C’est avec un vif intérêt que Mme Rachida DATI, ministre de la Culture démissionnaire, a pris connaissance du rapport de la Cour des comptes Premier bilan du Pass Culture, présenté à la presse mardi 17 décembre 2024. La Ministre partage les préoccupations de la Cour, par ailleurs identifiées dans plusieurs études et évaluations menées à ce jour. Comme l’a indiqué la Cour, le ministère a déjà initié plusieurs actions pour y répondre.
Ce rapport vient en effet conforter le sentiment plusieurs fois énoncé depuis son entrée en fonctions par Mme Rachida DATI que, si le déploiement du dispositif depuis 2021 rencontre un succès notable auprès des jeunes, il n’est pas pour autant devenu l’outil de démocratisation culturelle qu’avaient à l’esprit ses initiateurs. Dans un courrier daté du 14 mai 2024, la Ministre faisait déjà part au président de la SAS Pass Culture d’une analyse qui rejoint celle aujourd’hui formulée par la Cour : « il est à craindre que le Pass Culture ne fasse que conforter la reproduction des habitudes de consommation des jeunes aux dépens de la diversité culturelle ». Elle lui demandait alors un plan d’action dont les premiers résultats devraient être perceptibles dès 2025.
Dans une tribune publiée par le journal Le Monde en octobre, la Ministre a ensuite assigné cinq orientations qui se retrouvent dans les remarques formulées par la Cour : exigence de justice sociale ; incitation à la diversité des pratiques ; mise en cohérence avec la part collective ; éditorialisation et médiation ; développement, à l’usage d’un large public, des possibilités offertes par la géolocalisation. Ces évolutions sont déjà en cours de mise en œuvre.
Sans nuire à l’universalité du dispositif, des solutions concertées ont été étudiées pour moduler le montant du crédit alloué aux jeunes en fonction de leurs ressources, afin de favoriser les publics les plus éloignés de la culture.
Deux rapports seront remis jeudi 19 décembre pour formuler des recommandations sur les modalités d’une part réservée à des propositions de qualité mais moins sollicitées par les jeunes, notamment du côté du spectacle vivant et du patrimoine.
Une évolution des conditions d’âge devrait permettre une meilleure complémentarité entre la mission culturelle de l’École, incarnée dans la part collective, et l’action émancipatrice du Pass individuel.
Le travail éditorial, le développement de la médiation et les fonctions de géolocalisation ont débuté dès juin dernier. Les opérateurs nationaux sous tutelle du ministère ont été sollicités, tant pour imaginer de nouvelles offres faisant la part belle à la médiation que pour contribuer activement à l’éditorialisation de l’application.
Sans attendre les remarques de la Cour, le travail du ministère de la Culture sur le projet de loi de finances 2025, en lien avec le ministère du Budget et des Comptes publics, a enfin visé une maîtrise rigoureuse des dépenses liées au Pass Culture pour rendre le dispositif soutenable dans un contexte budgétaire contraint, sans pour autant que soit fragilisée l’action en direction des publics les plus éloignés ou vulnérables. Cette maîtrise des dépenses comprend une exigence vis-à-vis de la valeur culturelle de l’offre : c’est ainsi qu’en ont été éliminés, dès octobre, les jeux d’évasion (escape games) de l’offre du Pass Culture.
La Ministre reste convaincue que le Pass Culture a déjà représenté pour des millions de jeunes, notamment par le succès de l’offre des librairies indépendantes et des cinémas d’art et d’essai, une chance inédite d’ouverture culturelle. Pleinement en accord avec les conclusions de la Cour des Comptes, la réforme du Pass Culture initiée cet automne concrétisera dès 2025 la promesse du Pass Culture d’être une opportunité exceptionnelle d’émancipation culturelle pour l’ensemble de nos jeunes.