Le viaduc du Viaur était inscrit au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1984.
Sa raison d’être est l'établissement de la ligne de la compagnie du Midi menant de Castelnaudary à Rodez via Castres et Albi, qui permet à la fois d’assurer le transport des productions locales, essentiellement tournées vers l'agriculture et l'artisanat, et d’acheminer le charbon des mines de Carmaux. Le trajet se heurte au franchissement de la vallée du Viaur qui domine la rivière de 122 mètres.
Les études entreprises en 1876 par l’administration ont privilégié dans un premier temps le parti d’un viaduc métallique classique reposant sur des piles en maçonnerie. Mais, en 1885, le conseil général des Ponts et Chaussées a retenu une solution plus intéressante et plus économique, portée par la société de construction des Batignolles (SCB), conçue par son chef des études, Paul Bodin (1847-1926) : un pont de conception nouvelle, reposant sur le principe des arcs équilibrés, qui franchit les 250 mètres d’une seule portée. Pour la réalisation de ce projet, Paul Bodin fut assisté par l’ingénieur Rosario de Volontat (1856-1939).
Le viaduc de Viaur constitue ainsi la première application du système des arcs équilibrés. La travée centrale est formée de deux ossatures métalliques symétriques, arc-boutées l’une sur l’autre à la clef par l’intermédiaire d’une rotule. Les deux ossatures reposent de chaque côté de la vallée sur des appuis en maçonnerie au moyen de sabots articulés.
Cette composition en demi-arches, allégorie de deux mains tendues au-dessus du vide, donne à cet ouvrage d’art un impact visuel unique dans l’histoire du génie civil.
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