La modification de son nom réglementaire par un arrêté ministériel du 23 novembre 2023 lui permet de se doter désormais d’une nouvelle identité. Dénommé Ecomusée du Véron depuis sa création en 2003, cet équipement intercommunal bénéficiant de l’appellation Musée de France devient ainsi Musée du Véron, un musée d’anthropologie socio-culturelle accessible à tous.
Rouvert le 10 février 2024, le nouveau parcours de visite « Faire Monde » invite à (re)découvrir la diversité humaine dans le temps et dans l’espace en interrogeant le dialogue que l’humanité entretient depuis ses origines avec son environnement.
Pour marquer la réorientation de son projet stratégique, le musée renouvelle son identité visuelle en l’enrichissant par une approche pluriculturelle. Nathalie Fonteneau du collectif MESH et Camille Bonnivard pour le graphisme, ainsi que Amandine Peyresoubes pour la scénographie, ont écrit le nouveau chapitre de la communication muséale.
En phase avec le rapport de la mission ministérielle Musées du XXIe siècle (2017), la visite devient immersive afin de rendre les collections accessibles à tous. Les dispositifs interactifs (tactiles, visuels, auditifs, olfactifs) proposent aux enfants et aux adultes, aux amateurs et aux experts, une déambulation stimulante qui alterne ludisme et connaissance. Les miroirs ponctuant la visite invitent chacun à questionner ses certitudes : Qui suis-je ? Où vais-je ? Comment ? Pourquoi ?
Ce récit libre propose de reconsidérer la place de la pensée et de la contemplation dans les civilisations actuelles. À l’extérieur, le paysage composé d’une prairie bocagère de 5 hectares, classée Espace Naturel Sensible (ENS), fera l’objet d’une étude scénographique soutenue par l’État et permettra de prolonger la démarche réflexive initiée par le parcours intérieur. Prévue pour cinq ans, cette exposition foisonnante (500 objets) questionne notre rapport à la nature (végétaux, animaux), à l’innovation (objets) et aux étapes fondatrices de la vie humaine (naissance, mort). De la préhistoire à l’époque contemporaine, comment en Europe, en Afrique ou en Océanie, vit-on sur notre planète ?
Le propos fait dialoguer les collections du musée issues du territoire de la Touraine avec des œuvres d’art, des objets du quotidien et des documents issus de collections publiques et privées venant de toute la France. Inspiré de l’anthropologie sociale et culturelle, ce dialogue inspirant incite à décloisonner le regard sans hiérarchie entre les collections ethnographiques et artistiques. Dans la période incertaine que nous traversons, qualifiée d’anthropocène *, le visiteur est ainsi invité à questionner les différentes façons de « faire monde », à privilégier l’étonnement et l’émerveillement plutôt que la hiérarchisation du vivant.
Bonne visite !
* En 2000, le biologiste américain Eugene F. Stoermer, le chimiste et prix Nobel de chimie néerlandais Paul Josef Crutzen évoquent ce terme pour la première fois. Cette nouvelle phase géologique, dont la seconde révolution industrielle du XIXe siècle serait le déclencheur principal, est marquée par la capacité de l’homme à transformer l’ensemble du système terrestre.
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