20.La Valette-du-Var - ZAC de la Coupiane - La Coupiane
références documentaires : Patrimoine XXe architecture domestique
référence cadastre : AW 64, 26, 28, 32
référence : La Valette-du-Var AV, AW, AX, AY
n° répertoire : AW 3
photos : J.C. Bruno 2007
conception réalisation : (2008) J.C. BRUNO (Urbaniste), J. MORELLI (Architecte du Patrimoine), C. BRON (Historienne d'Art)
référence photos : LV AW3
référence documentation : Service Urbanisme-commune de la Valette-du-Var
Cabinet d'architecture Duchier, Bonnet, Pietra (successeur du cabinet Dravet, Borde, Nothelfer)
821 avenue Irène et Frédéric Jolliot Curie 83130 La Garde
désignation, adresse : ZAC-de-La- Coupiane, Avenue Paul-Valéry
coordonnées Lambert : 897188,81 ; 98582,08
statut/ gestionnaire : Copropriété - Jomel
programme : Tranche réalisée par Dravet, Borde-Fries Bât 11, 12, 13, 18, 19, 26, 27, 39, 54 et annexes = 323 logements, achèvement travaux le 12/10/67, conformité le 29/01/69
dates et auteurs : PC : 13/03/1964
Architectes : Dravet, Borde, Fries
maître d'ouvrage : Monsieur Maire - SCI La Coupiane
composition typologie : Barres et tours
éléments techniques bâtis : Ossature béton armé remplissage agglomérés. Planchers poutrelles précontraintes, hourdis et dalle de compression. Isolation fibre d'amiante en plafond. Menuiseries extérieures en bois du nord vernis.
caractéristiques : Opération intégrant des qualités de logements (surfaces, orientations) dans un projet d'ensemble ayant pour souci la qualité environnementale et le cadre de vie.
Historique :
Dans ces années, les besoins en logements s'intensifient sur l'agglomération toulonnaise. Pour y répondre, les pouvoirs publics vont orienter l'urbanisation vers les communes limitrophes comme La Valette-du-Var, où se trouvait un foncier important, plat et facilement aménageable. La réalisation de la pénétrante est en 1964 entre la place du champ de Mars à Toulon et Le Tombadou à La Valette rendait ces terrains facilement accessibles.
Monsieur Maire ingénieur, maîtrise un terrain à La Coupiane. En 1963, il demande à Monsieur Fries architecte de déposer une demande d'accord préalable pour environ 200 logements. La direction départementale donne l'accord à condition que ce projet soit intégré à un projet plus ambitieux d'au moins 800 ou 900 logements et impose Monsieur Meillassoux urbaniste pour réaliser un plan d'aménagement (plan comprenant la Coupiane 1 et les Engouvins en partie réalisé).
Du projet d'origine l'opération les Peupliers, tour avec restaurant panoramique, que devait réaliser Alfred Henry, ne fut pas construite. Seules les fondations furent réalisées.
Le programme s'articulait autour d'un axe central est-ouest, avec des surfaces commerciales en pied d'immeubles et avec au cœur du projet un centre récréatif avec snack, restaurant, piscine, tennis. Des terrains étaient réservés aux équipements scolaires.
Dans le dossier de la ZAC de 1974 il est dit que l'opération de la Coupiane a fait l'objet d'un dossier programme portant sur une première tranche de 900 logements prise en considération par la FDES en décembre 1968. La première tranche fut réalisée par Dravet, Borde-Fries avant la création de la ZAC qui date du 08/09/1970. L'opération aurait compris 2144 logements et le centre commercial et récréatif des nouvelles galeries. La commune était l'organisme aménageur entendant réaliser elle-même les équipements publics. Suite à des difficultés financières, en 1971 le conseil municipal modifie le programme en limitant le périmètre de la ZAC à un territoire plus restreint et en définissant un règlement d'urbanisme qui diminue le COS et la hauteur des immeubles ainsi que le nombre de nouveaux logements.
