Après plusieurs mois d’interruption, la fouille a repris au sein de l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Gonesse. Elle s’inscrit dans un projet d’aménagement de chauffage par le sol sur la totalité de l’édifice et correspond à la deuxième phase de l’opération archéologique.
Lors de la première phase, les recherches avaient porté sur le déambulatoire et le chœur. Elles avaient fait l’objet d’un reportage et avaient donné des informations sur quelques éléments de bâti, ainsi que sur l’utilisation de ce secteur de la ville comme nécropole de l’époque mérovingienne à la fin du Moyen Âge.
Pour cette deuxième phase, les archéologues se concentrent sur la nef et les bas-côtés, soit près de 660 m2 à sonder sans aucun moyen mécanique, sur une profondeur de 50 centimètres maximum. Et les résultats sont chronologiquement assez différents.
Des vestiges du Moyen Âge à la Révolution française. Le XVIIIe siècle est surreprésenté et a occulté de nombreux vestiges plus anciens. Ainsi, après que l’aménageur ait fait retirer le dallage actuel post-révolutionnaire, pas moins de trois nouveaux niveaux de sol ont pu être dégagés, s’échelonnant sur quelques décennies. Le premier est composé d’une sorte de tapis au centre de chaque allée (nef et bas-côtés) formé du négatif d’un dallage en losange bordé de dalles rectangulaires allongées sur les extérieurs. Sur les zones non dallées, le sol est en plâtre. Dessous, un sol entièrement en plâtre est apparu. Il est daté des alentours de 1760-1770 par de nombreuses gravures funéraires dont l’une portait l’inscription « 1767 ». Ces gravures marquent l’emplacement de sépultures. Le troisième sol, enfin, est parvenu jusqu’à nous de manière très fragmentaire. Il a été recoupé par les nombreuses sépultures et les divers aménagements de la fin de l’Époque moderne. La tradition d’inhumation ad sancto (dans un bâtiment religieux) se vérifie une nouvelle fois ici, même au-delà de l’interdiction promulguée en 1776 par Louis XVI.
Une quarantaine de sépultures du XVIIIe siècle a été fouillée jusqu’à présent, qui a fait disparaître les sépultures médiévales qui devaient nécessairement exister, comme en témoignent les résultats de la première phase et la grande quantité d’ossements en vrac trouvée dans les remblais. Enfin, il faut signaler la mise au jour de maçonneries. Certaines correspondent au système de fondation de l’édifice actuel. D’autres, notamment celles apparues sous les sépultures, semblent appartenir à une (ou des) construction(s) plus anciennes. La fouille étant en cours, leur dégagement n’est pas encore terminé et il n’est pas possible d’y lire un plan pour l’instant.
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