A cette occasion, le Ministre a présenté la réforme des dispositifs d’aide aux cinémas du
monde, qui vise à amplifier et étendre le soutien aux cinématographies étrangères. Le
nouveau dispositif, qui doit rentrer en vigueur au 1er trimestre 2012, intègre les
dispositifs du Fonds Sud, géré par le CNC, et l’Aide aux films en langue étrangère, piloté
par le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes. Le nouveau programme d’aide
aux cinémas du monde sera accessible aux créateurs étrangers de manière élargie, afin
qu’ils puissent soumettre à la France des projets d’oeuvres qui, sans cet appui, ne
pourraient être réalisées conformément à leurs voeux. Il accordera toute leur place aux
projets issus des pays aux cinématographies les plus fragiles, en particulier des pays
d'Afrique subsaharienne. L’aide aux « Cinémas du monde » sera dotée d’un budget de 6
millions d’euros et attribuée sous forme de subventions, soit près du double des aides
actuelles. Elle est rendue possible par le concours conjoint du CNC, du ministère des
Affaires étrangères et européennes et, désormais, de l’Institut français.
Lors de la réunion des contributeurs au financement des cinémas du sud, étaient
notamment représentés la Direction générale du développement et de la coopération de
la Commission européenne, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), les
fonds ou structures respectivement adossés aux festivals internationaux de cinéma de
Berlin, Locarno, Rotterdam, Turin, Amiens et Tarifa, l’association belge Africalia, le fonds
suisse Vision Sud Est ou encore le Fonds Sud cogéré par le CNC et l’Institut français.
Ont également honoré cette réunion et singulièrement nourri les réflexions des
partenaires européens, par leur expérience, plusieurs cinéastes africains et caribéens de
renom dont Raoul Peck et Abderrahmane Sissako, les représentants de festivals
d’Afrique australe, centrale et de l’Ouest, ainsi que certaines structures associatives
actives dans la diffusion en Afrique des cinématographies locales.
Conformément au voeu formé en février dernier par Frédéric Mitterrand, lors du dernier
festival panafricain de cinéma de Ouagadougou, les membres présents à cette réunion
ont tous marqué leur volonté commune de contribuer, dans la durée, à la redynamisation
des cinématographies des pays ACP et de l’Afrique subsaharienne en particulier.
A cet effet, l’ensemble des participants sont convenus d’améliorer, à très court terme, la
circulation de l’information entre les gestionnaires des différents fonds, d’une part, et au
profit des créateurs africains, d’autre part, en explorant notamment les possibilités
offertes par les bases de données et portails de diffusion ou d’accès électronique ;
d’envisager, avec toutes les parties intéressées, une éventuelle révision en 2012 des
procédures d’accès à tout ou partie des différents fonds européens ; et de coordonner
plus étroitement les actions de moyen et long terme destinées à encourager la
structuration des industries cinématographiques, institutions et politiques publiques
locales, à travers notamment le renforcement et, si nécessaire, la rationalisation des
dispositifs de formation financés par ces fonds.
Une première réunion de suivi de ces engagements devrait se tenir au premier trimestre
de l’année 2012, en marge du festival international du film de Rotterdam.