Edifice :
L'objet de la fiche correspond à la tranche 1 du projet de la zone d'habitation de la Coupiane (réalisée par le cabinet Dravet, Borde- Fries) qui est à l'origine de l'urbanisation du quartier (ZAC de la Coupiane). Le projet général prenait en compte l'orientation du soleil et la topographie des lieux. La valeur qualitative de ce projet est visible à plusieurs niveaux :
1 - la taille des appartements avec des grandes terrasses et duplex aux derniers niveaux,
2 - traitement climatique, avec les brise soleil en bois et l'orientation des immeubles,
3 - préoccupation sociale avec de nombreux équipements de vie communs (places, rues, commerces, locaux pour les copropriétaires),
4 - projet exemplaire en terme de traitement urbain.
Au nord, dégagés du masque de la colline, les bâtiments s'articulent autour du mail central est-ouest projeté. Les bâtiments se développent le long d'espaces publics bien définis (voirie, mail, place). Les constructions se développent en R+5 avec des duplex aux 4ème et 5ème niveaux. Les logements ont de belles surfaces avec des terrasses au dernier niveau. Les duplex permettent d'éviter de mettre un ascenseur. Tous les logements sont accompagnés de loggias d'une profondeur de 2,70 m au-delà de la pratique du moment.
Les commerces développés en rez-de-chaussée, côté sud se situent en retrait de la façade. Il se dégage un portique assurant la protection contre la pluie en hiver et le soleil en été avec en partie haute des claustras en lames de bois horizontales de même type que les garde-corps. Sur les deux tours construites par le cabinet Dravet, Borde et Fries des lames verticales en bois permettent d'occulter les loggias orientées à l'ouest.
La première tranche, mail et bâtiments ainsi que les deux tours, est achevée en 1968.
Au sud, près de la colline du Thouar sont projetés des bâtiments type tours pour faire bénéficier du maximum d'ensoleillement les logements. Ces tours étaient assises sur des socles permettant de différencier les flux piétons et automobiles et assurant le stationnement des automobiles.
Suite à des démêlés entre le promoteur et la banque, le projet est arrêté. La banque reprend le projet et ne garde pas l'équipe de conception ; elle fera appel à Pierre Guieu pour réaliser la deuxième tranche : les 10 tours conserveront leurs implantations d'origine mais sans le socle initial.
Auteur (s) :
Pierre Fries est né en 1931 à Zurich et sort en 1955 diplômé de l'école polytechnique de Zurich. Il continue ses études à Atlanta au Georgia Institut of Technology. En 1957 il revient en Europe et cherche à s'installer dans le Midi de la France, région où il venait en vacances dans sa jeunesse. Il trouve du travail chez C. Pelletier, architecte puis travaille chez Alfred Henry, architecte. Là il fait la connaissance d'un promoteur ingénieur Monsieur Maire et s'associe avec Borde et Dravet architectes pour l'opération de la Coupiane.
Il a comme référence l'architecture du nord de l'Europe (Jacobsen...) et le Corbusier. En 1970 il quitte le cabinet qu'il avait créé et s'installe à son compte ; il réalise de nombreuses villas, collabore avec Jacques Burois, peintre décorateur, et enseigne à l'école d'architecture de Luminy à Marseille jusqu'en 1996.
Jean Dravet est né à Toulon en 1927, Il sort diplômé en 1958 de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts (stages : Egger, Gillard, Crozet, Boyer, Chirié). Il s'associe avec Georges Borde et Pierre Fries architectes. Il arrête son activité dans les années 1990 et décède en 1996.
Georges Borde est né à Chaumont en 1930. il fait ses études à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts et à l'Institut d'Urbanisme et sort diplômé en 1959 (stages :Vivien, Lagneau, Gillet).
Il s'installe à Toulon et crée le cabinet avec Dravet et Fries puis avec Nothelfer. Il arrête son activité en 1995.
Cabinet d'architecture important de l'aire toulonnaise ces membres évolueront. Pierre Fries sera remplacé par Georges Nothelfer. Le Cabinet Dravet-Borde-Nothelfer réalisera de nombreuses opérations : du logement aux bâtiments industriels en passant par la commande publique (écoles, institutions socio-éducatives, sécurité sociale, trésorerie, génie rural, EDF, armée...) ainsi que de nombreuses villas dans le Var.
Fichier associé :
- Notice monographique documentée
Partager la page