En 2025, la cathédrale fête les 850 ans de la pose de sa première pierre. Monument majeur du gothique francilien, contemporaine de Notre-Dame de Paris et de la Basilique cathédrale Saint-Denis, elle impressionne par sa majesté et son histoire. À l’occasion de cette année jubilaire hors du commun, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Île-de-France, la Ville de Meaux, le diocèse, les Amis de la Cathédrale et la Société Historique de Meaux et sa Région conjuguent leurs forces pour proposer une programmation foisonnante. Concerts, expositions, visites et conférences jalonnent cette année festive, offrant une occasion unique de redécouvrir un monument fédérateur, chéri des Meldois et admiré des visiteurs.
Une construction traversée par les siècles
L’aventure débute vers 1175, quand l’évêque Simon de Lizy entreprend de remplacer l’ancienne église romane par un édifice gothique d’envergure. Mais le chantier connaît des épreuves : affaissement du chœur, reconstructions successives, interruptions dues aux guerres et aux troubles religieux. Sous l’impulsion de maîtres d’œuvre comme Gautier de Varinfroy et avec le soutien de figures royales, l’édifice s’élève malgré tout, au fil de près de quatre siècles.
Achevée vers 1540, la cathédrale mêle les styles et illustre le foisonnement artistique du Moyen Âge et de la Renaissance. Sa façade sculptée, son portail flamboyant, ses chapelles et vitraux composent un véritable livre de pierre, qui continue de fasciner.
Classée monument historique dès 1840, elle conserve la tombe de Bossuet, des statues comme celle de Saint Fiacre, ou encore un tableau de Sainte Bathilde. Bien que meurtrie par la Révolution et la Seconde Guerre mondiale, elle demeure un haut lieu de mémoire et de spiritualité.
Restaurer pour transmettre
Propriété de l’État, la DRAC Île-de-France en assure l’entretien, la conservation, la restauration et la sécurité. Le jubilé coïncide avec un chantier emblématique : la restauration de la Tour sud, dite "Tour noire", une construction du XVe siècle recouverte de bardeaux de châtaignier, ainsi que du massif occidental sud. Le chantier a commencé en 2024 et s’achèvera fin 2025.
Depuis trois décennies, l’édifice fait l’objet de vastes campagnes de sauvegarde : couvertures dans les années 1990, restauration du massif occidental nord dans les années 2000, réaménagement liturgique du chœur en 2017-2018. Entre 2021 et 2023, le portail du Jugement dernier, chef-d’œuvre du XIVᵉ siècle, retrouve tout son éclat, tandis que des travaux renforcent la sécurité incendie. Un audit et une étude approfondie sont menés dans le cadre du plan national de sécurité des cathédrales. Ce dispositif, soutenu par France Relance, vise à moderniser les installations électriques, la mise en lumière et les paratonnerres.
À ces grandes campagnes s’ajoutent des restaurations ponctuelles du mobilier – retable de la Visitation, statue de l’Ecce Homo, grand chapier, tapis de la Savonnerie – et des études sur les collections lapidaires.
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