Les jardiniers du patrimoine des domaines de l’État
Patrimoine à part entière et plus seulement écrin vert d’un monument historique, le jardin nécessite, pour son entretien et sa restauration, des compétences spécifiques.
La fonction publique de l’État dispose de corps techniques spécialisés : ces « jardiniers du patrimoine » jouent un rôle éminent dans la conservation et la mise en valeur des jardins historiques.
Cette page présente leur formation, leur statut et la liste des trente-deux sites où ils exercent leur art.
Les jardiniers du patrimoine, au sein du ministère de la Culture, entretiennent, préservent et mettent en valeur 29 jardins de l’État relevant de ce ministère.
Faire dialoguer ces jardins, riches de leur histoire et de leur passé, avec la modernité et avec de nouvelles destinations, tout en respectant leur fonction initiale, est aussi leur mission.
Être jardinier d’un domaine de l’État, c’est enfin conserver et valoriser des savoir-faire spécifiques, transmettre la mémoire des gestes et du lieu et la communiquer quotidiennement, et souvent avec passion, aux amateurs de jardins.
Les missions des jardiniers du patrimoine du ministère de la Culture
Sous la responsabilité du directeur ou de l’administrateur du domaine, les jardiniers du patrimoine entretiennent, conservent, mettent en valeur les jardins. Lorsque ceux-ci sont classés au titre des monuments historiques, ces professionnels les restaurent sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte en chef des monuments historiques territorialement compétent et dans le cadre du contrôle scientifique et technique de l’État, exercé par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC).
Les tâches des jardiniers du patrimoine sont très variées et exigent d’importantes connaissances dans des domaines aussi divers que l’horticulture, l’hydraulique, l’étude des sols, la chimie ou la mécanique, relevant de savoirs anciens ou de technologies plus novatrices.
Ils participent aux travaux d’entretien courant, comme la tonte des pelouses, la taille des arbres ou des arbustes, l’arrosage, la plantation des végétaux, l’entretien des allées…, mais aussi à la conception de massifs floraux, éventuellement à la mise en place de systèmes d’arrosage ou de drainage, à la taille des topiaires ou des broderies ou à la création de mosaïcultures qui relèvent de compétences plus spécifiques.
Les corps des jardiniers du patrimoine du ministère de la Culture
Les métiers d’art de la fonction publique de l’État couvrent des professions, dont la vocation est de préserver, de créer et de mettre en valeur les œuvres d’art. Ces fonctions s’exercent dans différents domaines de compétences : bois, textile, papier, éclairage audiovisuel, céramique, présentation des collections, minéraux, métaux et végétaux. Les métiers d’art relèvent de savoir-faire traditionnels tout en intégrant les nouvelles technologies, de l’habileté technique résultant de l’expérience et d’une longue pratique ; la transmission de ces savoirs est aussi l’une des missions de ces différentes professions. Ces savoir-faire particuliers sont mis en œuvre pour la conservation et la restauration des jardins.
Les jardiniers du ministère de la Culture disposent d’un statut professionnel depuis 1947. Depuis 1992, les jardiniers sont intégrés dans les différents corps des métiers d’art spécialité « végétaux » :
- les chefs de travaux d’art (catégorie A),
- les techniciens d’art (catégorie B) et
- les adjoints techniques des administrations de l’État (catégorie C).
Grâce aux concours et aux examens professionnels proposés par le ministère de la Culture, une évolution de carrière est possible.
Le chef de travaux d’art
Le chef de travaux d’art (CTA) est chargé des tâches d’encadrement du personnel et, à ce titre, il organise le travail et le fonctionnement des équipes de jardiniers affectées à la conservation et à la mise en valeur des parcs et jardins. Il contribue au développement des savoir-faire. Il veille quotidiennement à l’état du domaine, planifie et contrôle les activités du site dont il est responsable, afin d’en assurer la préservation et la mise en valeur. Il peut participer aux études et à l’analyse d’un projet de restauration ou de création dans le jardin, en concertation avec le responsable de l’établissement et la DRAC, chargée du contrôle scientifique et technique de l’État. Il apporte son expertise en collaborant à la réunion des données historiques et techniques et veille aux impacts d’un projet sur l’économie du domaine.
Le corps des chefs des travaux d’art comprend deux grades (classe normale et classe principale).
Le technicien d’art
Le technicien d’art (TA) contribue à la préservation d’espaces patrimoniaux ou paysagers, à la conservation, à l’entretien et à l’enrichissement des ensembles végétaux ainsi qu’à leur mise en valeur ou à leur présentation. Il est susceptible de mettre en œuvre des techniques ou des procédures spécifiques ou de contribuer à la mise en valeur des jardins par la fabrication de dispositifs destinés au transport, à la conservation et à la présentation des végétaux qu’il manipule. Il contribue à la transmission des savoir-faire et des bonnes pratiques, issues de l’expérience et de techniques complexes traditionnelles ou contemporaines. Il apporte son expertise et son conseil dans son domaine d’intervention. Il peut se voir confier des responsabilités particulières d’encadrement du personnel et de formation.
