, est une artiste plasticienne française. Elle vit et travaille à Paris et Bruxelles. Elle est diplômée des écoles des beaux-arts de Lyon (1996) et de Paris (1997), pratique principalement la photographie et l'écriture.Elle a été en résidence à la Rijksakademie à Amsterdam (2002-2003) et pensionnaire à la Villa Médicis à Rome (2010-2011). Son travail a été présenté ces dernières années à la Kunsthalle de Vienne, au Magasin à Grenoble, au Centre de la photographie à Genève, au Jeu de Paume, aux Rencontres d'Arles et au Centre Pompidou Metz.

Agnès Geoffray, Métamorphose V, 2015, impression jet d’encre, 51 x 40 cm

Le Centre photographique d'Île-de-France a consacré en 2017 une importante exposition monographique à Agnès Geoffray suite notamment au prix AICA France, décerné en 2016 à J. Emil Sennewald qui présentait son travail. Ses travaux font partie de nombreuses collections publiques et privées, comme le MNAM Centre Pompidou, le FNAC, le MAC VAL, le Musée de l'Elysée ou la Fondation Antoine de Galbert. A la suite de l'acquisition de la série photographique Incidental Gestures en 2014 puis du Film Sutures en 2016 pour sa collection, le FRAC Auvergne a souhaité confier à Agnès Geoffray l'ensemble de ses espaces et ses vitrines afin que se déploie cette pensée d'une grande acuité, portée par une poésie singulière accordant aux images une dimension affective exacerbée.

Agnès Geoffray, Nights, photographie, tirage lambda, 22 x 30cm

Agnès Geoffray travaille à la croisée de la photographie, de la sculpture et des installations pour sonder, élaborer et charger de sens les textes et les images. Elle élabore des mises en scène nourries de réappropriations ou d'associations pour révéler un univers de tensions, latentes et mystérieuses. Elle adopte une posture d'iconographe en puisant ses sources dans des archives ou des photographies personnelles, qu'elle transforme en fictions. Elle procède de l'assemblage et du montage pour explorer le potentiel affabulatoire des représentations multiples du réel, du plus commun au plus invraisemblable. Depuis ses premiers travaux, Agnès Geoffray fonde en effet sa réflexion sur le statut de l'image, ce qu'elle nous communique, ce qu'elle cache ou falsifie.

Agnès Geoffray, Catalepsie (Incidental Gestures), 2012, impression jet d’encre, édition 3/3, 34 × 50 cm - Collection FRAC Auvergne

L'un des vecteurs privilégiés de la pratique de l'artiste se situe dans la réminiscence, l'activation d'une intimité collective, d'un sentiment commun, d'un voyage dans la mémoire. Ses œuvres hantées se livrent dans une présence étrange, une beauté inquiétante. Le chuchotement, la mise en retrait, les allusions discrètes sont mis en oeuvre pour évoquer la violence cachée, le désordre, frôlant le désastre, l'effroyable, tout en voilant le drame ou l'événement important à venir. Affleurent ainsi les expressions de nos craintes les les plus archaïques et les plus familières, nos peurs d'enfance et nos sombres cauchemars d'adultes, offrant une démultiplication d'interprétations, de fascination et d'exorcisation.

Agnès Geoffray, Pliures VII, 2017. Impression sur satin de soie, 45 x 63 cm

L’exposition d’Agnès Geoffray étant prolongée jusqu’au 6 septembre, le FRAC Auvergne a sollicité l’artiste pour lui proposer de renouveler intégralement l’accrochage de l’une de ses salles, ce qu’elle a généreusement accepté. Elle présente de nouvelles œuvres depuis le 20 juin, dont les images sur soie de la série Pliures qui n’avaient pu figurer dans la scénographie d’origine en raison de leur présentation au Centre Pompidou. Avec ces œuvres très récentes, sont également montrées trois œuvres supplémentaires de sa dernière série Les Captives. Enfin, une série plus ancienne, Last, réalisée en 2009, permet de découvrir les toutes premières créations consacrées à la question de la résistance et de la victimisation.

Exposition du 12 mai au 6 septembre 2020. Fonds régional d'art contemporain Auvergne, 6 rue du Terrail – 63000 Clermont-Ferrand. Tél. : 04 73 90 0 00. Ouverture du mardi au samedi de 14h à 18h, le dimanche de 15h à 18h, sauf jours fériés. L'entrée est toujours gratuite.

Le site officiel de l'artiste

Consultez ICI avant votre visite les précautions sanitaires mises en place au Frac Auvergne dans ce contexte de déconfinement.