Le Lavandou - Villa Jasimoun
- département : Var
- commune : Le Lavandou
- appellation : Villa Jasimoun
- adresse : 9 av. du Colonel Rigaud
- auteur : Alfred HENRY (architecte)
- date : 1952-1957
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites du 28 novembre 2000
Alfred Henry (né en 1920), architecte varois titulaire d’une double formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et à l’Université de Technologie de l’Illinois (Chicago), a été l’élève de maîtres tels Eugène Beaudouin ou Mies Van der Rohe avant de créer sa propre agence à Toulon en 1948. Acteur reconnu de la reconstruction de la ville, il est notamment remarqué pour l’immeuble Le Foch qui lancera sa carrière.
En 1952, Alfred Henry et son associé Jean-Georges Narkisian (1922-1998) reçoivent la commande de la "Villa Jasimoun", un immeuble d’habitation destiné en partie à la location saisonnière.
Composé de sept appartements, cet immeuble est pensé à la façon d’une grande villa. Achevé en 1957, il est finalement l’œuvre d’Alfred Henry seul, les deux architectes ayant choisi de poursuivre leurs carrières séparément dès 1954.
Le plan, atypique, parvient à conserver l’esprit de la villa en scindant l’immeuble en deux corps de bâtiment identiques, articulés par un espace de circulation en retrait dont la façade légèrement arquée dynamise la composition. Ce volume central abrite un escalier monumental permettant de desservir les différents appartements et d’accéder au solarium. Il est éclairé, au nord, par des pavés de verre et, au sud, par une baie protégée par de grands pare-soleil de béton. En façade sud, de part et d’autre de ce volume fonctionnant comme un pivot, les deux corps de bâtiment destinés aux appartements, orientés au sud-ouest et au sud-est, se répondent : les rez-de-chaussée sont dotés de terrasses privatives et percés de grandes baies vitrées rectangulaires ; ils sont surmontés de loggias en porte-à-faux soulignées par un bandeau de béton, qui marque l’horizontalité de l’ensemble et cadre la vue.
La façade nord, plus sobre, est toutefois traitée avec soin : le rythme des travées des appartements s’y lit comme une composition géométrique horizontale alternant des baies vitrées rectangulaires, des pans de murs pleins et de petits percements cubiques disposés en bandeau pour marquer la séparation des étages.
Les façades est et ouest sont parées au rez-de-chaussée d’un appareil de pierres de pays qui se poursuit sur le soubassement des façades nord et sud. Ce parement, ainsi que les larges degrés gravillonnés permettant d’accéder au hall d’entrée, ancrent l’édifice dans son site naturel.
Les ferronneries ornant les loggias en façade sud et la cage d’escalier contrastent, par leur enroulement délicat et leur couleur noire, avec la géométrie et la blancheur de l’architecture.
- Rédacteur : Eve Roy, drac paca crmh, 2013
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