17.Toulon - Frontale du Port - Le Seillon
références documentaires : Patrimoine XXe architecture domestique
référence cadastre : CN 358
référence : Toulon, CN, CM
n° répertoire : CM 6
photos : J.C. Bruno 2007
conception réalisation : (2008) J.C. BRUNO (Urbaniste), J. MORELLI (Architecte du Patrimoine), C. BRON (Historienne d'Art)
référence photos : TCM 6
référence documentation : Archives municipales Toulon : 222W1852
désignation, adresse : Le Seillon, rue Henri Seillon
coordonnées Lambert : 892563,29 ; 97582,17
statut/ gestionnaire : Copropriété / Gambetta Immobilier
programme : 45 logements + commerces en RDC et entresol
dates et auteurs : PC 27/12/1950
Architecte chef de groupe: Jean de Mailly
Architectes d'opération : Jacques Berthelot , Guy Malenfant
maître d'ouvrage : Association Syndicale de Reconstruction
composition typologie : Barre
éléments techniques bâtis : Structure béton armé et panneaux préfabriqués
caractéristiques : Immeubles faisant partie de l'opération de la reconstruction du port de Toulon
Historique :
La frontale du port est un projet qui s'inscrit dans le cadre de la reconstruction de la ville de Toulon après la seconde guerre mondiale. Le premier projet de la reconstruction du front de mer est mené par Louis Madeline (1891-1962), architecte urbaniste parisien, Grand Prix de Rome. Ce projet qui prévoit de raser la partie sud du centre ancien sur une largeur de cinquante mètres depuis le quai est jugé trop ambitieux et trop onéreux pour la ville. Il est donc abandonné au bénéfice du projet de l'architecte Jean de Mailly nommé en 1950 à la direction de la reconstruction de Toulon. J. De Mailly reconduit l'équipe d'architectes d'opération mise en place par Louis Madeline : Gaston Petit, Lucien Barbe, Maurice Leclercq, Guy Malenfant, Jacques Berthelot, Henri Bertrand-Arnoux, Jules Roustan, Bernard Noël, Jacques Le Barbé.
Le projet de J. de Mailly et de son équipe prévoit la création des nouveaux quartiers, tout en prenant soin de ne pas bouleverser la structure urbaine ancienne du centre-ville, ils engagent le travail et les réflexions du Mouvement Moderne des années 1950 ainsi que les nouvelles techniques constructives de cette même époque.
Edifice :
Le Seillon situé en troisième rang par rapport aux bâtiments de la frontale (nommé unité 3, bloc H), est un bâtiment qui s'intègre totalement dans le tissu de la vieille ville, prenant accroche sur des bâtiments et des espaces publics existants. La barre principale s'aligne sur la rue Henri Seillon anciennement rue des Marchands. Un passage avec guichets comme sur les immeubles du quai permet la liaison avec la place de la Poissonnerie.
Le bâtiment est composé de deux parties séparées en façade sud par une bande verticale pleine traitée par un bas relief à motifs géométriques en béton brut de décoffrage.
Cette bande correspond à un changement de la composition de façade qui d'un côté traite le thème des loggias avec des persiennes à plusieurs vantaux en bois repliables et à lames orientables et de l'autre côté celui de la coursive distribuant les logements. Les logements sont dans les deux cas traversants mais avec les dispositions des pièces inversées. Cela permet d'intégrer avec harmonie une architecture moderne (barre avec un linéaire de façade important) dans un tissu ancien où la taille des parcelles définit un rythme de changement de façade très rapproché.
Au nord la composition architecturale des façades est dictée sans dissimulation par la structure en poteaux et poutres en béton avec une trame de 3m33. Les portes-fenêtres sont centrées sur des panneaux encadrés par les éléments de la structure créant un rythme répétitif qui n'est pas perceptible sur les façades orientées sud.
Ce système de trame permet, selon les divisions, de créer toute une gamme d'appartements allant du studio au T4 par le simple ajout de cloisons séparatives, elles-mêmes préfabriquées.
Auteur (s) :
Jean de Mailly est né en 1911 et mort en 1975. Il est connu pour avoir été un des trois architectes du CNIT dans le quartier de La Défense.
Il suit ses études dans l'atelier de Charles Lemaresquier à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts. Il est premier grand prix de Rome en 1945, en même temps que Jean Dubuisson et architecte en chef des Bâtiments civils et palais nationaux en 1948. Nommé en 1949 architecte-conseil de l'État pour la région Méditerranée par Eugène Claudius-Petit, alors ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, il est par conséquent amené à superviser la construction d'un certain nombre de bâtiments à Toulon, La Seyne-sur-Mer et Marseille. Il développe une collaboration étroite avec le constructeur Bouygues, avec lequel il réalise un nombre important de projets architecturaux notamment à la Défense.
Il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France en 1968.
Fichier associé :
- Notice monographique documentée
Partager la page