Pour la 3e année consécutive, le ministère de la Culture a interrogé l’ensemble des festivals dans le cadre du « baromètre des festivals », outil d’observation conduit en partenariat avec le Centre National de la Musique ainsi qu’avec les organisations professionnelles Ekhoscènes, France Festivals et le Syndicat des musiques actuelles.
Les réponses de 1 503 festivals collectées entre le 1er janvier et le 31 août 2025 permettent d’ores et déjà de dégager des tendances qui seront affinées et complétées dans les prochains mois par le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (DEPS) du ministère de la Culture.
La saison 2025 est marquée par un très faible nombre d’annulations (1,4 % des festivals), un moindre impact des aléas climatiques qu’en 2024 et de très bons taux de remplissage. Ainsi, la moitié des festivals ont rempli à plus de 90% leur jauge et un tiers ont dépassé leur jauge maximale, tandis que seuls 6% des festivals ont atteint une fréquentation inférieure à moins de 50% de leur capacité.
Cependant, les tensions économiques restent vives. 79% des festivals répondants déclarent avoir rencontré des difficultés lors de cette édition ; les difficultés financières arrivant largement en tête (près d’un tiers des répondants) comme en 2024. Suivent le recrutement des bénévoles (9% des festivals), et les aléas naturels (8%).
Les festivals souffrent notamment en 2025 de la hausse des frais de voyage, d’hébergement et de restauration (48%), suivis - comme en 2024 - des dépenses techniques, logistiques (45%), et artistiques (41%). Un tiers des répondants déclarent également des frais d’assurance en hausse.
Côté recettes, si les recettes de billetterie et de restauration sont dynamiques (respectivement en hausse pour 44 et 35% des répondants), la tendance à la baisse des subventions publiques se confirme en 2025 (départementales pour 39% et régionales pour 36% des répondants).
Dès lors, si 77% des festivals prévoient un budget excédentaire ou équilibré en 2025, 33% prévoient un résultat déficitaire à l’issue de leur édition.
Malgré ces difficultés, une part significative de festivals (entre 15 et 25%) a fait le choix de la croissance plutôt que celui de la décroissance (nombre global de spectacles proposés, hausse de la capacité d’accueil, du nombre de sites ou de scènes ou encore allongement de la durée de leur événement).
Enfin, les festivals restent globalement optimistes quant à leur avenir : 86% d’entre eux déclarent qu’ils tiendront certainement leur prochaine édition, 12% se déclarent toutefois incertains.
Le bilan complet de l’année 2025, intégrant les données sur les festivals se déroulant entre septembre et décembre, sera publié au printemps 2026.
Ces données sont essentielles pour mieux accompagner les festivals dans les défis qu’ils rencontrent.
Face à l'enjeu de préserver une offre festivalière riche et diversifiée sur les territoires, Rachida Dati, ministre de la Culture, a souhaité que se tienne un groupe de travail pour analyser les enjeux des festivals et identifier des leviers pour les aider à assurer leur soutenabilité à court et à moyen termes. Ce groupe de travail, piloté par la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture, en lien avec le Centre National de la Musique, a réuni les principales organisations de professionnels concernés de janvier à juin 2025 (Ekhoscènes, France Festivals, Syndicat des Musiques Actuelles, Réseau LUX, Association des CNAREP, etc.) pour aboutir à une feuille de route sur l’avenir des festivals dévoilée ce jour.