À la figure historique de l’imprésario lyrique du XVIIIe siècle a succédé aujourd’hui le manager de musiques actuelles, mais aussi, dans d’autres secteurs artistiques, l’agent de « talent » cinématographique, l’agent littéraire, l’acheteur d’art ou encore le directeur de casting. Tous partagent une fonction d’intermédiaire : plaque sensible des mondes de l’art, ces professionnels méconnus interviennent dans l’appariement de l’offre et de la demande de travail artistique comme dans la conversion des valeurs artistiques et économiques.
Dénoncés tantôt comme parasites inutiles, tantôt comme comploteurs tout-puissants, les intermédiaires sont pourtant de plus en plus sollicités par les artistes et leurs employeurs. De fait, si les normes et pratiques professionnelles varient selon les générations et selon les disciplines, ils sont voués à l’intégration des logiques économiques dans le monde de l’art et contribuent à structurer les marchés du travail sur lesquels ils interviennent.
L’ouvrage propose une analyse de l’activité des intermédiaires dans les domaines de l’édition littéraire, du cinéma, de la photographie publicitaire, de la musique classique et des musiques actuelles. Des portraits comparés illustrent une typologie inédite des différentes postures d’intermédiation, articulées autour de la tension entre art et commerce.
Wenceslas Lizé est maître de conférences à l’université de Poitiers (Groupe de recherches et d’études sociologiques du Centre Ouest).
Delphine Naudier et Olivier Roueff sont tous deux chargés de recherche au CNRS. Delphine Naudier appartient au laboratoire Cultures et sociétés urbaines du Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris et Olivier Roueff au laboratoire Professions Institutions Temporalités.
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