Une pièce unique. Le dais de Trône de Charles VII, découvert en 2008, est l’unique vestige médiéval connu d’une tapisserie destinée à surmonter un trône royal. Son existence n'était connue jusqu'ici que par les comptes princiers ou par le témoignage des manuscrits à peinture.
Unique par son iconographie et sa destination, exceptionnelle par son intérêt historique, cette tapisserie, classée trésor national, est un des chefs-d’œuvre de la tapisserie française. Elle rejoint au Louvre un autre chef-d’œuvre, le portrait de Charles VII par Fouquet, dans l’ancienne résidence des rois de France, au cœur d’un Paris que Charles VII repris aux anglais en 1437.
L'acquisition de ce « trésor national » a été rendue possible grâce à la Société des Amis du Louvre.
Roi de droit divin. Réalisé probablement par Jacob de Littemont, le Maître de la verrière de l’Annonciation (cathédrale de Bourges), pour Charles VII, le dais présente, sur un fond rouge vermeil orné d’un grand soleil d’or et d’une multitude de petits soleils, deux grands anges en vol, vêtus d’une tunique bleue semée de fleurs de lys, et tenant une couronne gemmée sommée de l’emblème royal.
Lorsque le roi était assis sur son trône, apparaissaient derrière lui deux anges qui descendaient du ciel pour le couronner, rappelant ainsi que sa royauté lui est donnée par Dieu. Charles VII, le « petit roi de Bourges » a été sacré à Reims en 1429. « Or est exécuté le plaisir de Dieu, qui voulait que vous vinssiez à Reims, recevoir votre digne sacre, en montrant que vous estes vray Roy, et celui auquel le royaume doit appartenir », lui dira Jeanne d’Arc.
Les trésors nationaux. Après sa découverte en 2008, le dais du Trône de Charles VII avait été classé trésor national. Le droit français reconnaît, sous la qualification de trésors nationaux, des biens culturels dont l’importance patrimoniale justifie un statut et une protection particuliers.
Les œuvres qui ont fait l’objet d'un refus d’autorisation de leur exportation, en raison de leur intérêt majeur pour le patrimoine national au point de vue de l'histoire, de l'art ou de l'archéologie, sont considérées comme des trésors nationaux.
Depuis sa création en 1993, il revient à la Commission consultative des trésors nationaux (CCTN) d'examiner les propositions de refus du certificat d'exportation et de rendre un avis motivé au ministre de la Culture et de la Communication sur l’opportunité de s’opposer à la sortie définitive du territoire d’œuvres majeures pour le patrimoine national.
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