La restauration des couvertures du chœur de la cathédrale de Reims
La restauration des couvertures du chœur de la Cathédrale de Reims (2016-2018), qui datent de l'après Première Guerre mondiale, 1927, s'inscrit dans une campagne de travaux de remplacement et de consolidation de l'ensemble des couvertures de l'édifice. D'un montant de 1 615 732 € HT, financée par l’État, sous maîtrise d'ouvrage de la DRAC Grand Est et sous maîtrise d’œuvre de Lionel Dubois, architecte en chef des monuments historiques.
Les bombardement de la Première Guerre mondiale avaient laissé la cathédrale de Reims partiellement ruinée. Toutes les couvertures en plomb de l'édifice datent de 1927, date à laquelle la toiture a été entièrement refaite, sous la direction de l'architecte Henry Deneux, à qui l'on doit la charpente en béton armé de la cathédrale. Régulièrement entretenue depuis, la couverture a néanmoins montré des signes de faiblesses, lorsque, en 2010, un pan de couverture s'est mis à glisser. Après les travaux de restauration d'urgence réalisés, un diagnostic général des couvertures a permis de fixer des priorités d'intervention sur les autres parties fragilisées, ainsi que la programmation, échelonnée, des travaux de remplacement et de consolidation à prévoir pour l'ensemble des couvertures.
L'opération sur les couvertures du chœur s'inscrit dans la première phase qui concerne les travaux prioritaires. Un échafaudage impressionnant, de 40 mètres de hauteur, permettait d'atteindre le chantier et de travailler à l'abri des intempéries.
Découverte du chantier en images
39 tonnes de plomb ont été déposées. Le plomb, envoyé dans une fonderie en Angleterre, a été refondu afin d'être réutilisé. Il a été livré sous forme de "tables", des plaques de plomb d'environ 140 kg, de 0,75 m sur 2,5 m, pour les plus grandes, qui seront posées sur le versant.
Au total 80 tonnes de plomb seront nécessaires pour la restauration du choeur, le plomb neuf fourni sera chimiquement le même que le plomb d'origine.
Lors de la pose, les tables seront repliées à l'intérieur et posées en quinconce, afin d'augmenter l'étanchéité et permettre une meilleure fixation, le tout sera ensuite fixé par une bande de cuivre et des clous de cuivre ou d'inox.
Le voligeage (les planches de bois sur lesquelles était fixé le plomb) a été retiré, et sera refait totalement à neuf, l'essence de bois retenue est le sapelli.
La charpente en béton est mise à nu, ce qui permet d'admirer le travail réalisé par les restaurateurs du début du XXe siècle, qui on réalisé cette charpente en béton sur le modèle classique de la charpente en bois.
Henri Deneux, l'architecte de la reconstruction, a repris un procédé inventé au XVIe siècle par Philibert de l'Orme (1514?-1570).
La charpente est conçue à partir de planches "normalisées" en béton armé, reliées, notamment, par un système de clavette en bois et de clés en ciment. Un niveau de complexité rarement atteint depuis. Henri Deneux s'est inspiré des charpentes en bois pour réaliser le process, les planches en béton armé étaient numérotées, pour faciliter la pose.
Toutes les attaches, clous... sont retirés et les trous, les fissures rebouchées.
La mise à nue a révélé des problèmes d'infiltration. La ferraille a fait exploser le béton à certains endroit. Un cabinet d'étude a été missionné afin de déterminer les éventuelles fragilités du béton. Les planches trop abîmées seront remplacées, selon un protocole qui est en cours d'étude.
Les dernières étapes du chantier en images
Les travaux ont confirmé le bon état de la charpente en béton, conçue par Henri Deneux.
Les planches en béton armé, qui constituent la charpente, ont toutes été vérifiées et les différentes attaches, clous retirés... . L'étude des zones sur lesquelles des problèmes d'infiltration avaient été repérés n'a pas révélé de fragilités du béton.
Les planches de bois sur lesquelles sont fixées le plomb (le voligeage) ont été remplacées en bois de sapelli.
Les 39 tonnes de plomb qui recouvraient la charpente ont été déposées et refondues.
Au total 80 tonnes de plomb auront été nécessaires. Un plomb reconditionné sous forme de "tables" de 140 kg. Repliées et posées en quinconce, afin d'augmenter l'étanchéité et permettre une meilleure fixation, elles ont ensuite été fixées par une bande de cuivre et des clous de cuivre ou d'inox.
Sur la toiture de la cathédrale, au niveau du faîtage, sont placés, en alternance, des trèfles et des fleurs de lys. Ces dernières marquaient la reconnaissance envers les rois Charles VIII et Louis XII qui avaient soutenu la restauration de la cathédrale, dont la toiture avait été détruite par un incendie en 1481. Retirées à la révolution, elles ont été replacées après la Première Guerre mondiale. Leur restauration comprend une dorure à l'or fin.
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