Reconnaissance des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan au patrimoine mondial de l’UNESCO : l’implication de la DRAC Bretagne dans une démarche collective

Les mégalithes de Carnac et les rives du Morbihan constituent l’un des ensembles archéologiques les plus remarquables d’Europe. La densité des menhirs, de leurs alignements, des stèles gravées, des dolmens et des dépôts d'objets mobiliers est ici unique. Leur inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, officialisée ce 12 juillet 2025, représente une reconnaissance internationale de la valeur historique, culturelle et scientifique de cet ensemble. La Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Bretagne, à travers ses services spécialisés — le Service Régional de l’Archéologie (SRA), la Conservation Régionale des Monuments Historiques (CRMH), l’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine du Morbihan (UDAP56), ainsi que le service Musée  —  a joué un rôle clé dans le processus de préparation de cette reconnaissance internationale.

Une dynamique collaborative au service de la reconnaissance mondiale

Conçu, travaillé, mûri, affiné durant de nombreuses années, le projet puis le dossier porté par l’association Paysages et Mégalithes, elle-même créé en 2013, a été déposé par la France au Centre du Patrimoine mondial en janvier 2024. Le processus international d’évaluation du dossier a été mis en place sur une durée de dix-huit mois, jusqu’à la reconnaissance du 12 juillet dernier.

La synergie entre les services de la DRAC Bretagne illustre une approche intégrée mêlant recherche, protection, gestion et valorisation. Cette collaboration a été un atout majeur pour répondre aux exigences de l’UNESCO, qui requiert non seulement une reconnaissance scientifique mais aussi un engagement fort en matière de conservation, de valorisation et de transmission aux générations futures. L’implication active et collective de la DRAC Bretagne et de ses services spécialisés a été déterminante dans la démarche de reconnaissance des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan au patrimoine mondial de l’UNESCO. Par leur expertise et leur coordination, ils contribuent à mieux connaître et préserver ce trésor historique tout en renforçant son rayonnement international.

Le Service Régional de l'Archéologie (SRA) : expertise archéologique et suivi scientifique

Le SRA apporte une expertise scientifique essentielle dans l’étude, la connaissance, la conservation et la mise en valeur des mégalithes. En coordonnant les opérations archéologiques préventives et programmées, le SRA assure un suivi rigoureux des découvertes. Il a documenté les ouvrages de stèles, les tombeaux, l’art rupestre et les dépôts enfouis en des points névralgiques du paysage et contribué à la transformation de ce dernier avec l’évolution du trait de côte dès la période néolithique. 

Le SRA a participé au comité scientifique composé de dix-huit archéologues français et européens, spécialistes du mégalithisme. Jusqu’à son décès en 2022, ce comité a été présidé par Yves Coppens, immense scientifique, mondialement connu, l’un des découvreurs de Lucy, longtemps considéré comme le squelette d'australopithèque le plus ancien de l'humanité, paléontologue de renom mais aussi amoureux des mégalithes de Carnac. Christine Boujot, ingénieure de recherche à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne, néolithicienne spécialisée dans le mégalithisme a assuré la vice-présidence de ce comité.

Le SRA a ainsi collaboré étroitement avec les autres acteurs pour garantir que les données scientifiques soient intégrées dans le dossier de candidature et dans les politiques de gestion durable des sites. Il poursuit évidemment le travail de recherche pour faire évoluer la connaissance des sites et de la culture qui les a édifiés.

Le rôle de la Conservation Régionale de Monuments Historiques : protections au titre des monuments historiques par classement-inscription

La CRMH intervient comme un acteur central de la recherche scientifique et de la protection des monuments des sites et des objets. En menant des études approfondies sur les mégalithes en vue de leur protection, elle a fourni une expertise précieuse pour alimenter le dossier de candidature à l’UNESCO. LA CRMH a établi la liste des monuments déjà protégés sur le périmètre, pour certains depuis la liste initiale de 1840, et identifié de nouveaux monuments à protéger.  

L’identification des propriétaires, la réalisation des dossiers de protection et leur présentation en commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA), notamment celle du 10 juin 2022, a abouti à de nouveaux classements et protections. Parmi les 550 sites mégalithiques identifiés dans l’état des lieux UNESCO environ un tiers sont des monuments historiques.

L’Unité Départementale d'Architecture et du Patrimoine 56 : protection et gestion des sites

L’UDAP du Morbihan assure également la protection et la valorisation des sites mégalithiques et veille à leur intégrité face aux enjeux d’urbanisme et de développement territorial. L’UDAP56 accompagne les projets d’aménagement en lien avec les collectivités, garantissant que les interventions respectent la valeur patrimoniale des sites. Son expertise a été sollicitée pour la rédaction des documents de gestion et de valorisation, indispensables à la candidature UNESCO. 

Elle assure également directement l’entretien des sites mégalithiques, notamment ceux qui appartiennent à l’État. Elle a même procédé à la restauration d’un menhir sur le site de Kerzerho à Erdeven : opération supervisée par Laure D'Hauteville, Architecte des Bâtiments de France, également conservatrice du site.

Le  Service Musée engagé dans l’accompagnement du projet de nouvel équipement muséographique 

Le musée actuel de la Préhistoire à Carnac, installé depuis 40 ans dans l’ancien presbytère, renferme l’une des plus importantes collections françaises consacrées au mégalithisme. Les infrastructures vieillissantes et le parcours muséographique actuel ne répondent plus aux attentes d’un public en quête d’expérience immersive. La construction d’un nouveau musée a donc été décidée par la ville de Carnac. Les travaux débutent dès cette année, non loin du musée actuel. Le musée s’apprête à faire peau neuve, s’affirmant comme une institution de référence pour la période à l’échelle européenne. 

Le service Musée de la DRAC Bretagne a été  impliqué sur chacune des étapes décisionnelles et sur la validation du projet scientifique et culturel. C’est le projet du cabinet d’architectes Projectiles qui a été choisi pour réaliser le nouveau bâtiment dont l’esthétique évoquera, par son aspect massif et lithique, les monuments mégalithiques tout proches. Pensé comme un marqueur paysager au cœur de la ville, le bâtiment présentera 3200 m² de surface sur trois étages, avec des espaces muséographiques plus grands permettant de mieux valoriser les collections exceptionnelles du musée. Le futur musée de la Préhistoire de Carnac prend en compte le besoin d’espace, pour des réserves actuellement saturées, pour les chercheurs qui travaillent sur les collections et pour améliorer la capacité d’accueil d’ateliers pédagogiques. 

Ce projet, d’un coût prévisionnel de 20 millions d’euros, est porté par la Ville de Carnac, soutenue financièrement par l’État, la Région Bretagne, le département du Morbihan et la communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique. La livraison devrait intervenir en 2027. Une œuvre devrait prendre place dans le cadre du « 1% artistique », dont le dossier sera également suivi en DRAC Bretagne. Son implantation  pourrait se concrétiser dans la lande paysagère entourant le musée ou autour de l’escalier monumental de celui-ci.

Consulter les communiqués de presse 

Rachida Dati, ministre de la Culture, se réjouit de l’inscription des « Mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan » sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

Inscription des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan