23.La Garde - Les Restanques du Thouar
références documentaires : Patrimoine XXe architecture domestique
référence cadastre : AI 899,459, 592, 593, 670, 901 non inclus les villas
référence : La Garde AI
n° répertoire : AI 3
photos : J.C. Bruno 2007
conception réalisation : (2008) J.C. BRUNO (Urbaniste), J. MORELLI (Architecte du Patrimoine), C. BRON (Historienne d'Art)
référence photos : LG AI3
référence documentation : Mairie, Service Urbanisme
désignation, adresse : Les Restanques du Thouar, Place de Jacarandas
coordonnées Lambert : 898684,22 ; 98841,68
statut/ gestionnaire : Copropriété - Foncia
programme : Logements, commerce
dates et auteurs : PC du 28/10/65 pour 9 bâts. de 308 logements et 3 commerces. Avenant le 27/06/66, le 15/12/67.
Achèvement des Travaux :
- bât A, B, C, D le 21/02/69
- bât E, F, G 26/04/68 ât H, 05/06/70
- bât I, 01/12/69
Architecte : Alfred Henry
maître d'ouvrage : Cartel Immobilier des Fonctionnaires et agents de l'Etat de la ville de Toulon
composition typologie : 9 bâtiments en barre de R+3 à R+6 et villas
éléments techniques bâtis : Structure gros oeuvre béton, poteau dalle
caractéristiques : Programme mixte. Qualité d'implantation des immeubles dans un terrain en déclivité. Usage de balcons filants sur toutes les façades sans mur de refends.
Historique :
L'opération financée par un cartel de fonctionnaires (préfecture, armée..) visait à répondre aux besoins de logements sur l'agglomération toulonnaise. Elle s'installe sur les contreforts sud de la colline du Thouar face au vieux village sur son rocher. Le plan général permet d'ouvrir de nouvelles voies assurant l'urbanisation du secteur avec dans la partie haute, la plus pentue : les villas et dans la partie basse : les immeubles.
L'implantation des parties pavillonnaires et collectives est fort différenciée. Les lots recevant les villas suivent les courbes de niveaux rappelant les lotissements d'avant-guerre.
Les collectifs sont installés de manière orthogonale entre eux suivant la tendance de la période.
Cette différence ne permet pas au premier abord d'appréhender l'opération dans son ensemble.
Edifice :
L'opération Les restanques du Thouar est caractérisée par un programme mixte d'immeubles et villas.
Les villas gardent certains éléments du style régional ; des années 60 comme la gênoise et le balcon tournant à l'étage pour bénéficier de l'ensoleillement avec une orientation est et sud.
Les immeubles par contre ne font aucune référence au régionalisme et utilisent le vocabulaire dit du "balcon filant " ; en développement à cette époque. Cet élément caractérise la typologie des façades qui prennent toute leur force dans l'accentuation de l'horizontalité malgré les 6 ou 7 étages.
Les garde-corps formant un bandeau de façade à dominante opaque, sont composés d'une partie basse en béton et d'une lisse en serrurerie de métal en partie haute. Cette dernière alterne un jeu de barreaux verticaux ou horizontaux pour dynamiser la façade. Les séparations entre les appartements se font par des cloisons de verre acrylique.
Les balcons en porte-à-faux (sans pilastre ni mur porteur) contribuent à l'étirement des façades.
Les volets d'origine sont métalliques pliants et se rabattent dans l'épaisseur de l'encadrement des baies. Une grande partie de ces volets a malheureusement été remplacée par des volets roulants dont le caisson est en applique apparente sur les façades.
Une attention particulière est faite sur le traitement du soubassement. Celui-ci est en effet traité au sud en débord de l'aplomb des façades et habillé en pierre en opus incertum.
Ce socle, élément de transition entre le sol et l'élévation d'immeuble, règle d'une part les différences de niveau du terrain naturel et d'autre part assoit le bâtiment pour mieux affirmer l'horizontalité de la façade à l'échelle de l'immeuble.
Auteur (s) :
Alfred Laurent Ludovic Henry est né le 8 février 1920 à la Londe-les-Maures. Il passe son enfance entre Barcelonnette où il est pensionnaire et Hyères où réside sa famille. C'est son père Marcel Henry, lui-même architecte, qui le sensibilise à la peinture et à l'architecture.
Obtenant son concours d'entrée à l'école d'architecture il poursuit ses études aux Beaux-Arts de Paris (Atelier Beaudouin et Le Maresquier).
Après la guerre, son diplôme d'architecte en poche, il obtient une bourse qui lui permet de partir étudier à l'université de Technologie de l'Illinois à Chicago où il devient l'élève de Mies Van Der Rohe.
Dès son retour à Toulon en 1948, il désire "participer" ; à la reconstruction de la ville. Ses projets d'immeubles (Le Foch) vont propulser sa carrière. Ainsi, très vite, grâce à sa compétence et son talent, le souffle et l'élégance de son architecture trouvent leur place non seulement sur la région toulonnaise mais également à Marseille, Nice et Cannes.
Dans les années 1960-1970 son cabinet s'enrichit d'une trentaine de collaborateurs. Il participe et est récompensé à différents concours nationaux et internationaux.
Des édifices administratifs aussi bien que privés jalonneront ainsi sa carrière. Soucieux de la notion d'apprentissage, il accueillera au sein de son cabinet un grand nombre d'étudiants et de dessinateurs. Parmi eux, certains connaîtront des carrières accomplies tel Takamura le célèbre architecte japonais.
Fichier associé :
- Notice monographique documentée
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