Léon Véran
Léon Véran (1869-1946) est un architecte DPLG actif de 1896 à 1946, principalement dans le département des Bouches-du-Rhône et à Arles où il intervient comme architecte de la ville, architecte ordinaire des Monuments historiques et praticien libéral.
Léon Véran est le dernier représentant de la dynastie de Véran : arrière-arrière-petit-fils de Pierre Véran (1744- 1819, historien et érudit) ; petit-fils de Guillaume Véran (1803-1885, géomètre-architecte) ; fils d’Auguste Véran (1839-1927, architecte), figure majeure de la scène architecturale locale pendant la seconde moitié du XIXe siècle et les premières décennies du XXe siècle en raison de ses fonctions d’inspecteur des travaux des Monuments historiques, d’architecte de la ville et de praticien libéral.
Formé à l’Ecole Nationale des Beaux-arts, diplômé par le gouvernement en 1896, Léon Véran est le premier architecte de sa famille à bénéficier d’une formation académique.
Il commence par exercer aux côtés de son père auprès duquel il effectue la majeure partie de sa carrière. Sous la direction des architectes des Monuments historiques successivement en poste – Henri Révoil (1822-1900), Camille Formigé (1845-1926), Jules Formigé (1879- 1960) –, il seconde Auguste Véran dans les travaux de dégagement et de restauration du patrimoine monumental d’Arles (cathédrale Saint-Trophime, Mont-de-piété du grand Prieuré, palais de Constantin, amphithéâtre, site des Alyscamps, museon Arlaten, 1909, Hôtel de ville, église des Prêcheurs, porte de la Cavalerie, mosaïque du cimetière de Trinquetaille, église Saint-Jean-de-Moustiers, musée lapidaire, forum, cirque et aqueducs romains) et de Provence (Abbaye de Montmajour ; cathédrale Saint- Sauveur, chapelle des Carmélites, église Saint-Jean-de- Malte et tour de l’Horloge à Aix-en-Provence ; site des Baux-de-Provence ; chapelle Saint-Marcellin à Boulbon ; archevêché, cathédrale de la Major et abbaye Saint-Victor à Marseille ; chapelle de l’Annonciade à Martigues, ; église Saint-Pierre à Mézoargues ; église et presbytère de Saint- Andiol ; pont Flavien à Saint-Chamas ; église des Saintes- Maries-de-la-Mer ; plateau des Antiques mais aussi chapelle Notre-Dame-de-Piété à Saint-Rémy-de-Provence, ; château du roi René, collégiale Sainte-Marthe et chapelle Saint-Gabriel à Tarascon ; temple dit de la Maison basse à Vernègues). Il succède d’ailleurs à son père au poste d’architecte ordinaire des Monuments historiques pour les Bouches-du-Rhône : en 1920, ses attributions concernent l’ensemble du département excepté Arles ; en 1928, elles sont étendues à la ville. En 1937, il est mis à la retraite avec le titre d’architecte honoraire des Monuments historiques et Jacques Van Migom (1907-1980) lui succède.
Au tournant du XXe siècle, en dehors des travaux concernant les Monuments historiques menés pour le ministère des Beaux-arts, Léon Véran cosigne avec son père plusieurs équipements publics dont l’Hôtel des Postes d’Arles (1898-1900) et le groupe scolaire de Port-Saint-Louis-du- Rhône (1901), qui témoignent d’une démarche historiciste et éclectique certainement confortée par les liens privilégiés que les deux hommes entretiennent avec Henri Révoil (ce dernier sera d’ailleurs l’un des témoins du mariage de Léon Véran avec Marthe Tarbouriech le 30 octobre 1899). C’est sous la direction d’Henri Révoil qu’Auguste et Léon Véran réalisent l’église de Mas-Thibert (1898-1900). Concomitamment, à Arles, ils édifient, au sein de l’ancien monastère Saint-Césaire (actuel lycée Jeanne d’Arc), l’église du Bon Pasteur (1899).
Les deux hommes travaillent également pour une clientèle privée pour laquelle ils réalisent maisons d’habitation (hôtel particulier 1 boulevard Clémenceau, Arles, 1899) ainsi que mas et bâtiments agricoles (Léon Véran participe certainement à la restructuration du château d’Avignon, 1893- 1898).
La production personnelle de Léon Véran après la cessation d’activité de son père au milieu des années 1920, semble moins conséquente, tout au moins dans l’état actuel des connaissances. Léon Véran construit l’église de Saliers (1929-1931) dans un style proche du gothique primitif ou encore des chapelles à Avignon. Il édifie également des banques dont le Crédit rural d’Arles (rue Plan de la cour, 1927).
Il semble qu’Eugène Squélard (1886-1952), architecte formé à Liège, établi à Arles depuis le début des années 1920, s’associe puis succède à Léon Véran.
Sources
Archives
- AD 13, Etat civil.
- AD 13, Fonds 18 F, Papiers Auguste et Léon Véran (1836-1940).
- AD 13, Fonds 70 V, Culte catholique : église et presbytère, Dossiers relatifs aux édifices religieux du département dans lesquels interviennent Auguste et Léon Véran.
- AD 13, Série 3 O, Travaux communaux (1850-1951), Dossiers relatifs aux réalisations d’Auguste et Léon Véran dans les communes des Bouches-du-Rhône.
- AD 13 Fonds 167 E, Archives communales des Baux-de-Provence, Dossiers relatifs aux réalisations d’Auguste et Léon Véran aux Baux-de-Provence.
- AM Arles, Série O, Urbanisme, Dossiers relatifs aux réalisations d’Auguste et Léon Véran à Arles.
- AM Arles, Série M, Bâtiments communaux, Dossiers relatifs aux réalisations d’Auguste et Léon Véran à Arles.
- AM Arles, Série Fi, Fonds figurés, Dossiers relatifs aux réalisations d’Auguste et Léon Véran à Arles.
- Médiathèque d'Arles, Fonds patrimoniaux.
Bibliographie
- Baudat Michel, Arles, ville sainte. Les églises célèbres et oubliées, Arles, Actes Sud, 2002.
- Durand Isabelle, « La conservation du patrimoine monumental : la grande affaire du XIXe siècle », Rouquette Jean-Maurice (dir.), Histoire d’Arles, Paris, Imprimerie nationale, 2008, p.909-p.919.
- Rebuttini Sylvie, Thaon Bernard, Auguste Véran, Arles, Actes Sud/ville d’Arles, 2004.
- Thaon Bernard, « L’urbanisme arlésien : des ordres urbains discrets », Rouquette Jean-Maurice (dir.), Histoire d’Arles, Paris, Imprimerie nationale, 2008, p.921-p.939.
Sources imprimées
- Dictionnaire biographique des Bouches-du-Rhône. Annuaire et album, Paris, Editions Flammarion, collection Les Dictionnaires départementaux, 1901-1902, p.1156.
- Masson Paul (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône. Le bilan du XIXe siècle. Tome 6 : La vie intellectuelle, Marseille, ville de Marseille/Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille/ Département des Bouches-du-Rhône, 1914, p.32.
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