Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, rend hommage à Maurice Lévy, homme de sciences et père de la Cité des sciences et de l’industrie.
Physicien d’excellence, ayant combiné pendant toute sa carrière des activités d’enseignement et de recherche, en France comme aux États-Unis, Maurice Lévy deviendra le meilleur expert en matière de pédagogie scientifique, tout en dirigeant les plus grandes institutions scientifiques françaises.
À la fin des années 1950, à l’invitation du philosophe Gaston Berger, il participe à l’aventure de la création du Centre international de prospective, institution novatrice dont la mission était notamment d’étudier les impacts de la science et de la technologie sur l’homme et la société. Cette expérience le convainc de la nécessité de développer des liens entre le monde universitaire et de celui de l’industrie.
Conseiller scientifique à l’Ambassade de France aux États-Unis en 1967, puis président du Conseil européen des recherches spatiales en 1973 et, enfin, président du Centre national d’études spatiales à compter de 1975, Maurice Lévy développe activement les coopérations scientifiques internationales de part et d’autre de l’Atlantique. Il contribue ainsi à forger l’Europe spatiale moderne et initie le programme Ariane Espace.
Visionnaire et passionné par l’idée de transmission des savoirs, il est chargé, en 1977, par le Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, de rédiger un rapport sur « l’intérêt pour la France de créer un musée des sciences, des techniques et des industries ». Il écrit ainsi que « faire comprendre la science est une tache aussi importante que celle qui consiste à présenter au public les œuvres les plus significatives de la création artistique ». Ce rapport fondateur préfigure la Cité des sciences et de l’industrie dont il devient le premier président en 1985. Au sein de ce nouvel établissement, il peut développer ses convictions les plus profondes : la culture scientifique doit être accessible à tous les citoyens afin de développer l’esprit critique des individus, notamment quant aux perspectives et ambivalences portées par les grands progrès de l’époque. Il a ainsi souhaité l’appellation de « cité » pour rappeler « la continuité entre le monde du savoir, le monde des techniques et celui de l’Homme en société ».
Maurice Lévy a profondément marqué tous ceux qui l’ont connu par son intelligence fine, l’immensité de sa culture scientifique ainsi que par sa grande bienveillance. ADN de la Cité des sciences et de l’industrie, le « rapport Lévy » demeure une référence pour l’ensemble des équipes de l’établissement.
Roselyne Bachelot-Narquin adresse ses sincères condoléances à sa famille, à ses amis et à ses proches.