1.0719 - CLI rue de Suez
entrée du port, plein ouest sur la baie, le 7e arrondissement
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 0719, p 13. 2005
Label Patrimoine du XXe siècle, 2006
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : CLI rue de Suez, 13,15 &17 rue de Suez, quartier du Pharo 13007
Lambert 3 : lat. : 3. 2127 ; long. : 43.1728
Accès : métro 1 : La Timone - La Rose
métro 2 : Bougainville - Sainte-Marguerite
bus n° 81 : Saint-Just - Le Pharo, bus n° 83 : métro rond-point du Prado - Joliette
propriétaire : Syndicat des Copropriétaires
programme : Immeuble urbain de 65 appartements, commerces et garages.
dates, auteurs : Permis de Construire 1965. Livraison 1972.
Maître d'ouvrage : Compagnie Lyonnaise Immobilière.
Atelier Delta architecte : Pierre Averous, Yves Bonnel, Louis Dallest, Raymond Perrachon, Bernard Tarrazi.
Entreprises : SGTBA, Balancy et Briare.
site : Ilot central est du lotissement des Catalans. Terrain en faible dénivelée est-ouest entre 7,5 et 9,00 m, superficie de 1300 m2. Secteur d'habitation B (tissu urbain) sur le Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Profil d'alignement sur la rue de Suez et Charras, angle traité en volume.
Épannelage entre R+6, à R+8 avec étage en retrait sur rue.
bâti : Immeubles en ossature de béton armé, entrées très vitrées. Très bon état général.
sources : AD : 28 (75.277), 77 J 258-274, 564-570
Revue Prado n° 9, 1973
M. H. Biget, J. Sbriglio, Guide d'architecture, Marseille, Parenthèse, 1993
Contexte :
Le quartier du Pharo ne s'urbanise qu'à la fin du XIXe siècle avec un lotissement des terrains des anciennes infirmeries abandonnées depuis le XVIIe siècle. L'après-guerre destinera le quartier à la construction dense, avec un ensemble de buildings, image américaine et moderne d'une ville dynamique. C'est Fernand Pouillon qui sera chargé d'étudier un plan d'urbanisme de détail sur le site des Catalans et du Pharo. Il associe barres et tours en écho au quartier de la Tourette qu'il est en train de réaliser. Si la périphérie du lotissement voit bel et bien émerger une demi-douzaine de tours, la partie centrale maintiendra le quadrillage de ses rues et ses profils urbains à l'alignement.
Ces gabarits post-haussmanniens posent naturellement des problèmes aux constructions modernes qui s'appuient sur une certaine liberté de forme. Entre les profils sur l'espace public et les règles de servitudes sur cour, ici, assez étroites, le projet définitif passera par plusieurs adaptations qui expliquent la longue durée de réalisation de l'ordre de huit années pour moins de 100 logements.
Description :
L'immeuble se compose de quatre cages d'escaliers distinctes, séparées par un joint de dilatation. Sur la rue Charras, les cages distribuent deux appartements par étages, appartements traversants avec les séjours donnant au sud sur la cour. C'est donc au nord que la façade urbaine va se situer. En rez-de-chaussée, le projet prévoit d'implanter des activités commerciales de pied d'immeuble alternant avec les halls d'entrée. Avant le retour sur la rue de Suez, une transparence ménage un accès au parc de stationnement situé en sous-sol ainsi qu'un accès de plain-pied avec la cour, elle aussi entièrement dédiée aux véhicules, donc très minérale.
Sur la rue de Suez, la cage d'escalier, desservie par la cour, comporte six étages sur un rez-de-chaussée surélevé par rapport à la rue et occupé par des petits logements.
La façade sur la rue Charras reste la plus intéressante, verticale, haute et irrégulière pourtant composée sur des registres classiques d'embase, de plein corps et d'attique. La première lecture des plans de distribution montre une structure de voiles minces de béton dont les travées sont assez larges pour la période. D'où la nécessité de recouper les portées, en rive nord, par un faisceau de points d'appuis supplémentaires constitués de voiles minces d'un mètre de longueur environ. Cette bande structurelle détermine une nouvelle travéation, réglant le dessin de la façade.
Sur les plans, on voit bien que ces voiles segmentaires sont associés à des éléments en U, servant de placard et formant remplissage de la paroi. Les fenêtres ferment les intervalles encore libres et se situent à l'arrière-plan des voiles de l'ossature. Le dispositif de paroi épaisse laisse une certaine latitude de composition par déplacement de l'élément de remplissage. Les plans montrent encore que les voiles sont soulignés par des vitrages étroits qui renforcent l'épaisseur de la façade. Il en résulte une façade verticale par la présence des voiles segmentaires, en creux par l'épaisseur des éléments de remplissages et libre par la variation d'implantation des placards de remplissage.
Les vitrages étroits ne seront pas réalisés, les verticales seront assurées par la répétition du motif sur plusieurs étages, ouvrant ainsi à une composition en registres superposés.
Au rez-de-chaussée, la structure apparaît sur deux étages comme pour un entresol, organisant les différents niveaux de la rue déclive. Au-dessus, apparaissent les verticales creusées du plein corps de façade terminées par des regroupements de fenêtres en retrait perturbant l'ordonnance générale de la façade. Le tout couronné par les têtes de voiles séparatifs de terrasses, francs, dessinant une ligne de ciel en dent-de-scie.
Enfin l'élément d'angle, véritable borne tridimensionnelle, qui par un simple jeu de balcons en encorbellement successif conclut la façade de la rue Charras par un volume évasé formé de plans étagés et de voiles verticaux.
Auteurs :
Pierre Averous, Bernard Tarrazi, Yves Bonnel, Louis Dallest, Raymond Perrachon
Pierre Averous, né en 1927 à Marseille, est diplômé en 1953.
À partir de 1957, P. Averous s'associe à Maurice Scialom, ce qui donnera un certain nombre de réalisations à Marseille comme :
Saint-Barthélémy, Picon-Busserine, 1962, avec Bondon et Madeline,
Les Cèdres, 1965,
Val Pin et l'Américaine, 1968,
Massalia Jaurès, 1969,
Les Néreides, 1971.
En 1963 P. Averous, Y. Bonnel, L. Dallest et R. Perrachon s'associent au sein de l'Atelier Delta, rejoints par la suite par B. Tarrazi. Durant vingt-cinq années, le groupe réalisera de nombreuses études d'urbanisme, des équipements et des logements.
Fichiers associés :
- Carte du 7e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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