Le Pavillon français
A la suite d’un appel à projet lancé par l’Institut français, opérateur du Pavillon français, les ministres des Affaires étrangères et du Développement international et de la Culture et de la Communication, ont retenu le projet Nouvelles du Front, Nouvelles Richesses ? proposé par l’équipe Obras-Frédéric Bonnet et le Collectif AJAP14.
Ce projet s’inscrit pleinement dans la thématique Reporting from the front du commissaire général de la Biennale, l’architecte chilien Alejandro Aravena, lauréat du Prix Pritzker 2016.
Le commissaire général explique ainsi son choix :
« Il y a encore de nombreux combats à mener et à gagner, ainsi que des frontières à élargir afin de pouvoir améliorer la qualité de l’environnement constructible et, par conséquent, la qualité de vie des habitants. De plus en plus de gens sur notre planète sont toujours à la recherche d’un lieu de vie décent, et les conditions pour y parvenir se compliquent de jour en jour. Reporting from the front veut montrer à un public plus large ce que signifie améliorer la qualité de vie lorsque l’on travaille dans des circonstances difficiles (...).
Nous voulons apprendre ; apprendre grâce à cette architecture qui, malgré le peu de moyens disponibles, exalte ce dont nous disposons et non pas ce qu’il nous manque. »
Alejandro Aravena propose de mettre en valeur « des succès qui méritent d’être racontés, des histoires exemplaires qui doivent être partagés, dans lesquels l’architecture a fait, fait et fera la différence en gagnant des batailles et en repoussant les frontières ».
Nouvelles Richesses
Le projet Nouvelles du Front, Nouvelles Richesses ? développé dans le Pavillon français par l’équipe Obras-Frédéric Bonnet et le Collectif AJAP14 apporte une contribution singulière à ce débat et se présente comme un véritable engagement en faveur du quotidien et d’un cadre de vie de qualité.
Il montre la manière dont partout en France des organisations nouvelles apparaissent et redéfinissent les potentialités des territoires, notamment ruraux et péri-urbain. Il témoigne aussi de la vitalité de l’architecture française, de ses savoir-faire et de sa capacité à répondre aux enjeux émergents.
L’approche des architectes se veut résolument optimiste : « Nous ne croyons pas au vertige de la concurrence des territoires, nous croyons au contraire qu’il y a partout d’immenses ressources, des complémentarités, des valeurs latentes qu’il suffit de mobiliser, de révéler, de fertiliser. »
L’architecte, ici, ne dessine pas un grand bâtiment emblématique, mais porte plutôt son attention sur des bâtiments plus ordinaires, mettant en valeur l’architecture du quotidien, au service du plus grand nombre. Son rôle ne se résume pas à celui de constructeur, il est le témoin engagé d’une transformation du territoire, où bien d’autres - élus, citoyens, entreprises – sont impliqués.
Frédéric Bonnet et le Collectif AJAP14, sont convaincus de la nécessité de faire appel à des partenaires variés pour construire un regard plus riche sur ces transformations du territoire français. Professionnels de terrain, photographes, vidéastes, écrivains, etc. constituent cette équipe pluridisciplinaire autour de la question territoriale, avec notamment :
- le collectif de photographes France(s) Territoire Liquide,
- le collectif de photographes et de vidéastes MYOP,
- les éditions Fourre-Tout pour le projet éditorial,
- les Écoles nationales supérieures d’architecture, coordonnées par l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy.
La scénographie
La proposition pour le Pavillon français s’appuie sur un ancrage territorial fort en faisant appel aux contributions des Écoles nationales supérieures d’architecture, des Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE), du réseau des Maisons de l’architecture et des architectes-conseils de l’État, dans le souci de rendre compte du foisonnement et de la variété des réalisations sur tout le territoire national.
La scénographie est au service de la richesse du contenu. Elle prend forme autour d’un discours élargi au territoire et pas seulement à travers une exposition d’architecture au sens classique.
Pour mettre en espace le projet, l’équipe envisage une installation en deux grandes parties.
La salle centrale présente des situations ordinaires, transformées par une intervention architecturale : c’est la banalité augmentée. Les sites regroupent dix projets sélectionnés par le commissariat, et photographiés par le collectif France(s) Territoire Liquide.
Les salles périphériques déclinent trois thèmes transversaux, reproduisant les expérimentations et les changements en cours : l’environnement social comme terreau du projet d’architecture ; les filières constructives, l’émotion du bien construit, les savoir-faire ; le vivier qui, en restituant les nombreux témoignages des écoles, Maisons de l’architecture et architectes consultés, révèle la diversité du maillage de ces démarches, l’étendue du « front » sur tout le territoire.
Le projet éditorial
Le catalogue prend la forme d’un livre-objet, un carnet de voyage qui dresse un inventaire de la transformation du quotidien par l’architecture.
Le livre est édité par la maison d’édition Fourre-Tout, à Liège (Belgique).