1.SAINTE-FOY-LES-LYON (Rhône) – Eglise Sainte-Foy
L’église Sainte-Foy présente, au point de vue de l’histoire et de l’art, un intérêt remarquable. Érigée en lieu et place de l’ancien bourg castral de Sainte-Foy, elle est l’héritière de l’évolution de celui-ci : remplaçant sur ce site une première église plusieurs fois modifiée, l’église actuelle, construite au XIXe siècle, reprend le clocher-porche roman de l’ancienne église et se déploie, en partie arrière, jusqu’au rempart médiéval. Ces trois éléments d’époques différentes sont aujourd’hui compris dans la délimitation du monument protégé.
- Xe au XIXe siècle -
inscription au titre des monuments historiques le 19 juillet 2022 de l’église Sainte-Foy, avec son clocher-porche roman et la portion d’ancien rempart située à son chevet.
© Aurélie Vertu, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Au début du XIXe siècle, l’église centrale du bourg, dédiée à sainte Foy, ne permettait plus d’accueillir les nombreux fidèles de la paroisse, malgré les modifications et agrandissements successifs qui lui avaient été apportés.
En 1838-1839, un projet de reconstruction présenté par l’architecte lyonnais Fleury Gros est accepté par le conseil de fabrique paroissial. Suivant ce projet, l’ancienne église fut démolie en 1840, à l’exception de son clocher dont le maintien avait fait débat. Le nouvel édifice, construit suivant l’axe nord-sud, permit l’extension maximale du monument en lisière du plateau de Sainte-Foy.
Des travaux de gros œuvre furent menés entre 1840 et 1843, sous la direction de l’architecte Christophe Crépet, qui reprit le projet à la mort de Fleury Gros. Cependant, la nef principale et le bas-côté ouest s’écroulèrent à peine construits, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1841. L’architecte départemental Antoine-Marie Chenavard fut alors mandaté par le préfet pour contrôler le bon déroulement de l’édification de l’église, qui fut achevée en 1843.
Plus tard, les parcelles qui jouxtaient le flanc ouest de l’édifice furent acquises par la commune, qui procéda à la démolition du bâti ancien afin de permettre la création du chemin vicinal n°1, future avenue Valioud (percée en 1871). De la même manière les habitations qui se trouvaient en vis-à-vis de la façade principale donnant accès à la nef par trois portes, furent abattues afin de dégager l’espace d’un parvis.
C’est ainsi que la commune détruisit la quasi-totalité des constructions de son ancien castrum, qui laissa intégralement place à l’église. En 1890, le clocher-porche, ancienne entrée historique de l’église par l’ouest alors que le chœur était orienté en direction de la pente, fut complétée par l’architecte Édouard Bissuel d’une flèche en pierre de Tournus. À la même occasion, les arcades aveugles sous le clocher furent évidées afin de permettre d’y circuler. Les sculptures de calcaire du zodiaque, anciennement présentes sur le clocher, furent démontées (neuf éléments datés de la fin du XIe ou du début du XIIe siècles lui appartenant se trouvent aujourd’hui aux musées Gadagne).
Ravivant l’intérêt pour le culte de sainte Foy, dans cette église où circulent des pèlerins de Compostelle, les paroissiens offrirent à leur église un prestigieux buste-reliquaire de la sainte, par Thomas-Joseph Armand Calliat, orfèvre (œuvre de 1890). Enfin, le peintre Eugène Bon (1852-1950) réalisa en 1893 un cycle de peintures murales pour orner la nef : de grands anges aux instruments de la Passion furent réalisés au niveau de chacun des piliers de la nef ; le repas d’Emmaüs, scène de l’histoire des pèlerins d’Emmaüs représenté sur l’arc triomphal du chœur ; ainsi que les quatre évangélistes sur les pendentifs de la coupole. En 1913, sous le mandat de l’abbé Picard et sous la direction de l’architecte Delaval, le choix fut fait de laisser apparentes les pierres des façades. De petits frontons triangulaires furent créés au-dessus des portes d’entrée latérales, faisant écho au grand fronton de l’entrée principale, délimitant un avant-corps central légèrement saillant. Un décor de bandeaux à ornements de brique, qui n’existe plus aujourd’hui, fut ajouté à la façade, donnant un rythme inédit aux élévations, clin d’œil aux vestiges des aqueducs romains traversant la commune. Cette polychromie du décor extérieur fut conservée tout au long du XXe siècle, jusqu’à la réfection de 2020, qui rétablit la sobriété initiale du monument par le choix d’un enduit lisse des façades.
Les importants travaux de restauration des extérieurs ont compris le nettoyage et rejointoiement de l’ancien rempart du bourg contre lequel s’appuie le chevet de l’église. L’édifice a été épuré de sa gangue de grisaille due au temps et à la pollution et apparaît à présent dans une teinte plus claire, la pierre du clocher ayant été nettoyée et les façades enduites.
En intérieur, les sondages réalisés laissent voir des fragments de peintures murales du XIXe siècle, que l’évolution du goût ou l’état du bâtiment lui-même n’ont pas permis de mettre en valeur jusqu’ici. Une meilleure compréhension de ces peintures et de leur histoire au sein des différentes phases de travaux menés dans l’église sera un des enjeux de la restauration à venir des intérieurs de l’église Sainte-Foy de Sainte-Foy-lès-Lyon, elle est l’héritière de l’évolution de celui-ci : remplaçant sur ce site une première église plusieurs fois modifiée, l’église actuelle, construite au XIXe siècle, reprend le clocher-porche roman de l’ancienne église et se déploie, en partie arrière, jusqu’au rempart médiéval. Ces trois éléments d’époques différentes sont aujourd’hui compris dans la délimitation du monument protégé.
Partager la page