Les fouilles archéologiques entreprises en octobre 2015 à Thélus par le service archéologique de la ville d’Arras et l’Inrap sur autorisation de l’Etat (Drac Nord - Pas-de-Calais) ont permis de révéler les fondations du « Moulin rouge » haut lieu d’un de ces cessez-le-feu officieux auquel a participé le caporal Louis Barthas en décembre 1915.
A l’aide de cartes d’état-major, de canevas de tirs, de photographies et de journaux de marche, les archéologues ont localisé au mètre près le moulin et ses structures annexes (bassin, canalisation) ainsi que les vestiges de la maison du meunier.
Dans le cadre de travaux d’aménagements de la zone d’activité des Meuniers à Thélus, le service archéologique d’Arras a exhumé 26 corps depuis 2012 parmi eux, 8 allemands, 1 canadien et 11 français du 50ème régiment d’infanterie dont 6 ont été identifiés.
Fraternisation entre soldats ennemis
Le caporal Louis Barthas, originaire de l’Aude, relate plusieurs cas de fraternisation entre ennemis sur la ligne de front, aux portes d’Arras. Le 10 décembre 1915, l’ unité de Louis Barthas est affectée au maintien de la « Tranchée du Moulin », ennoyée par les pluies. Le quotidien des soldats, la césure entre les hommes de troupe, leur hiérarchie et la société font que les soldats français et allemands se sont sentis plus proches les uns des autres et ont fraternisé en échangeant des propos, des poignées de mains, de l’alcool, du tabac...
Archéologie d’un champ de bataille
L’Artois est l’une des plus importantes zones de combat de la Première Guerre mondiale. En octobre 1914, le front s’installe aux portes d’Arras. La ville reste française, mais l’ennemi occupe les reliefs au nord et à l’est et contrôle le bassin minier. Les trois batailles d’Artois ( décembre 1914, mai/juin 1915 et septembre 1915 ) sont globalement des échecs malgré la reprise de la colline de Lorette. Plus de 300 000 hommes des deux nationalités y perdent la vie.
Un monument commémoratif.
Conformément au vœu de Louis Barthas, un monument a été inauguré le 17 décembre 2015 à Neuville-Saint-Vaast pour commémorer l’élan de fraternité entre soldats.
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