Une option « histoire des arts » au lycée depuis 1993

Un enseignement de l’histoire des arts existe en lycée depuis 1993. Il existe :

• un enseignement optionnel
• un enseignement de spécialité d’histoire des arts

L’enseignement de l’histoire des arts au lycée est confié à une équipe de professeurs de différentes disciplines (arts plastiques, musique, histoire et géographie, lettres, philosophie, langues, etc.) titulaires de la certification complémentaire en histoire de l’art ; un membre de l’équipe en assure la coordination.

En 2008, un enseignement interdisciplinaire pour tous

L’arrêté du 11 juillet 2008 fixe l’organisation de l’enseignement de l’histoire des arts. Il est obligatoire pour tous les élèves de l'école primaire, du collège et du lycée (voies générale, technologique et professionnelle). Il est effectif depuis la rentrée 2008-2009 pour les classes des écoles primaires et depuis la rentrée 2009-2010 pour les classes des collèges et des lycées.

Fondé sur une approche pluridisciplinaire et transversale, cet enseignement est mis en œuvre dans le cadre des disciplines des « humanités » (enseignements artistiques, français, histoire, etc.). Il peut aussi s’inscrire dans le cadre des enseignements scientifiques et techniques ou être abordé en éducation physique et sportive.

Un élément constitutif du parcours d’Éducation artistique et culturelle

L’enseignement de l’histoire des arts est fondé sur l’étude des œuvres et constitue l’occasion de nouer un partenariat avec des acteurs et/ou des institutions artistiques et culturels. Il peut s’articuler avec des dispositifs complémentaires aux enseignements, tels que des projets d’action culturelle.

Par ses modalités d’organisation, en proposant une déclinaison des trois piliers de l’EAC : une approche directe et sensible des œuvres, l’initiation à une pratique artistique et l’apport de connaissances, cet enseignement opère comme l’un des éléments constitutifs de la généralisation de l’EAC. Il a vocation à nourrir le parcours d’Éducation artistique et culturelle (EAC).

Partenariats et projets de territoire

Le partenariat avec les structures culturelles

La mobilisation des acteurs culturels par les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) en faveur de l’EAC est essentielle au développement des partenariats. Les DRAC soutiennent le fonctionnement de nombreuses structures et contribuent ainsi au renforcement des services dédiés au développement des publics ou à l’action culturelle. Ces derniers produisent l’offre éducative. Les établissements labellisés ont de plus un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens avec un volet consacré à l’EAC. L’ensemble des établissements peuvent par ailleurs bénéficier d’une aide financière et/ou technique au montage de projet de la part des DRAC et des rectorats.

L’inscription dans les projets de territoire

Pour mettre en place le parcours d’EAC, qui comprend notamment l’enseignement de l’histoire des arts, la priorité est donnée aux projets de territoire, développés dans le cadre d’une contractualisation avec les collectivités territoriales, majoritairement des intercommunalités. À cette fin, des territoires prioritaires (en zones rurales ou péri-urbaines) sont identifiés dans le cadre des comités territoriaux de pilotage.

Ressources pédagogiques

De nombreuses ressources pédagogiques, notamment numériques, sont développées par les services de l’Éducation nationale et par les structures culturelles, en lien avec l’enseignement de l’histoire des arts.

En concertation avec les DRAC, les rectorats allouent aux structures culturelles des services éducatifs, qui consistent en des enseignants mis à disposition, quelques heures par semaine, pour produire des documents pédagogiques.

Depuis 2009, le ministère de la Culture apporte sa contribution avec le portail « Histoire des arts » dont l’objectif est de donner gratuitement accès à une large offre de ressources éducatives en ligne produites par des institutions culturelles situées sur l’ensemble du territoire national.

Le portail « Histoire des arts » met à disposition de la communauté éducative (enseignants, médiateurs culturels, etc.), aux élèves ainsi qu’aux parents d’élèves et de manière générale aux amateurs d’art, environ 5000 ressources mises en ligne par plus de 400 institutions partenaires.

Outil d’appropriation de connaissances par les publics, le portail « Histoire des arts » joue, en outre, un rôle incitatif majeur dans la dynamique de production et de mise en ligne de ressources pédagogiques par les structures culturelles. Grâce à une plateforme collaborative, les 410 partenaires du portail contribuent directement à l’indexation de leurs ressources ce qui favorise, par ailleurs, une forte implication des contributeurs ainsi qu’un renforcement des liens créés dans le cadre du réseau.

En 2015, la création d'un répertoire de ressources libres de droit en provenance d’institutions culturelles françaises et étrangères, a permis de lancer une offre élargie de contenus ouverts (open contents) et de stimuler les dynamiques de réutilisation des contenus et de partenariats dans une logique réaffirmée de valorisation et de transmission artistique et culturelle.

La formation des enseignants

Étant donné le caractère transversal de l’enseignement de l’histoire des arts, les enseignants sont soit polyvalents, soit spécialisés dans une autre discipline. Leur formation initiale et continue est donc essentielle pour atteindre les objectifs de cet enseignement.

Dans son annexe 2, la circulaire interministérielle du 3 mai 2013, relative au parcours d’EAC, annonce l’évolution du programme de l’histoire des arts pour nourrir le parcours d’EAC et souligne l’importance de la formation des enseignants pour la mise en place de ce parcours.

En matière de formation initiale, dans plusieurs régions, les services déconcentrés, DRAC et rectorats, ont tissé des partenariats avec les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), afin de développer des modules de formation sur l’EAC.

Par ailleurs, la convention « Université, lieu de culture », signée le 12 juillet 2013, entre les ministres en charge de la Culture et de l’Enseignement supérieur et le président de la conférence des présidents d’université, a vocation à renforcer les pratiques artistiques et culturelles des étudiants, parmi lesquels ceux qui présentent les concours d’enseignement.

Dans le domaine de la formation continue, le ministère de la Culture et de la Communication accompagne le ministère de l’Éducation nationale dans le développement de modules au sein du plan national de formation (PNF) et des plans académiques de formation (PAF). L’Institut national de l’histoire de l’art (INHA) a organisé, en partenariat avec la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) et des établissements publics culturels, tels que le château de Fontainebleau et l’École du Louvre, quatre universités de printemps de l’histoire des arts.

L’histoire des arts dans le cadre de la refondation de l’École

L’arrêté du 11 juillet 2008 est toujours en vigueur, sans modification. Élaborés par le Conseil supérieur des programmes, les projets de nouveaux programmes, en date du 5 avril 2015, pour les cycles 3 et 4 (du CM1 à la 3^ème) comprennent un volet « histoire des arts ». Dans le cadre de la réforme, cet enseignement est bien maintenu au collège et son évaluation est toujours prévue dans le cadre du Diplôme national du brevet (DNB).