Tous les métiers du patrimoine, de ceux de la conservation à ceux de la médiation en passant par ceux du classement, de la description et de la restauration, sont intimement liés à la recherche. Indispensable à l’élaboration des politiques et des projets comme à l’exercice des missions, elle est une dimension essentielle de leur mise en œuvre.
Aussi, les professionnels du patrimoine et de l'architecture sont de plus en plus impliqués dans la recherche aux côtés des chercheurs académiques, français et étrangers, de la définition des sujets à l’application comme à la restitution des résultats.
Ces recherches portent sur l’ensemble des domaines patrimoniaux, matériels, immatériels ou numériques. Elles constituent un champ particulier, celui des « sciences du patrimoine », qui désignent dans toute leur diversité les disciplines scientifiques sollicitées pour la connaissance, la conservation-restauration et la transmission du patrimoine. Elles associent sciences humaines et sociales, telles que l’archéologie, l’histoire, l’histoire de l’art, l’anthropologie, la sociologie ou la géographie ; sciences sociales appliquées, telles que le droit ou la pédagogie ; sciences expérimentales, telles que la physique la chimie ou la biologie, auxquelles sont venues s’ajouter les sciences du numérique ou de la communication.
Les sciences du patrimoine embrassent l’ensemble des domaines d’intervention des professionnels, de l’identification du patrimoine (recensements, inventaires, etc.) à sa médiation, en passant par sa conservation et sa restauration. Elles concourent aussi bien à l’histoire des œuvres, qu’à l’identification des matériaux dont elles sont constituées et des techniques mise en œuvre par leurs créateurs, à la compréhension des phénomènes d’altération et de destruction ou encore à la muséographie et aux dispositifs de médiation. Par nature pluri- et transdisciplinaires, elles sont tout particulièrement favorables aux approches transversales croisant plusieurs domaines patrimoniaux (archives et bibliothèques, archéologie et monuments historiques, patrimoine matériel et immatériel, etc.), ouvrant de nouveaux axes de recherche, que ce soit dans les humanités numériques, la physique et la chimie des matériaux anciens ou l’anthropologie du fait patrimonial. Elles contribuent à renouveler non seulement les méthodes de travail et les processus professionnels, mais aussi la teneur et les modes de restitution des travaux.
En envisageant l’implication des professionnels dans la recherche et l’apport de cette dernière à l’exercice de leurs métiers, ces journées permettront de dresser un état des lieux, d’exposer les dispositifs rendant possible cette construction conjointe et plusieurs projets emblématiques de cette approche et de dessiner, enfin, les perspectives d’évolution des sciences du patrimoine au regard des métiers, dans une totale continuité entre recherche fondamentale et recherche appliquée.
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