En mai 2024, le ministère de la Culture et les fédérations nationales d’éducation populaire ont adopté une charte d’engagements réciproques. Elle renouvelle la première charte de 1999, en affirmant la volonté partagée de renforcer le dialogue et les coopérations au service de la jeunesse, de l’éducation artistique et culturelle (EAC), de l’éducation aux médias et à l’information (EMI), des pratiques en amateur et des résidences d’artistes.
Avec près de 28 000 associations affiliées aux 11 fédérations nationales, l’éducation populaire constitue un partenaire historique et incontournable des politiques publiques culturelles.
Une charte nationale qui prend vie en région
La charte nationale prévoit une déclinaison régionale, sous la forme de chartes et de conseils locaux, afin de prendre en compte les enjeux propres à chaque territoire.
En Hauts-de-France, cette démarche s’est concrétisée par l’installation, le 5 février 2025, du conseil local culture – éducation populaire et par la signature de la convention régionale ce 22 septembre à l’Union française des centres de vacances (UFCV) de Bouvines.
À savoir : qu’est-ce que l’éducation populaire ?
L’éducation populaire désigne un ensemble de pratiques et d’organisations qui visent à favoriser l’accès de tous à la culture, au savoir et à la citoyenneté.
Historiquement portée par des mouvements associatifs, elle se traduit par des actions éducatives, culturelles, sportives ou sociales, en dehors du cadre scolaire.
Son objectif est de permettre à chacun, quel que soit son âge ou son origine, de :
- apprendre tout au long de la vie,
- développer son esprit critique,
- participer activement à la société,
- s’épanouir par les pratiques collectives (artistiques, culturelles, sportives, citoyennes).
Aujourd’hui, l’éducation populaire s’appuie sur un vaste réseau de fédérations et d’associations présentes partout en France (près de 28 000 associations affiliées).
Elle joue un rôle essentiel dans la démocratisation culturelle et dans la construction du lien social, aux côtés des collectivités et de l’État.
Des ambitions partagées pour une culture vivante
Cet accord vient redonner souffle et visibilité à un partenariat ancien, en réaffirmant une ambition commune : mettre la culture et l’éducation populaire au cœur de la vie des habitants, dans les quartiers, les villes et les villages des Hauts-de-France. Fruit d’un dialogue collectif entre la DRAC Hauts-de-France et les réseaux d’éducation populaire, la charte régionale fixe des objectifs communs :
- permettre à chaque habitant, quel que soit son âge, son expérience ou sa situation, de vivre des expériences artistiques et culturelles ;
- renforcer la reconnaissance des acteurs de l’éducation populaire dans les politiques publiques culturelles ;
- favoriser la participation des habitants, notamment les plus éloignés ou vulnérables, à la vie culturelle ;
- contribuer à une offre émancipatrice, ancrée dans les territoires, et développer l’esprit critique ;
- valoriser les pratiques collectives en amateur comme révélateurs du potentiel créatif des habitants ;
- prendre en compte les enjeux de transition écologique et de développement durable.
La convention s’articule autour de trois axes stratégiques :
- Mieux inscrire les acteurs de l’éducation populaire dans les programmes portés par les partenaires publics ;
- Structurer et qualifier les offres culturelles développées par les fédérations et associations ;
- Renforcer les compétences des professionnels et bénévoles des mouvements d’éducation populaire, en coopération avec les acteurs culturels.
En d’autres termes, il s’agit de mieux faire dialoguer institutions et initiatives citoyennes pour que la culture reste une affaire vivante, ancrée dans le quotidien.
Les fédérations régionales forment le socle de ce partenariat, en lien étroit avec les services de l’État. Leur rôle est central : porter la voix des habitants, inventer des formes d’action culturelle inclusives et renouveler sans cesse les manières d’apprendre et de partager.
Illustrer la richesse des actions
Si cette convention constitue avant tout un cadre de coopération, les initiatives menées par les fédérations montrent déjà la diversité et la vitalité de l’éducation populaire dans les Hauts-de-France. Pour illustrer la richesse et la diversité des actions portées par les fédérations, plusieurs projets ont été mis en lumière lors de la signature :
- Le programme "Vivre Livre" des Francas, qui donne le goût de la lecture et de l’écriture aux enfants et adolescents. Tout au long de l’année, ce programme déploie de nombreux projets autour du livre, avec un temps fort : la participation au festival national Partir en Livre, organisé en partenariat avec le Centre national du livre (CNL).
- La restitution d’un projet culturel mené avec les enfants du centre social L’Arbrisseau à Roubaix, qui leur a permis de découvrir et de s’approprier des propositions artistiques et culturelles.
- Le festival itinérant "Conteurs en campagne", porté par la Fédération des foyers ruraux des Hauts-de-France. Chaque année, il fait voyager des conteurs professionnels de village en village et propose des spectacles dans les écoles, médiathèques ou salles des fêtes. Ce festival favorise le lien social, valorise l’imaginaire et l’oralité comme outils d’éducation populaire, tout en conciliant exigence artistique et accessibilité territoriale.
Ces initiatives témoignent de l’ancrage territorial des fédérations d’éducation populaire et de leur rôle essentiel dans la démocratisation culturelle, au plus près des habitants.
Des partenaires régionaux pleinement mobilisés
Aux côtés des services de l’État — la DRAC Hauts-de-France, en collaboration avec la région académique à travers sa Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) et sa Délégation régionale académique pour l’éducation artistique et culturelle (DRAEAC) — les fédérations régionales d’éducation populaire se sont engagées dans cette convention.
Parmi elles : la Ligue de l’enseignement, les Francas, les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA), les Pupilles de l’enseignement public (PEP), l’Union française des centres de vacances (UFCV), les Foyers ruraux, l’Union des centres sociaux et socio-culturels, la Coordination des maisons des jeunes et de la culture (MJC) et la Fédération sportive et culturelle, Léo Lagrange animation. Elles ont été accompagnées dans cet engagement par l’Union régionale des associations culturelles et éducatives (URACEN) et le Comité régional des associations de jeunesse et d’éducation populaire (CRAJEP).
Cette signature s’est déroulée en présence des représentants de l’État : Jean-Gabriel Delacroy, secrétaire général pour les affaires régionales (SGAR) des Hauts-de-France ; Paul-Marie Claudon, préfet délégué à l’égalité des chances ; Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles Hauts-de-France ; Sophie Béjean, rectrice de la région académique des Hauts-de-France, rectrice de Lille.
La signature a été ponctuée de témoignages et de restitutions artistiques, avant un temps convivial réunissant les signataires, les partenaires institutionnels et les habitants. Cette mobilisation collective illustre la vitalité du tissu associatif régional et son rôle essentiel dans la construction d’une culture partagée, accessible et émancipatrice.
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