10.1126 - La Valbarelle
le 11e arrondissement, à l'est de Marseille, le long de l'Huveaune
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X ;: 1126, p 27. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : La Valbarelle
35 avenue Abbé Lanfranchi, avenue Jacques Bonfort
quartier de la Valbarelle 13011
Lambert 3 : latitude 3.11875 ; longitude 43.2862
Accès : bus 15 : Sainte-Marguerite - Les Escourtines, bus 18 : Préfecture - Le Bosquet, bus 40 : Timone - Aubagne
propriétaire : Habitat Marseille Provence, 25 avenue de Frais Vallon, 13013, Marseille, 04 91 10 80 00
programme : Groupe d'habitation de 353 logements et 10 immeubles avec commerces, écoles et crèche.
Maître d'ouvrage : OPHLM Ville de Marseille.
dates, auteurs : Permis de construire en 1955, achèvement de travaux en 1954 et 1957.
Louis Escoubeyrou, Georges Imbert, architectes.
Entreprise, Maurice Icard.
site : Site en contrepente au nord de la chaîne de Saint-Cyr, sous le Canal de Marseille. Altitude entre 58,50 et 75,50 m. Zone d'habitations denses en ordre discontinu, Secteur C du Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Plan discontinu réalisé en deux phases, typologies différenciées : tours, barres, blocs.
Trois tours : R+15, barres de R+5 et blocs de R+2.
bâti : Ossature porteuse apparente en façade, poteaux, poutres, béton banché formant séparatif d'appartements. Assez bon état général.
Cf. notices : 0504 - Sulfur City
sources : AD : 2071 W 6 (22.509), 165 W 31, 35, 93, 12 O 112, 312, 1754
Contexte :
Dès les premiers plans d'urbanisme du XXe siècle, la question du développement de l'est marseillais est posé. J. Greber y fait passer ses park-ways confortant la qualité paysagère de la vallée de l'Huveaune.
E. Baudouin reprendra le thème doublé d'une image de développement industriel non polluant (électricité, tramway) dédié même à "l'emploi féminin". Les dessins de Chrysochéris sur la vallée de l'Huveaune resteront des modèles.
Le Plan Directeur d'Urbanisme de 1949 maintient le caractère mixte résidentiel et industriel. L'industrie se logera entre la voie de chemin de fer et la route de Toulon, et le secteur entre Sainte-Marguerite et la Valbarelle ressortira du principe de la "ville verte".
La Valbarelle est sans doute un des premiers grands ensembles réalisé dans ce secteur. Pourtant les infrastructures tarderont à voir le jour, le secteur industriel ayant largement occupé le fond de vallée et estompé la grâce du lit de l'Huveaune.
Restera une cité linéaire congestionnée où pavillonnaire et grands ensembles voisinent et dont la désindustrialisation vont se poursuivre au profit des zones commerciales.
Description :
Située sur les piedmonts de la chaîne de Saint-Cyr, la Valbarelle a gardé le caractère de campagne, bien que largement occupé par le stationnement.
Néanmoins, il est évident que le bassin d'emploi des industries locales (constructions mécaniques, chimie, aluminium) aura déterminé l'implantation d'un tel programme.
Réalisé en deux tranches, le projet semble avoir fait l'objet de plusieurs études, un peu comme une mise au point progressive des typologies de logements. Le plan de masse reflète cette succession d'étapes bien que la distribution des immeubles parallèle et perpendiculaire à la pente reste le dénominateur commun de l'opération. La distribution des immeubles reste déterminée par les lacets de la voie qui effectue une montée d'une vingtaine de mètres. L'entrée par une transparence, frappée au nom du groupe et du logeur, renforce le caractère propre aux cités de l'entre-deux-guerres. La place qui précède cette entrée est marquée d'un petit centre commercial ouvert sur l'espace extérieur et non enfermé dans la cité. À cette première écriture succède une seconde manière faite de volumes plus libres aux gabarits plus marqués. En effet dans la pente précédant le canal de Marseille, se distribuent des plots, des barres et des plaques, sortes de tours à plusieurs cages.
Les barres sont implantées parallèlement à la pente, ouvrant les séjours des appartements vers le sud en contrepente. Les tours à l'inverse s'implantent selon la ligne de plus grande pente, formant une herse qui ne fait pas écran à la colline. Enfin, les plots plus bas se réfèrent à des vues sur la vallée de l'Huveaune.
Parmi les traits communs de ces typologies, on trouve un niveau de caves, émergeant le plus souvent du sol et constituant une terrasse aux bâtiments. Cette permanence d'un étage servant, inhabité, donne à l'échelle piétonne une impression de sévérité technique qui l'emporte sur toute bienvenue.
Les autres caractères restent liés aux divisions des volumes étagés en soubassement, plein-corps et couronnement. Ces divisions sont marquées par des corniches au profil en chanfrein. Le soubassement absorbe le sous-sol émergeant et le rez-de-chaussée, alors que le couronnement est défini par un niveau d'attique en retrait renforçant l'ombre portée de la corniche.
Les espaces extérieurs laissent quelques bosquets reliques, le reste est largement occupé par les automobiles, les voies larges, les pentes fortes.
Les teintes là encore ont été changées, retrouver la polychromie d'origine serait sans doute plus valorisant pour les immeubles qui comptent dans le paysage.
Auteurs :
Georges Imbert,
architecte arlésien, diplômé avant-guerre, est inscrit au tableau de l'Ordre dès 1942.
Il réalise des logements avec Van Migom, Pélissier et Emile Sala aux quartiers des Minimes (1955), du Trébon (1962) et Grifeuille à Arles (1963). Son nom apparaît sur des projets à Port-Saint-Louis, Salon et les Saintes-Maries-de-la-Mer. Présent pour un lotissement à Marseille vers Saint-Marcel, la Valbarelle sera son seul grand projet marseillais.
Louis Escoubeyrou,
aussi inscrit dès 1942 au tableau de l'Ordre, n'est mentionné que pour un immeuble de logement dans le 4e arrondissement, sans doute était-il le correspondant de G. Imbert à Marseille pour la Valbarelle.
Fichiers associés :
- Carte du 11e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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