Cap d'Ail - Villa Primavera
- département : Alpes-Maritimes
- commune : Cap d'Ail
- appellation : Villa Primavera
- adresse : moyenne Corniche, RN 564 36
- auteurs : A. de MERLE (architecte), WIELHORSKI (décorateur)
- date : 1911, 1952
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 15 mars 2007
La villa Primavera fut commandée par Alphonse Lenoir au début du siècle, et réalisée par A. de Merlé, qui a inscrit sur la façade sa signature ainsi que la date d’achèvement des travaux.
La villa est composée d’une juxtaposition de volumes géométriques en décrochés. Elle adopte un plan en croix, complété par des ailes placées en oblique à l’est et à l’ouest, ainsi que deux avant-corps, semi-circulaire au sud et rectangulaire au nord. Elle s’élève sur quatre niveaux, dont deux étages de soubassement consacrés aux communs et distingués en façade par un placage de moellons, un rez-de-chaussée destiné à l’accueil, et des étages comprenant uniquement des chambres. On entre dans la villa par un vestibule cruciforme, traité à la façon d’un atrium. Le rez-de-chaussée est destiné aux espaces de réception et d’apparat, complétés par des chambres. Pour la conception de ce niveau, le commanditaire a souhaité un intérieur archéologique, cherchant à allier les principes de distribution antiques à une architecture moderne. Pour le décor, Alphonse Lenoir a fait appel au décorateur parisien Wielhorski, qui a réalisé un programme décoratif aux influences multiples, rappelant les scènes figurées sur les vases grecs de la période archaïque. Cette recherche dans les décors a souvent amené une comparaison avec la villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer, commanditée par l’helléniste Théodore Reinach et réalisée à partir de 1904 par l’architecte parisien Emmanuel Pontremoli. Cependant, contrairement à la Villa Kérylos, la recherche dans la villa Primavera n’est pas aussi aboutie, et le commanditaire se permet des libertés, notamment dans le mobilier, de style Empire. De plus, à l’extérieur, la villa étonne par la modernité qu’expriment la netteté des volumes et la nudité des façades, et seuls quelques rares décors laissent deviner la profusion de décors antiquisants de l’intérieur. Les larges baies vitrées, le toit plat, les corniches saillantes et la loggia laissent plutôt imaginer un habitat moderne de villégiature.
En 1952, Gaston Blanc, architecte, divise la Villa Primavera en appartements. Lors de sa division, les cages d’escalier sont fermées, le jour zénithal du vestibule obturé et les peintures murales recouvertes d’un enduit blanc. Au fil des années, de nombreux éléments du mobilier intérieur et des décors de jardin ont disparu. Certaines peintures du rez-de-chaussée ont toutefois été dégagées et restaurées en 2000.
- Rédacteur : Eve Roy, drac paca crmh, 2006
- Source : Laurent Del Rosso, Images du Patrimoine, "Cap d’Ail", Association pour le Patrimoine de Provence, 2003.
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