Le corps des techniciens d’art comprend trois grades (classe normale, classe supérieure et classe exceptionnelle).
Les adjoints techniques (jardinier d’art)
Le jardinier d’art appartient au corps des adjoints techniques des administrations de l’État (ATAE). Il est chargé de l'exécution de travaux ouvriers ou techniques. Il peut assurer l’encadrement d’une petite équipe d’ouvriers professionnels. Il a la responsabilité des opérations d’entretien et de réalisation des décors paysagers ainsi que du choix des techniques et matériels adaptés aux productions culturales. Ils peuvent en outre être chargés de l’organisation, de l'encadrement, de la coordination et du suivi des travaux.
Le corps des ATAE comprend trois grades (ATAE, ATAE principal de 2e classe et de 1ʳᵉ classe).
Concours et formation
Les jardiniers du patrimoine sont recrutés à l’issue d’un concours (interne ou externe), organisé par le ministère de la Culture. Les lauréats sont principalement affectés à la direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture.
La formation aux concours internes permet d’acquérir les méthodes de travail nécessaires à l’épreuve écrite. Les candidats apprennent à analyser le sujet, à rechercher des idées, à structurer leurs notes afin de rédiger et de présenter leurs écrits dans le temps limité de l’épreuve écrite.
Aucune formation spécifique n’est organisée pour le concours externe, ni pour les épreuves pratiques.
Les concours du ministère de la Culture :
https://www.culture.gouv.fr/fr/Nous-connaitre/Emploi-et-formation/Concours-et-examens-professionnels
Les dates des concours de recrutement des différents corps sont fixées en fonction des postes ouverts.
Les domaines où travaillent les jardiniers du patrimoine
Les jardiniers du patrimoine interviennent dans les jardins appartenant à l’État, que ceux-ci relèvent, au sein du ministère de la Culture, de la direction générale des patrimoines et de l’architecture (y compris les résidences présidentielles) ou de la direction générale de la création artistique.
Les parcs et jardins des domaines de l’État sont constitués principalement des anciens domaines de la Couronne et sont essentiellement des parcs accompagnant des bâtiments ; seuls la colonne de la Grande Armée, les vestiges archéologiques d’Ensérune et le village-martyr d’Oradour-sur-Glane dérogent à ce schéma.
Ces domaines sont, pour l'essentiel, gérés par des établissements publics nationaux (établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, établissement public du château de Fontainebleau, Centre des monuments nationaux), ou par des services à compétence nationale (domaines nationaux de Compiègne, de Malmaison, de Saint-Germain-en-Laye et de Pau).
Certains jardiniers sont également affectés à l'entretien des jardins du Palais de l’Élysée.
Les domaines de l’État pourvus de parcs et jardins confiés aux jardiniers du patrimoine
- Bourgogne-Franche-Comté
- Château de Bussy Rabutin (Côte-d'Or)
- Centre-Val de Loire
- Château d’Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire)
- Château de Talcy (Loir-et-Cher)
- Maison de George Sand à Nohant (Indre)
- Château de Bouges (Indre)
- Hauts-de-France
- Colonne de la Grande Armée à Wimille (Pas-de-Calais)
- Domaine national de Compiègne (Oise)
- Château de Blérancourt (Aisne)
- Grand Est
- Château de la Motte-Tilly (Aube)
- Île-de-France
- Château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne)
- Château d’Écouen (Val-d'Oise)
- Château de Jossigny (Seine-et-Marne)
- Domaine national de Fontainebleau (Seine-et-Marne)
- Domaine national de Malmaison et de Bois-Préau (Hauts-de-Seine)
- Domaine national de Marly-le-Roi (Yvelines)
- Domaine national de Rambouillet (Yvelines)
- Domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine)
- Domaine national de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines)
- Domaine national des Tuileries (Paris)
- Domaine national du Palais Royal (Paris)
- Domaine national de Versailles et de Trianon (Yvelines)
- Archives Nationales - Hôtels de Soubise et de Rohan (Paris)
- Nouvelle-Aquitaine
- Domaine national du château de Pau (Pyrénées-Atlantiques)
- Château d’Oiron (Deux-Sèvres)
- Occitanie
- Site archéologique d’Ensérune (Hérault)
- Normandie
- Château de Carrouges (Orne)
- Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Villa Arson (Alpes-Maritimes
- Pays de la Loire
- Château du Roi René à Angers (Maine-et-Loire)
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